Cette année, j'ai lu le prix Fémina et... je ne pense pas que "Jayne Mansfield, 1967" de Simon Liberati déroge à la règle précédemment écrite.
En deux mots, à partir du terrible accident de la route qui coûta la vie à cette actrice de deuxième zone qu'était Jayne Mansfield, l'auteur, nous dresse le portrait de la starlette en compilant tous les éléments, même les plus minimes, qui ont jalonné la dernière année de sa vie.
Même si sur la couverture apparaît le terme de roman, nous ne sommes pas du tout dans la fiction. Les derniers jours de Jayne Mansfield sont décrits avec la minutie d'un entomologiste. L'accident qui ouvre le livre, est terrifiant de précision, mélange de rapport de police, de coupures de presse, de témoignages divers, assemblé de façon magistrale par l'auteur. Dans un amas de tôles froissées et de sang, Simon Liberati arrive, en creux, à dresser un portrait saisissant de cette pseudo actrice sur le déclin, monstre drogué, perruqué, à la réputation sulfureuse et au talent incertain. On entrevoit l'envers du décors du mythe hollywoodien, machine à broyer de pauvres filles crédules, fatalement bourrées d'alcool et de LSD, réduites à se dénuder dans des bouges du fin fond de l'Amérique.
Seulement, à la fin de ce premier chapitre brillant, nous ne sommes qu'à la page 61. Les dames du jury Fémina, fatiguées ou convaincues par les critiques d'une presse servile, ont dû s'arrêter là, pas moi.
La suite est moins glorieuse, anecdotes quelconques, rencontre peu palpitante avec un gourou satanique et autre énumérations de coupures de journaux, n'apportent rien de nouveau ni de vraiment intéressant pour le lecteur. C'est fastidieux, répétitif, limite maniaque dans cette accumulation de petits détails un peu insignifiants. On est loin de la virtuosité du début et le style ressemble à celui d'un pigiste chargé de compiler des infos pour un biographe qui n'aurait aucune envie de traîner dans les archives.
Je ne pense pas qu'avec ce livre là, le prix Fémina redore son blason. D'ailleurs, cet après-midi, dans la librairie d'à côté, tous les prix littéraires était présentés, jolies piles bien aguichantes sauf le Fémina, relégué parmi le commun des romans non-primés. Un signe?
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