Ayant raté le précédent film de Quentin Dupieux narrant les aventures d'un pneu sérial-killer ("Rubber"), c'est avec curiosité que j'ai acheté mon billet pour "Wrong". Précédé d'une aura vaguement surréaliste, je m'attendais à une expérience étonnante voire à un moment original de cinéma.
Las, ce ne sont pas les trois ou quatre scènes incongrues ou étranges qui vont faire que cette série Z se rapproche d'un quelconque manifeste surréaliste. Un palmier qui se transforme en sapin, un bureau où il pleut tout le temps à l'intérieur ou un réveil qui affiche 7h60 ne font pas du scénariste/réalisateur un successeur à Luis Bunuel. Le vide du scénario, à l'intrigue minime et poussive, tire le film plus vers le néant que vers la poésie. Ce qui est surréaliste là dedans, c'est qu'un producteur ait pu trouver de l'argent pour l'histoire d'un mec qui a perdu son chien et qui le retrouve en le croisant dans la rue. (Zut, j'ai raconté la fin de ce suspens pas du tout insoutenable). Certes, entre temps il croise une vendeuse de pizza très collante, un détective bizarre, un gourou pontifiant et un gentil jardinier, mais tout ça ne donne aucun peps au scénario.
Je ne sauverai du film qu'une chose (non, pas la prestation d'Eric Judor d'Eric et Ramzy, rigolo parce que parlant un anglais scolaire) : l'image et les cadrages de ce film. Il y a là un oeil très précis qui donne de l'éclat à chacun des plans, magnifiquement éclairés et donnant à "Wrong" une esthétique assez particulière. Hélas, cela n'a pas suffi pour éviter les bâillements et l'ennui qui m'ont gagné très vite pour ne jamais me quitter de toute la projection.
Taisez-vous.
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