lundi 20 mars 2017

L'autre côté de l'espoir d'Aki Kaurismaki


Je dois l'avouer, je n'arrive pas à entrer dans l'univers du cinéaste finlandais Aki Kaurismaki. Cependant, je persiste et je continue à découvrir ses films. Malgré les couronnes de lauriers, les trémolos énamourés des critiques, cette fois-ci ressemble aux précédentes, rien à faire, cela ne prend pas !
Pourtant, ça débutait pas trop mal. La mise en place des deux protagonistes principaux est un modèle du genre dans la concision et la force narrative. Khaled émerge d'un tas de charbon transporté par un cargo, personnage au seul regard blanc et anxieux pendant qu'à l'autre bout de la ville, Wikstrom quitte une épouse alcoolique en posant sur la table les clefs de la maison et son alliance. La suite verra le finlandais séparé devenir le propriétaire d'un minable restaurant en recherche de notoriété et l'émigré syrien devenir son employé contre l'échange d'un logement dans un réduit d'un parking souterrain.
Bien sûr j'ai remarqué toute l'humanité que dégage ce film, sa critique des services d'immigration, sa réelle empathie aux aléas des contemporains partagés entre envie de bien faire et intérêts personnels, sa détestation face à la violence des bandes de skinheads. J'ai retrouvé aussi ce qui fait ce cinéma unique, repérable dès le deuxième plan, ses décors minimalistes et sinistres éclairés par une lumière très artificielle, sa musique rock placée avec la rigueur d'un métronome au gré du film, ses acteurs aux allures de déclassés. Mais chez moi, ça ne prend pas car les bons sentiments affleurent aussi, rendant cette histoire presque trop poétique voire aux allures de conte mal fichu. Cette façon neurasthénique de jouer avec des lieux sordides et grisâtres mais éclairés comme des palaces clinquants m'indispose assez, rendant le tout irréel. Et quand le réalisateur, après une partie assez mélodramatique, s'essaie dans le restaurant sinistre à un burlesque vieillot, on se dit qu'il a peut être trop forcé sur la bière et se met à ressembler, en nettement moins drôle, au cinéma de Roy Andersson.
Cet excès de théâtralisation et sa mise en scène trop raide à mon goût, alourdit un  film qui reste toutefois singulier, cultivant son univers maintenant trop bien défini pour me surprendre vraiment.




1 commentaire:

  1. J'aurais aimé aimer ce réalisateur mais je suis comme vous, je n'arrive pas à entrer dans l'univers d'Aki Kaurismaki. A chaque essai, je m'endors au bout d'une demi-heure, c'est systématique. Je me suis dit : pourquoi ne pas le voir au cinéma cette fois-ci ? Mais non, j'abandonne après un ultime essai le semaine passée sur mon petit écran (je me suis bien évidemment endormie à multiples reprises). Je crois qu'il n'est pour moi, malgré toutes ses très bonnes intentions.

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