jeudi 30 mars 2017

Orpheline de Arnaud des Pallières


Si par hasard vous deviez vous rendre voir "Orpheline"( il doit bien exister des personnes qui ont envie de voir ce film), ce ne sera pas spolier que de donner deux éléments pour que l'oeuvre soit un peu plus accessible. C'est l'histoire de Renée qui s'appelle aussi Sandra une autre fois Karine et même Kiki, bref malgré différents prénoms, c'est le même personnage, joué par quatre actrices différentes à quatre âges de sa vie ( 27 ans, 20 ans, 13 ans  et 6 ans) et à rebours... Le mal de tête vous gagne ? Vous pouvez car le film peine un peu à nous éclairer et il faut vraiment être attentif ou alors fort doué en cinéma expérimental pour saisir du premier coup d'oeil. Le film nous balade dans des histoires d'enfant délaissé, de grossesses, de relations vénéneuses entre femmes ou plus violentes quand il s'agit d'hommes, le tout dans des décors d'hippodrome, d'école ou de casse de voitures. De drôles d'univers, entre polar et étude psychologique, qu'accompagne un regard assez crade sur le(s )personnage(s) présenté(s) ( sauf  sur celui d'Adèle Haenel, sans doute la mieux lotie des comédiennes).
Il a beau filmer à la mode cubiste et intello, Arnaud de Pallières n'arrive pas à cacher, hélas, une image pour le moins dérangeante de la femme. Dans une image assez sombre, accordant beaucoup d'importance au visage et surtout aux lèvres ( beaucoup de fellations dans le film), "Orpheline" propose une vision de son héroïne assez machiste, en gros une chaudasse lubrique qui ne rêve que de bites et de chattes ( oui elle est bi, vieux fantasme libidineux) et qui ne sera que plus excitée si elle s'est ramassée une bonne baffe. Tous les clichés sont présents car, la belle excuse, ce n'est pas sa faute à cette Renée/Sandra/Kiki/Yolande/Kimberley puisque son père est alcoolo et violent. Je sais bien que la jeunesse en difficulté trouve ce qu'elle peut pour appréhender le monde et survivre , mais ici, on assiste, je trouve, à une certaine complaisance à filmer ses actrices ( surtout Adèle Exachopoulos et Solène Rigot) dans des situations scabreuses.
Beaucoup ne verront dans cette  "Orpheline" qu'un procédé narratif alambiqué et original, proche de la pose "artiste contemporain", qui peut plonger dans l'ennui les plus démunis  mais dans l'extase les avertis. Si formellement, le film peut avoir quelque intérêt, je reste sceptique sur le fond pour le moins ambiguë.
PS : Comme dans les supermarchés, le printemps est l'occasion de sortir des films sur la puériculture et la grossesse. Après "Sage-femme" et "Telle mère, telle fille", c'est le troisième d'affilée que je vois où nous avons droit à des parturientes en salle de travail. Si je devais décerner la palme de la meilleure scène d'accouchement, elle irait quand même à "Orpheline", car, cinématographiquement parlant, Adèle Haenel, comme d'habitude,  y est totalement convaincante.. (plus que les plans pourtant réels de Martin Provost dans "Sage-femme").



1 commentaire:

  1. J'ai détesté ce film. Il se veut naturaliste (peu de maquillage), il est juste artificiel (que ce soit dans sa construction que dans le choix de faire jouer deux actrices à quelques années d'intervalle). Et quelle image de la femme, non franchement, je ne comprends même pas qu'on puisse apprécier ce film. Je l'ai trouvé voyeur, vulgaire et débile.

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