jeudi 9 février 2012

La famille Legroin : Travailler plus pour dépenser plus de Yan Lindingre


La famille Legroin est une famille que l'on n'aimerait pas connaître ni avoir comme voisine. Ils sont stupides, racistes, méchants, envieux et très gras. Ils lisent le Firagot et Loser. Ils sont incultes, sauf le père qui a un peu de vocabulaire mais comme ça ne lui sert qu'à être encore plus crétin, on se demande comment il a fait pour engranger ces quelques connaissances. Ils ont une fille au cerveau ramolli que la sexualité démange énormément. Son frère, un pauvre naze, est bien sûr toujours branché sur sa PS 4 à jouer, entre autre, à "super caté training" pour pouvoir faire sa communion. La maman est un trésor de bêtise, amoureuse de son mari et de son horrible progéniture, elle ponctue ses conversations de maximes intelligentes du genre : "Femme qui louche attire les mouches".
Nous suivons cette famille dans sa vie de tous les jours. Les petites histoires en trois ou quatre planches nous la présente en vacances low cost en Tunisie, insultant le petit personnel local, dans leur désir de devenir bobo ou de créer une milice de quartier. Tous les tics de notre société sont passés dans une moulinette graissée au vitriol.
Si les Bidochon étaient de pauvres gens dépassés par le modernisme et la vie de tous les jours, il y avait quand même beaucoup de tendresse de la part de leur auteur. Ici, c'est un humour noir à la Reiser qui est à l'honneur. Pas un bout de ciel bleu, pas une phrase pour racheter un tant soit peu ces personnages. Ils sont immondes et le resteront jusqu'au bout. Ils semblent être le résultat inéluctable de notre société libérale galopante. Ceux qui ne sont pas encore comme eux le deviendront s'ils continuent à vouloir à tout prix une Rolex avant cinquante ans, un tatouage sur la fesse ou se vautrer dans la culture fast-food ambiante.
C'est un humour décapant, très très noir qui m'a arraché quelques sourires mais m'a renvoyé une image tellement décourageante de notre société qu'à la fin le malaise m'a gagné. Je riais jaune, dérangé par tant de noirceur. 
Mais le but est atteint, secouer le lecteur. Le titre de ce jeu de massacre aurait du être : "Travailler plus pour dépenser plus et devenir encore plus con". Phrase que doivent penser certains de nos dirigeants ou postulants à nous diriger, car c'est en abrutissant les peuples que l'on peut mieux régner, quelque soit le moyen que l'on prend pour y arriver. Cet album en est la parfaite illustration.

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