samedi 11 janvier 2014

La tête de l'emploi de David Foenkinos


Bernard est un homme ordinaire. La cinquantaine banale à l'image de son quotidien totalement quelconque, il va coup sur coup perdre sa femme qui en a envie qu'on lui fasse l'amour, son emploi dans une banque qui réduit ses effectifs et les quelques espoirs qu'il avait encore dans une vie toute formatée. Suivra le lent retour vers un avenir meilleur...
La première pensée que j'ai eu en refermant le nouveau roman de David Foenkinos a été : "Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire ?" En effet, le livre n'est pas nul mais ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus. Ca se lit très facilement et je pense que je l''oublierai aussi vite. L'histoire m'a diverti sans pour autant me passionner totalement, au point d'oublier d'aller me coucher. C'est écrit simple, sautillant, et possède un avantage énorme : on peut arrêter la lecture n'importe quand. Dès qu'on s'y remet, on n'a pas à rassembler ses neurones pour retrouver la trame, ça coule comme dans une série télé américaine. Je suis même sûr qu'on pourrait le commencer à la page 100, on serait tout autant accroché.... Oui, parce que l'on est quand même accroché parce que David Foenkinos a un certain savoir-faire, un talent d'observateur évident. Il sait rendre attachant le moindre personnage falot en l'agrémentant de petits détails piqués dans la vie de tous les jours, lui donnant un petit supplément d'âme touchant le lecteur qui bien entendu se reconnait un petit peu. C'est particulièrement vrai dans la première partie du livre, assez réussie je dois l'avouer dans la description et la mise en place de ce pauvre Bernard. C'est drôle, tendre, enlevé. Les deux parties suivantes ont du mal à garder le tempo et s'enlisent un peu dans le convenu, s'essayant à quelques petites situations boulevardières, un peu plus mélancolique aussi, entre comédie romantique et étude psychologique. L'intérêt du départ tombe un peu mais nous emmène toutefois vers une fin qui a su éviter le piège du rose bonbon vers lequel on sentait le roman s'acheminer.
La lecture fut simple, pas désagréable et sympathique comme l'auteur, car, et cela revient souvent dans les articles de presse, Mr Foenkinos est une personne sympathique ! (Je le confirme volontiers pour l'avoir croisé dans un jury littéraire). Il aime ses personnages comme ses lecteurs qui le lui rendent bien en faisant un triomphe à chacune de ses nouvelles parutions. C'est surement pour leur faire plaisir que son nouvel opus ne paraît pas chez Gallimard comme d'habitude mais chez "J'ai lu", dans une version grand format à prix moyen (13.50 euros contre 20 chez l'éditeur à la couverture crème). Par temps de crise , c'est gentil de ne pas oublier le  porte monnaie de plus en plus plat de son lectorat populaire ! Mais très bien pensé, car en plus de vraisemblablement se vendre comme des petits pains auprès de ses lecteurs qui pourront être dans l'actualité littéraire sans attendre la sortie en format de poche. Voici également le cadeau idéal et pas trop cher que l'on va pouvoir offrir aux Dugommier chez qui on est invité la semaine prochaine et qui seront flattés de pouvoir découvrir l'oeuvre de cet auteur dont "je disais l'autre jour à Eric qu'il fallait qu'on achète un de ces livres"...
Les Dugommier apprécieront sûrement "La tête de l'emploi" qui est un roman facile et plaisant, idéal pour patienter chez le dentiste ou en attendre que se termine le cours de judo de Jules. C'est ce que j'appelle de la lecture grand public, bien faite, pas déshonorante. Il en faut. David Foenkinos le fait très bien et c'est tant mieux. Avis aux amateurs...



5 commentaires:

  1. Apres la lecture de ce post, comme des envies d'etre la fille Dugommier histoire de pouvoir leur piquer et le lire!!! ;)

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  2. Alors là ta critique est du très grand art, puisque tu as dit tout ce qu'il y a dire sur cet auteur qui , au fond, écrit pour ceux qui ne lisent pas. Bravo, moi j'ai jamais réussi, je n'ai pas ta bienveillance surement ;) !
    Yann

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  3. Je ne sais pas si c'est de la bienveillance, mais je suis un optimiste. On peut commencer par Foenkinos et arriver à lire Céline .... à condition de faire les bonnes rencontres (un bon libraire par exemple...)

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  4. Facile et plaisant, c'est un bon résumé. Mais, effectivement, de temps en temps c'est agréable au milieu de romans plus denses.

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  5. Me concernant, j'ai beaucoup aimé ce roman. Je l'ai trouvé plaisant à lire et il fait aussi réfléchir, un bon moment de lecture :)

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