jeudi 17 mai 2018

Tabarnak de Cirque Alfonse


Bobino, jusqu'au 9 juin prochain, nous invite à un happening québécois se déroulant dans une église et dont l'ordre liturgique sera explosé par moultes acrobaties et musiques endiablées. Le titre, "Tabarnak" ,sonne déjà comme un sacrilège ( on pourrait traduire par tabernacle... mais en vérité c'est un peu plus injurieux, un truc de colère ...chez nous on dirait pour faire blasphématoire ...putain de dieu...) et les fidèles présents seront facilement en slip ou s'enverront beaucoup en l'air ( au sens propre du mot...vous pouvez amener vos enfants! ).
Quand nous entrons dans la salle, la troupe, habillée de longues chemises blanches,  patiente gentiment sur scène, s'occupe comme elle peut, tricote, répare, au milieu d'un intérieur québécois traditionnel où rien ne manque, de la crosse de hockey au pot de sirop d'érable. Puis, une fois le bric à brac canadien débarrassé, en route pour une heure et demie d'acrobaties !
Bof...me suis-je dit après un premier  numéro de petite voltige sur patins à roulettes, dont la véritable prouesse consiste sans doute à réussir à évoluer sur un espace restreint. ..Et puis, franchement, si les deux filles semblent athlétiques, j'ai douté de la souplesse des trois barbus qui paraissaient avoir abuser de lard de caribou.... Mauvais jugement ! A la fin du spectacle, j'étais quand même été soufflé par la troupe du cirque Alfonse. Les numéros vont crescendo dans la virtuosité et les trois supposés gros lards se sont révélés franchement musculeux et agiles. On assiste ainsi à des acrobaties vraiment périlleuses avec barres, cordes, encensoirs, ... exécutées avec humour et sourire et qui font frémir puis applaudir. Face à un spectacle vivant périlleux, le suspens s'invite très vite, les prouesses nous clouent au siège.
Mais virevolter, ce n'est pas cela qui fait happening ! La note sacrilège se trouve dans les intermèdes entre chaque numéro ( il faut bien ranger, récupérer, installer ), petits moments volontairement irrévérencieux, allant de la chanson paillarde mettant en scène un curé à un simulacre comique et sexy du baptême... C'est toujours musical, un peu drôle ( un peu seulement, parce que l'humour québécois a peut être un peu de mal à traverser l'Atlantique), parfois un peu longuet ( les "toupies" bariolées) mais cela donne une thématique totalement décalée et au final originale pour un spectacle de cirque.
Quand on aime le cirque, on passe une excellente soirée. Le soir de la première parisienne, il devait y avoir beaucoup d'amateurs puisque la troupe a reçu une standing ovation ( mais j'ai bien peur qu'il y ait une énorme inflation sur la standing ovation à Paris!). Et si l'on est moins friand de voltige acrobatique, la soirée reste agréable car musicale, un poil rigolote et quand même bluffante. Qu'est-ce qu'on les aime nos cousins québécois !



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