samedi 17 décembre 2011

Paul au parc de Michel Rabagliati


Derrière un titre du type "Martine" (vous savez cette adorable gamine en jupette qui a privé d'émancipation féminine des générations de fille depuis un demi-siècle), se cache un album rudement plaisant et formidablement émouvant.
"Paul au parc" est le septième album d'une série assez autobiographique entamée voici plus de 10 ans et qui rencontre un grand succès au Québec. Ce succès commence à se propager en France grâce au prix du public obtenu au festival d'Angoulême en 2010 pour le précédent opus.
Retour en arrière pour ce nouvel épisode, nous retrouvons Paul adolescent en 1969. Il a une dizaine d'années, vit dans une famille italo-québecoise tout à fait cocasse, découvre le neuvième art, et rêve d'embrasser le métier d'auteur de bande-dessinée ainsi que la jolie Hélène. Et puis, alors que le Québec subit la pression du FLQ (Front de Libération du Québec), Paul découvre le scoutisme, ses camps d'hiver, d'été, les amitiés et les chefs scouts, attentifs et dévoués. 
A partir de ses souvenirs, Paul Rabagliati déroule un récit tout empreint d'un humour tendre teinté d'un zeste d'émotion. Même si la nostalgie risque de moins opérer de ce côté-ci de l'Atlantique (qui connaît Koko le clown ou le chocolat Abbo ?), j'ai été emporté par son histoire, j'avais l'accent québécois dans l'oreille et je me suis délecté de toutes ces expressions, mélange de vieux français et d'anglicismes.
Avec un dessin de plus en plus beau et au trait clair mais joliment travaillé, l'oeil se régale et aime s'attarder sur des détails, une case, une planche.
Mais ce qui fait la grande richesse de cet album ce sont les portraits de ces adultes qui accompagnent Paul dans son passage dans l'adolescence. Ils sont de ceux qui laissent une empreinte pour toute une vie, héros simples et ordinaires mais qui par leur dévouement offrent à Paul le meilleur terreau pour sa future vie d'homme. Cet album leur rend un vibrant hommage ainsi qu'à ses camarades louveteaux, avec finesse, tendresse et humour. 
Cet album, qui peut se dévorer sans connaître les précédents et qui peut même être une excellente entrée dans cet univers canadien, est donc un petit bijou, un bonheur de lecture, un petit trésor que l'on conseille et que l'on garde dans sa bibliothèque.







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