mardi 31 mai 2016

La douleur porte costume de plumes de Max Porter


Il est des livres qui sont attirants de par leur titre ou leur couverture ou les deux. Celui-ci allie les deux et c'est tout naturellement qu'il s'est trouvé dans mes mains en janvier dernier dans une librairie. Les adjectifs " Bouleversante, hilarante, audacieuse et unique" de la quatrième de couverture m'ont tout de suite fait prendre la direction de la caisse sans même l'ouvrir...alors que d'habitude, je lis quelques lignes pour me donner une idée.
Et puis, le roman s'est posé sur ma PAL (pile à lire) pour ne plus quitter la première position malgré l'ajout d'autres ouvrages. Le corbeau de la couverture m'a ainsi nargué pendant des semaines, jusqu'à ce que je le fasse disparaître en tournant enfin les pages. Disparaître n'est pas le mot car, dans le roman, il est sacrément présent le corvidé ! Un soir, vite après les obsèques de son épouse, on sonne à la porte et derrière ce trouve un corbeau qui ne quittera plus la maison durant tout le temps que l'homme fasse son deuil. Ce sera long, l'épouse était aimée et aimante et les deux garçons orphelins ne vont pas faire avancer les choses à grand pas, s'enfonçant eux dans une sorte de violence sadique peu rassurante.
Le texte est court et choral. Le père, les enfants (ensemble) et le corbeau s'expriment tour à tour. Le père se débat, s'exprime, avance, essaie de tourner la page tout en la conservant. Les enfants torturent tout ce qui passe à porter et jugent leur père. Le corbeau parle comme on imaginerait qu'un tel volatile puisse s'exprimer, sautillant, répétant des mots, des énumérations de mots...
Dire que j'ai été emballé serait faux. ému aussi. La métaphore du corbeau peut passer pour lourdingue,ici, elle prend un tour surréaliste. L'écriture est à l'avenant, tordue, étrange, sans doute imprégné d'une émotion que je n'ai hélas pas ressenti.
Il y a des textes qui doivent être lus à certains moments. Pour "La douleur porte costume de plumes " cela ne devait pas être le bon. Entre poésie ( qui n'est pas ma came du tout) et inventivité folle et tordue, le texte m'est sans doute passé au-dessus. Loin d'avoir déployé ses ailes de passion, je n'ai jamais décollé, pas vraiment perçu l'humour dans cette famille en deuil qui l'a quitté aussi rapidement que cela lui été tombé dessus. Audacieux sans conteste, ce texte ne devait pas être pour moi. Je comprends dès lors pourquoi je l'ai laissé si longtemps traîné au-dessus de ma pile... le doute portait costume de plumes. 

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