François-Henri Désérable, toujours à l'affût de personnages dont on ne sait rien, s'entiche de cet homme et décide de faire des recherches afin d'écrire sa biographie. Mais quasiment plus d'un siècle après, l'entreprise s'avère plus compliquée que prévue surtout lorsque l'on se heurte à l'extrême inventivité d'un Romain Gary pour qui introduire de la fiction dans des souvenirs était monnaie courante.
Avec ce troisième opus, François-Henri Désérable ( à partir de dorénavant, par souci de rapidité, j'écrirai FHD ... allez savoir pourquoi, cela sonne moins bien que BHL...) nous refait le coup de son précédent roman " Evariste", ou comment écrire 160 pages sur un homme dont on ne connaît que la courte oeuvre mathématique. Cette année sa broderie biographique qu'il espère brillante court sur plus de 250 pages, comme quoi, avec l'âge, la verve s'allonge.
L'enquête autour de cet épisodique et anecdotique personnage tourne vite court faute de traces. Mais, c'est mal connaître FHD ( non cela ne veut pas dire Full HD même si l'œuvre aimerait avoir la brillance de cette technologie). Pas question de s'avouer littérairement vaincu et donc il profite de cette absence de rebondissements pour nous balancer une biographie de Romain Gary qui, il faut bien le dire, est rendue fort agréable par sa plume virevoltante. Toutefois, et même si cela demeure moins présent que dans son précédent ouvrage, il ne peut s'empêcher de laisser apparaître un brin de narcissisme, mettant en parallèle et sans vergogne sa vie si passionnante de jeune auteur en devenir avec celle du grand écrivain. On pourrait s'agacer de cette fatuité qui affleure parfois au fil du récit, mais reconnaissons à FHD ( ne pas confondre avec FHM un magazine défunt pour mâle dominant) une insolente facilité stylistique à emporter le lecteur à sa suite. Et lorsqu'au milieu du livre l'intrigue finit par patiner un peu, tel un nouveau hussard contemporain, il réagit bien vite en troussant de brillants passages ( le repas chez les Kennedy), en rappelant de terribles et émouvants moments de l'histoire des peuples juifs de l'Est et finit par retomber sur ses pieds avec un final plutôt convaincant.
On peut être épaté par ce roman qui se pose comme virtuose mais également agacé par cette envie irrépressible qu'a l'auteur à vouloir se mettre en avant. "Un certain M. Pielkielny" s'affirme comme un joli ouvrage, sans doute plus réussi que le précédent, et qui confirme un vrai talent. Maintenant j'aimerai que FHD ( dont Google nous dit qu'il s'agit aussi du club de voile des Foulques du Haut Doubs, mais je m'égare...) s'attaque à un vrai roman, inspiré, profond, dont la trame ne se résumerait pas à compléter les trous d'un existence.
Merci aux éditions GALLIMARD et au site BABELIO pour la lecture de cet ouvrage.
J'ai ressenti quelques effets "indésérables" à lire ce roman, qui pour moi n'avait que deux seules idées conductrices: l'édition par un encadré rouge et noir puis le Goncourt...(c'est réussi en Roumanie!). Avec un tel talent d'écriture et de style, j'attends avec impatience un récit bien plus authentique et moins formaté pour le succès...
RépondreSupprimerC’est ma parti pour le prochain, puisque, je le tiens de sa bouche même , il semblerait que ce soit un recit de voyage, donc où l’auteur sera très présent .
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