Je considère Anthony Browne comme l'une des figures majeures de la littérature jeunesse de ces 30 dernières années. Ses albums sont un régal pour les yeux et l'esprit. Mes enfants (pourtant ados) ont refusé récemment que je me sépare des aventures de Marcel, ce sympathique singe, qui semble leur avoir laissé un souvenir inoubliable. Personnellement, chaque fois que j'ouvre "Une histoire à quatre voix", je découvre un détail qui m'avait échappé lors d'une de mes deux cents précédentes lectures, me laissant perplexe et admiratif.
Cet automne paraît aux éditions Kaléidoscope, "Parfois je me sens...", un album destiné aux plus petits et qui nous propose de parler des émotions ressenties.
Comme d'habitude, le héros est un petit singe, en salopette colorée qui au fil des pages va nous révéler ses sentiments ou les sensations qu'il éprouve. L'idée est fûtée, sobrement mise en page avec un graphisme simple voire minimal. C'est agréable, facilement lisible par les jeunes enfants et un excellent déclencheur de discussions ou de remarques. Les lecteurs habituels trouveront la même succession d'images que dans "Ma maman" et "Mon papa", mais en moins fouillées et sans beaucoup de clin d'oeil. Et c'est cette richesse qui me fait un peu défaut et qui manquera aux enfants. J'appréciais quand Anthony Browne s'adressait aux petits sans édulcorer son propos. Dans cette nouvelle parution, c'est surtout l'illustration qui est traitée en mode mineur. C'est bien parce que les albums sur les parents fourmillaient de détails bizarres, drôles, de références au cinéma et à la peinture, que les enfants en réclamaient encore et toujours la relecture, sentant bien, inconsciemment, qu'une richesse cachée ne demandait qu'à se dévoiler.
Un album, pour moi mineur, mais quand c'est d'Anthony Browne, cela reste tout de même au-dessus de la mêlée.
Je suis une grande grande fan du travail d'Anthony Browne également.
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