mardi 4 mars 2014

Week-ends d'Anna Villacèque



Et encore un film français sur le couple (et l'amitié aussi) ! Un film chronique où on prend le temps de regarder évoluer les personnages dans des situations quotidiennes et banales. 
Amis de trente ans, deux couples ont l'habitude de se retrouver durant leurs week-ends dans des maisons voisines sur la côte Normande. Mais Jean (Jacques Gamblin), le mari de Christine (Karin Viard), la quitte. Consternation, colère, questionnements vont alors hanter les personnages. Au fil de différents week-ends, la situation va changer. Christine va sombrer peu à peu dans la dépression, les amis vont être les témoins quasi muets de cette chute et Jean va bientôt réapparaître avec une nouvelle femme, mettant les amis dans l'inconfortable situation d'une amitié compliquée à gérer. 
Le film démarre pas mal, portée par une Karine Viard très présente qui donne le  peps idéal pour accrocher le spectateur. Son personnage, trop excessif, rend les autres totalement atones et fades, mais ce n'est pas grave, on n'a de toutes les façons d'yeux que pour elle. Cependant le doute arrive, les dialogues plats dévolus à Noémie Lvovsky et Ulrich Tukur (les amis) ont du mal à faire croire que ces gens là puissent être amis ou alors ils n'ont rien de rien à se dire. Et très vite, Karin disparaissant petit à petit de l'écran, le film sombre. Et quand le scénario  daigne s'intéresser enfin au mari infidèle, il est trop tard pour rattraper la sauce. 
On sent bien qu'Anne Villacèque (la réalisatrice ) et Sophie Fillières ont voulu nous montrer le difficile passage quand, dans un réseau amical, un couple se sépare. Mais en voulant aussi traiter de la routine de la vie à deux, de la souffrance silencieuse à l'intérieur d'un couple, elles ne parviennent hélas, au final qu'à effleurer les sujets. Filmer une vie qui se fissure peu à peu réclame un regard un rien plus intrusif. En restant dans une trop grande délicatesse douce amère, en occultant le drame intérieur du mari volage et dialogué très platement, le film rate sa cible. Dommage.... 
PS ( un détail ) : mais quelle idée d'avoir mis cette voix off improbable qui alourdit encore un peu plus le propos !

 

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