Encore une fois, il y a un consensus général de la critique autour du nouveau film de Léos Carax "Holy motors". Tous ont crié au génie, au chef d'oeuvre, au sublime. Les quelques bémols, légers dans "L'express", plus sévères dans "Positif", n'ont altéré en rien l'aura de cette soi-disant somme cinématographique que tout bon cinéphile se doit d'aimer séance tenante, même si le jury cannois, cet ingrat, lui a fait l'affront de l'oublier (volontairement ?) de son injuste palmarès.
Injuste ? pas sûr. Car, je le dis sans ambage, au risque de me faire lyncher, on peut ne pas aimer du tout ce film et même s'y ennuyer copieusement à la projection, comme ce fut le cas l'autre soir. Nous étions cinq (!) dans la salle, deux sont sortis bruyamment avant la fin, excédés et de mauvaise humeur si j'en crois les commentaires désagréables qu'ils proféraient tout en donnant des coups de pied dans la porte de sortie.
Je ne reviendrai pas trop sur cette histoire de limousine (à la mode ce printemps dans les films intellos), conduite par Edith Scob (qui a la même bouche que Jeanne Moreau) et qui transporte Denis Lavant, sorte de héros multiforme qui doit incarner neuf personnages au cours d'un périple dans une ville transformée en fantasme cinématographique.
Ici, tout est signifiant jusqu'à l'écoeurement. Tout fait sens, double sens, triple sens, tout le temps. Tout est filmé (magnifiquement quelquefois) avec des références à chaque coin d'écran. Cela pourrait parler à beaucoup de spectateurs mais je ne suis pas sûr qu'ils aient tous la culture de Léos Carax. Les fans de 7ème art trouveront des clins d'oeil multiples aux génies de la pellicule. Leur cerveau sera titillé (masturbé ?) par les hommages disparates, allant de Georges Franju à "Cars" des studios Pixar, de Bunuel à Léos Carax lui même.
L'évocation d'un cinéma aimé et voué vraisemblablement à disparaître, hante ce film jusqu'au vertige. Et là, ça passe ou sa casse. On peut trouver que c'est de la masturbation intellectuelle, de l'élitisme pour entretenir la conversation dans les dîners en ville, une oeuvre d'art contemporain pour initiés.
Pour moi, c'est tout cela mais aussi un film profondément original dont certaines images peuvent se fixer longuement en vous.
Mais c'est aussi, hélas, un kougloff indigeste, dont les références roboratives plombent un propos un peu abscons. Je suis donc un peu mitigé sur "Holy motors". Je l'ai regardé avec un ennui distingué, appréciant quelques scènes, baillant inexorablement devant d'autres. Mais j'aime trop l'originalité, le non standardisé, pour le rejeter complètement, pensant qu'il y a là dedans quelques petits miracles filmés qui valent le détour (à tout cassé 15 minutes sur 1h55 ).
A conseiller aux curieux, aux cinéphiles avertis, aux fans de Kylie Minogue qui chante dans une Samaritaine dévastée et à ceux qui rêvent de voir Eva Mendes en tchador dans une scène grotesque ou hallucinante (c'est selon), où Mr Merde (Denis Lavant), nu, le sexe en érection (postiche ?), pose sa tête sur les genoux de la belle, tel un Jésus déjanté descendu de sa croix.
Dans mes bras...
RépondreSupprimerenfin presque car tu y as trouvé quelques bonnes choses !
En tout cas je suis restée jusqu'au bout et heureusement car pour moi la meilleure... enfin la seule bonne scène est celle où les voitures se parlent.
Quoique non, j'ai beaucoup aimé les accordéonistes.
Quant à Kylie (scène ridicule où Denis la suit en trottant en pyjama !!!) et Eva... quelle horreur !!! Carax doit détester les femmes. Souhaitons qu'il se marie avec Denis Lavant qui a un gros kiki dont les poils autour se décolent!
Si les poils se décolent, ce kiki n'est pas gros Pascale. Regardez les films de genre, vous castaterait qu'il est moyen ! Normal, pour un film assez peu couillu finalement.
RépondreSupprimerRegardez LES 9 VIES DE TOMAS KATZ de Ben Hopkins, c'est moins beau, mais plein d'humour. Ou même Guy Maddin.