mercredi 20 juillet 2016

Entre ici et ailleurs de Vanyda



Entre roman-graphique et manga intimiste, avec ce nouvel album, Vanyda poursuit sa voie ténue et fragile. "Entre ici et ailleurs" mêle un récit sans doute empreint d'autobiographie  tout en poursuivant son observation des jeunes femmes d'aujourd'hui. Après le formidable" Celle que vous croyez" où elle abordait les affres de l'adolescence et le moins convaincant " Un petit goût de noisette"   où les personnages étaient déjà des jeunes adultes, voici donc Coralie, 28 ans, célibataire, travaillant devant un ordinateur dans une boîte à la modernité froide. Elle vient d'emménager dans un nouvel appartement suite à une séparation. Elle ne voit pas trop bien ce que va devenir sa vie et glande, un peu désoeuvrée. Suite à une partie de bastons sur jeu vidéo avec son frère, elle décide, un peu par défi, de s'inscrire à un cours de capoeira, sans trop savoir de quoi il retourne, sachant seulement qu'il s'agit de technique de combat aussi musicale que brésilienne. De muscles douloureux en soirées improvisées chez ses compagnons de sport, sa vie sociale va prendre un nouveau chemin, de nouveaux visages vont apparaître, amis, voire amants.
Il n'y a pas à dire, Vanyda est sacrément fortiche pour observer le quotidien et le rendre passionnant, aussi précis que l'aurait fait un ethnologue qui aurait le sens du récit. Sa description de ces jeunes adultes ne verse jamais dans la chick-lit, façon Bridget Jones ou blogueuse marrante, s'amusant plutôt à rendre cocasses ou tendrement émouvants les petits détails d'un quotidien assez morne. La légèreté l'emporte et le récit coule fluide et sympathique. Seulement, sans doute pour donner un peu plus de poids à cette chronique, l'auteure a greffé la prise de conscience de la double identité de son héroïne eurasienne, enclenchant un processus de recherche de racines. Autant l'aspect sociétal est traité avec subtilité autant cette partie....disons... politico sociale à la mode, a du mal à convaincre. Avec des dialogues très appuyés, des personnages soudain un poil stéréotypés, les bons sentiments se faufilent au fur et à mesure que l'histoire avance pour finir par l'emporter dans une dernière partie trop porteuse de bons sentiments. Je conçois bien que le message de paix, de mélange culturel colorant avec bonheur nos sociétés, soit essentiel en ces moments troublés, mais peut être pas de cette façon un peu trop lourdement démonstrative.
Il reste que ce roman graphique est un joli moment d'observation de la vie qui va mais qui aurait peut être dû doser un peu mieux ses deux thèmes, la subtilité et la lourdeur côte à côte, ne font pas toujours bon ménage, rendant l'ensemble un peu déséquilibré.

1 commentaire:

  1. Pas lu, celui-là... De Vanyda, je vous recommande L'année du dragon (j'espère que cette trilogie est toujours disponible...).
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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