mercredi 5 avril 2017

La descente de Tim Johnston


Le bandeau rouge qui accompagne "La descente" peut s'interpréter de plusieurs façons. A la première lecture, "La nouvelle voix du thriller américain ", on imagine soudain l'apparition d'un nouveau Michaël Connelly, voire Stephen King. Alors, on s'empare du roman et l'on plonge dedans. Au final, on nuance sa première pensée et l'on peut considérer que "La descente " est juste le premier roman vaguement policier de Tim Johnston.
L'intrigue n'est pas des plus originales. Une famille middle class américaine passe ses vacances d'été dans les Rocheuses. Caitlin, la fille aînée, 18 ans, part faire un jogging de bon matin, accompagnée de  Sean son jeune frère sur son VTT. Pendant ce temps, les parents profitent de cette absence pour s'adonner à quelques plaisirs charnels. Mais lorsque le portable de Grant, le père sonne et qu'au bout du fil on lui annonce son fils accidenté et sa fille disparue, le monde bascule sous ses pieds.
On ne retrouvera pas Caitlin, ni même son corps, aucune demande de rançon n'est parvenue. Un vide total laisse la famille dans l'incapacité à faire son deuil car l'espoir de la retrouver malgré le temps qui passe, continue à les maintenir debout.
A partir de cette trame, l'auteur choisit de décrire le mal être de ses trois personnages ( forte dépression pour la mère, solitude du père resté dans les Rocheuses, errances du frère qui parcourt les Etats-Unis), s'attardant longuement sur ces vies brisés et leur quotidien assez morne. Le livre prend donc le tournant d'un récit psychologique, aux nombreux personnages secondaires, pas franchement palpitant même si, intercalé, nous suivons un récit de la vie de Caitlin qui demeure toujours vivante. Hésitant constamment entre récit intimiste et sans doute le polar, "La descente" finit par prendre la direction du thriller dans une fin un peu téléphonée et là encore, pas des plus originales.
Si le regard porté sur cette famille désemparée, rongée par la culpabilité apparaît convaincante, la partie plus suspens reste toutefois bien banale, menée sans génie particulier. C'est un peu long, jamais surprenant, juste un peu attachant. "La nouvelle voix du thriller américain" va devoir choisir sa route et personnellement je lui conseillerai d'abandonner le polar pour le roman intimiste où il me semble plus pertinent.

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