jeudi 26 janvier 2012

Café de Flore de Jean Marc Vallée


Le nouveau film de Jean Marc Vallée est un genre de gros sandwich Mac Do qui ne déplaît pas quand on le mange mais dont on a oublié un peu le goût une fois quitté la salle. 
Pourtant, on n'a pas lésiné sur les ingrédients pour confectionner "Café de Flore". On a d'abord deux tranches de scénarios, un peu bourratives pour donner du corps à l'ensemble. La première tranche se situe de nos jours au Canada où nous rencontrons Antoine, un David Guetta local sans les boîtes de nuit mais avec belle baraque et jolie compagne. Malheureusement, son ex femme, qui cauchemarde souvent d'un enfant qu'elle n'arrive pas à identifier, est toujours amoureuse de lui. 
L'autre tranche se déroule à Paris, vers la fin des années 60, où Jacqueline, coiffeuse, élève seule son enfant trisomique. Parce qu'elle a multiplié les apparitions télévisuelles, vous savez déjà que c'est Vanessa Paradis qui interprète cette mère courage, possessive, trop aimante et qui va finir par  s'enfoncer dans une relation trop unilatérale avec son fils.
Pour la garniture, le réalisateur a tout d'abord mélangé énergiquement les scènes, les époques, donnant à son film une allure de clip déjanté, branché et sous caféine. Il a ajouté une musique électro-lounge qui se dispute la vedette avec une voix off cousine de celle qui annonce les trains dans nos gares. Pour bien lier le tout, il a concocté une sauce psycho-ésotérique un peu écoeurante qui n'épatera que l'amateur de hamburger.
Quand on regarde le film, on suit le mouvement, car l'oeil est constamment sollicité par un plan tarabiscoté, un zoom et la bande son tiendrait en éveil un spectateur sous Lexomil. On admire Vanessa Paradis, sans maquillage et tellement parfaite dans son rôle de pauvre prolétaire que parfois on a l'impression qu'elle ne ressemble vraiment à rien et surtout pas à la star glamour des magazines de papier glacé. Sur le moment, ce n'est pas tout à fait déplaisant parce qu'énergique. Mais, une fois passé l'épilogue parfaitement indigeste et tiré par les cheveux, on quitte la salle groggy avec l'impression d'avoir vu le film d'un nouveau riche qui veut surtout nous épater avec son gros 4x4 et sa Rolex.
Comme j'ai l'âge de ne plus m'éclater sur les dancefloors, je serai beau joueur et prêt à accepter que la nouvelle génération identifie, peut être, ce film comme une oeuvre culte car " Café de Flore" en a tous les atours : c'est clinquant, accrocheur et avec ce soupçon de roublardise mystique qui fait le succès d'un Marc Lévy ou d'un Dan Brown. Permettez-moi seulement de renvoyer le plat en cuisine pour manque de finesse.


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