"L'oiseau" est l'archétype du film fragile dont le propos très distancié peut effrayer un public nourri de comédies faciles ou de polars pétaradants.
Ici, tout est subtilité, fragilité, délicatesse. Nous suivons sans relâche, Anne (Sandrine Kiberlain) jeune femme qui, d'un premier abord, semble tout à fait normale, se rendant à son travail dans un Bordeaux en plein chantier.
En réalité, elle communique peu avec ses collègues de travail. Elle habite seule dans un appartement assez miteux où elle s'enferme dans une routine ordinaire seulement perturbée par des bruits étranges. Petit à petit, nous apprendrons quelques bribes de son passé, un deuil qui la ronge de l'intérieur. Responsable des bruits récurrents, un oiseau viendra lui tenir compagnie et l'aider à refaire surface.
Avec un minimum de dialogues, de personnages mais grâce à une caméra sensible et au jeu subtil de Sandrine Kiberlain, habitée par le rôle, le charme peu opérer et raisonner longtemps après la projection.
Cependant, on pourra être irrité par tant de lenteur, de mutisme et de non-dit. C'est un cinéma d'émotion pour public averti et exigeant.
Pour moi, cela restera un joli film sur le deuil, la dépression et le retour vers la lumière. Bien que flirtant dangereusement avec l'apathie, il a tout de même réussi à me toucher, vraisemblablement à cause de son interprète principale, en tout point parfaite et dont je suis, avouons-le, un véritable fan.
J'ai beaucoup aimé ce film, probablement pour les mêmes raisons.
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