mardi 5 juillet 2016

Camping 3 de Fabien Onteniente



Patrick aborde la cinquantaine et le vieillissement avec inquiétude. Chômeur, célibataire, sans nouvelle de son adolescente de fille, au volant de sa vieille bagnole amoureusement astiquée, il file vers le bassin d'Arcachon pour tenter de retrouver un peu de sa jeunesse qui s'enfuit. Dureté de l'époque oblige, il goûte aux charmes du covoiturage avec trois jeunes dijonnais sympas mais sans le sou. Arrivé dans son camping habituel, s'il retrouve ses amis de l'été, la bulle confortable des "flots bleus" a été remaniée par un nouveau gérant biberonné à des techniques commerciales plus agressives. Il se retrouve ainsi relégué au fond du camping, près des toilettes, symbole ultime de son déclassement. Au milieu de son Benco, de son "Belle du seigneur" et de ses slips de bain ringards, Patrick essaiera de tromper son sentiment de mise à l'écart en tentant de jouer le séducteur. Mais le coeur n'y est plus. Sa confrontation avec la bande de jeunes transportés et qu'il se sent obligé d'héberger, va petit à petit lui faire prendre conscience que sa belle époque de dragueur irrésistible est bel et bien terminée. Plus proche du vieux garçon maniaque que de l'étalon qui fait rêver, Patrick abordera la cinquantaine avec difficultés et ces vacances qu'ils pensait être celles du renouveau, auront un goût plutôt amer.
Oui, il s'agit bien de "Camping 3",  le film de beaufs en vacances ! Honnêtement, je n'avais pas vu les opus précédents mais j'avoue qu'il y a quelque chose de bluffant dans le film : Franck Dubosc ! En acceptant de promener sa bedaine au soleil, en poussant la beaufitude de son personnage jusqu'à l'extrême, l'acteur arrive à rendre son mythique de Patrick Chirac totalement pathétique, émouvant. Nous sommes pourtant mis à rude épreuve ; clichés vaseux sur les gays, les handicapés, scène d'urinoir indigente, et j'en passe, rien ne nous est épargné, et pourtant, sans doute grâce à quelques répliques assez bien vues et drôles et surtout au jeu sensible du comédien, j'ai été accroché par le bonhomme.
Alors un bon film "Camping 3" ? Non, assurément pas. Car si Dubosc fait vraiment bien le job ( sans doute écrit, bien écrit sur mesure)  autour de lui, c'est le néant total. La réalisation est indigente, façon téléfilm sans moyen, mal éclairé, sans l'ombre d'un scénario. Les autres personnages autour de lui, bourrés de clichés, virent au pathétique mais version vide et inutile. Du coup, l'illusion de la première partie, centrée sur Dubosc, peine à s'installer sur la durée. Le manque d'intrigue fait tomber le spectateur dans l'ennui, guettant le retour de Patrick pour qu'un léger sentiment de n'avoir pas perdu son temps puisse s'effacer.
Si le coeur vous en dit, le plus gros succès français au box office depuis des lustres ne vaut que par la présence d'un Franck Dubosc bluffant qui arrive à être en même temps drôle et émouvant. Sacré performance dans un film par ailleurs ni drôle, ni émouvant, mais totalement insipide !



4 commentaires:

  1. tu me suprends!!! tu me donnerais presque envie pour Dubosc émouvant !
    mais au rythme d'un film/mois ...vais aller voir la vie aquatique plutot... :)

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    1. Et tu auras raison, il faut soutenir le très bon cinéma français à petit budget !

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    2. Merci du conseil !! c’était extra ...vais m'inscrire à la piscine :)

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  2. Extrêmement surpris par le comédien dans un de ses spectacles (DVD , je n'aurais pas acheté la place). Beaucoup de finesse, qui relègue pas mal d'humoriste à un niveau de grande platitude.

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