Une BD sur le BTP, ça vous fait envie ? Non ? Vous avez raison, y'a rien à voir derrière les palissades métalliques qui camouflent les nombreux chantiers qui fleurissent dans toutes les villes de France qui construisent d'imposants édifices à but social ou pas. Ou plutôt, il s'y passe tellement de choses, que parfois il vaudrait mieux ne pas savoir. Sauf, que certains sont allés y mettre le bout de leur nez, à l'instar du sociologue Nicolas Jounin, qui s'est fait embaucher sur des chantiers comme manoeuvre puis comme ferrailleur ( ceux qui fabriquent ces grilles métalliques qui consolident les piliers ou les murs une fois le béton coulé). De son étude très précise sur cet univers, il en a tiré un livre paru en 2009 que Claire Braud a adapté façon BD en le scénarisant de façon plus empathique puisqu'il nous permet de suivre Hassan et Sekou ( en fait Soleymane), esclaves d'un nouveau genre dans la France d'aujourd'hui.
Si l'actualité nous parle beaucoup en ce moment de ces travailleurs venus de l'Est, exploités eux aussi par le BTP, mais dans le domaine de la finition ( plomberie, peinture, électricité, ...), elle s'intéresse nettement moins de ceux qui s'occupent du gros oeuvre. Et là, croyez-moi, la lecture de "Chantier interdit au public" vous fera entrer de plain-pied dans une réalité encore plus sordide qu'on pouvait l'imaginer. Des agences d'intérim, aux allures fringantes mais aux techniques d'embauches servant à accompagner un système pas loin d'être mafieux, aux entreprises de BTP, qui de sous-traitant en sous traitant, estiment avoir les mains plus blanches que blanches, le parcours de nos deux héros va ressembler à celui d'un serf construisant une cathédrale au Moyen-Age. Rien n'a réellement bougé depuis cette époque, que ce soit les cadences infernales voulues par les commanditaires, les règles de sécurité ( nombreuses sur le papier ) totalement absentes dans la réalité et les salaires indécents et aléatoires jetés comme une aumône à une main d'oeuvre étrangère et sans-papier ! Et comme l'humain aime la domination, ces forçats du boulot créent, sous l'oeil complice de leurs patrons, à l'intérieur même de leur catégorie inférieure, un autre système de castes qui ajoute en pénibilité, en misère.
Ce roman petit format, malgré un dessin que, perso, je trouve un peu fragile, ne laisse absolument pas indifférent et joue parfaitement son rôle d'observateur concerné sur notre terrible monde. Il fait partie d'une nouvelle collection intitulée " Sociorama" et que les éditions Casterman ont décidé de lancer dans la perspective de décrypter notre société. Si j'avais été moyennement emballé par un autre titre ( "La fabrique pornographique " sur les us set les coutumes de l'industrie du cinéma porno) de la pertinente Lisa Mandel, par ailleurs directrice de cette collection, il est certain que ce "chantier interdit au public" porte fièrement et bien haut le concept de ce projet éditorial. ( En est-il de même pour les autres titres de la collection : un sur les dragueurs de rue (?!) et un autre assurément moins léger mais peut être plus pertinent sur les conditions de travail des personnels navigants de nos bus aériens ? )
Si l'actualité nous parle beaucoup en ce moment de ces travailleurs venus de l'Est, exploités eux aussi par le BTP, mais dans le domaine de la finition ( plomberie, peinture, électricité, ...), elle s'intéresse nettement moins de ceux qui s'occupent du gros oeuvre. Et là, croyez-moi, la lecture de "Chantier interdit au public" vous fera entrer de plain-pied dans une réalité encore plus sordide qu'on pouvait l'imaginer. Des agences d'intérim, aux allures fringantes mais aux techniques d'embauches servant à accompagner un système pas loin d'être mafieux, aux entreprises de BTP, qui de sous-traitant en sous traitant, estiment avoir les mains plus blanches que blanches, le parcours de nos deux héros va ressembler à celui d'un serf construisant une cathédrale au Moyen-Age. Rien n'a réellement bougé depuis cette époque, que ce soit les cadences infernales voulues par les commanditaires, les règles de sécurité ( nombreuses sur le papier ) totalement absentes dans la réalité et les salaires indécents et aléatoires jetés comme une aumône à une main d'oeuvre étrangère et sans-papier ! Et comme l'humain aime la domination, ces forçats du boulot créent, sous l'oeil complice de leurs patrons, à l'intérieur même de leur catégorie inférieure, un autre système de castes qui ajoute en pénibilité, en misère.
Ce roman petit format, malgré un dessin que, perso, je trouve un peu fragile, ne laisse absolument pas indifférent et joue parfaitement son rôle d'observateur concerné sur notre terrible monde. Il fait partie d'une nouvelle collection intitulée " Sociorama" et que les éditions Casterman ont décidé de lancer dans la perspective de décrypter notre société. Si j'avais été moyennement emballé par un autre titre ( "La fabrique pornographique " sur les us set les coutumes de l'industrie du cinéma porno) de la pertinente Lisa Mandel, par ailleurs directrice de cette collection, il est certain que ce "chantier interdit au public" porte fièrement et bien haut le concept de ce projet éditorial. ( En est-il de même pour les autres titres de la collection : un sur les dragueurs de rue (?!) et un autre assurément moins léger mais peut être plus pertinent sur les conditions de travail des personnels navigants de nos bus aériens ? )
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