mercredi 29 janvier 2014

Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée


Rien de nouveau dans le cinéma américain ! Chaque année, à la même période, Oscars obligent, déboulent sur les écrans les "grands" films bien pensants ("12 years a slave" la semaine dernière) ou LE film à transformation ("Dallas Buyers Club" cette semaine). Généralement le film où l'acteur se métamorphose le plus est une rampe de lancement pour l'Oscar d'interprétation. Cette année c'est Matthew Mc Conaughey qui a fait  le gros effort de maigrir de 20 kg pour interpréter le rôle d'un électricien texan atteint du SIDA. Cela commence à payer puisqu'il vient d'obtenir un award ou un globe de je ne sais quoi lors de l'une de ces nombreuses remises de prix qui se succèdent jusqu'au jour tant attendu des Oscars. Je rassure ses fans, le tournage n'a duré que 25 jours et depuis il semble avoir retrouvé sa plastique de beau gosse...
Si la cure d'amaigrissement s'avère payante pour l'acteur, qui, reconnaissons-le, est parfait dans le rôle de ce macho antipathique qui va lutter, seul contre les labos pharmaceutiques et la FDA, l'agence américaine des produits médicamenteux, le film, lui, bien que de facture honnête, ne lutte pas pour l'originalité. Il ressemble à beaucoup de productions distillées depuis que le cinéma existe, mettant en scène un valeureux américain bravant un lobby quelconque, "Erin Brokovitch" en tête. Réalisé caméra à l'épaule pour le côté pseudo reportage, "Dallas Buyers Club" ne manque ni d'énergie ni d'éléments scandaleux prêts à faire adhérer le spectateur à sa cause. Hormis l'interprétation du (ici) squelettique Matthew (mais Jared Leto est  impressionnant lui aussi en  personnage transgenre, il peut également prétendre à un prix d'interprétation dans la catégorie second rôle), on ne peut pas dire que le genre soit renouvelé. Jean-Marc Vallée, pour son premier film sur le territoire américain, fait du bon boulot mais n'insuffle pas la petite touche, le petit plus qui rendrait cette histoire plus attachante. J'ai eu l'impression qu'il était tellement bluffé par l'interprétation de l'excellent Matthew qu'il en a oublié de donner une vérité plus profonde et moins prévisible de cet homophobe +++ qui va progressivement aller vers une tolérance +++. Il a beau multiplier les plans de piqures, de baises sordides dans des décors assez crades de bouges texans, le film ne sort jamais des rails du genre, avançant dignement mais sans surprise, vers une fin attendue.
C'est bien fait, bien joué mais sans énorme saveur, hélas.


1 commentaire:

  1. ohhh je ne suis pas d'accord! Que tu es sévère. C'est quand même drôlement émouvant, bien fichu, les interprétations irréprochables!!!

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