Encore un film présenté à Cannes et qui est revenu bredouille. Pourtant il avait le potentiel pour rapporter une palme de quelque chose.
"We need to talk about Kevin" est le genre de film qui ne laisse pas indifférent. Une des premières scènes donne le ton : Eva, interprétée par Tilda Swinton, sort d'un entretien d'embauche positif, elle esquisse un léger sourire de satisfaction et croise une dame bien mise qui la salue et la complimente sur son air heureux. Puis soudain, cette personne la gifle violemment et l'insulte, laissant l'héroïne pantelante. Elle rentre chez elle et découvre que sa maison a reçu une projection de peinture rouge.
On découvre bien vite que cette femme traîne un passé douloureux qui a conduit son fils en prison.
Le film nous raconte en flashback la vie d'Eva et de son mari, couple de bobos new-yorkais et de leur terrible fils Kevin qui leur pourrit la vie et d'autre part le quotidien de la mère, seule après un drame qui ne nous sera révélé qu'à la fin.
La réalisatrice ajoute au panthéon des enfants horribles, un nouvel arrivant à faire pâlir de jalousie le Damien de "la malédiction". Si Kevin n'a aucun pouvoir maléfique, il n'en est pas moins monstrueux du jour de sa naissance jusqu'à ses 16 ans.
Avec un montage alambiqué (un peu trop parfois) et une image jouant un peu trop lourdement avec la couleur rouge, Lynne Ramsay s'amuse avec nos nerfs et signe finalement un thriller magnifiquement porté par la formidable Tilda Swinton qui aurait mérité un prix d'interprétation.
Ce film est toutefois à déconseiller à ceux qui s'imaginent que donner naissance à un enfant est la chose la plus merveilleuse au monde, ils sortiront de la salle avec la folle envie de ne pas se reproduire.
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