Si la cure d'amaigrissement s'avère payante pour l'acteur, qui, reconnaissons-le, est parfait dans le rôle de ce macho antipathique qui va lutter, seul contre les labos pharmaceutiques et la FDA, l'agence américaine des produits médicamenteux, le film, lui, bien que de facture honnête, ne lutte pas pour l'originalité. Il ressemble à beaucoup de productions distillées depuis que le cinéma existe, mettant en scène un valeureux américain bravant un lobby quelconque, "Erin Brokovitch" en tête. Réalisé caméra à l'épaule pour le côté pseudo reportage, "Dallas Buyers Club" ne manque ni d'énergie ni d'éléments scandaleux prêts à faire adhérer le spectateur à sa cause. Hormis l'interprétation du (ici) squelettique Matthew (mais Jared Leto est impressionnant lui aussi en personnage transgenre, il peut également prétendre à un prix d'interprétation dans la catégorie second rôle), on ne peut pas dire que le genre soit renouvelé. Jean-Marc Vallée, pour son premier film sur le territoire américain, fait du bon boulot mais n'insuffle pas la petite touche, le petit plus qui rendrait cette histoire plus attachante. J'ai eu l'impression qu'il était tellement bluffé par l'interprétation de l'excellent Matthew qu'il en a oublié de donner une vérité plus profonde et moins prévisible de cet homophobe +++ qui va progressivement aller vers une tolérance +++. Il a beau multiplier les plans de piqures, de baises sordides dans des décors assez crades de bouges texans, le film ne sort jamais des rails du genre, avançant dignement mais sans surprise, vers une fin attendue.
C'est bien fait, bien joué mais sans énorme saveur, hélas.
ohhh je ne suis pas d'accord! Que tu es sévère. C'est quand même drôlement émouvant, bien fichu, les interprétations irréprochables!!!
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