ATTENTION : ce roman entre dans la catégorie : Ils me sont tombés des mains !
Je vous raconte ma petite aventure avec ce roman qui s'arrache en ce moment en librairie. Je suis bénévole dans une bibliothèque. Le lendemain du passage de Laëtitia Colombani à " La grande librairie", je ne sais si c'est le sirupeux François Busnel ou la prestation de l'auteure, mais tout le monde voulait cette tresse. Alors, bien sûr, pour le plaisir de nos lecteurs curieux, nous avons acheté LE roman de ce printemps.... J'avais juste eu le temps de l'avoir en main ( mais vous verrez plus loin qu'il n'y est pas resté longtemps), que déjà, on se l'arrachait dès qu'il fut mis en rayon. Nous avons évité le pugilat entre futurs admirateurs en ouvrant une liste d'attente qui continue de s'allonger à l'heure où je vous écris.
Donc, sans aucun à priori par rapport à l'auteur dont je connaissais un peu le cinéma, qui, disons-le ne m'avait jamais réellement emballé mais ne me suscitait aucun dégoût, j'ai plongé dans cette histoire si subtile, si émouvante de ces trois femmes qui, bien que vivant dans trois parties du monde différentes, se verront réunies sans le savoir... Et j'ai donc suivi ces trois destins ...enfin suivi.... non, leur prévisibilité, leurs clichés par tonnes, ont eu raison de ma patience. La québécoise cancéreuse, la sicilienne chef d'entreprise en perruques et la pauvre petite intouchable ( sans doute le personnage le plus touchant dans cette caricature de roman à l'eau de rose) auraient pu m'amener jusqu'au bout de ces 224 pages. Mais un préchi-précha d'une niaiserie confondante, une féminisme de pacotille qui au final fait passer les trois héroïnes pour de pauvres gourdasses débitant des platitudes à hurler de consternation, une façon très désinvolte de ne jamais remettre en cause ce système libéral qui englue les personnages et surtout, surtout, un style de collégienne de quatrième ( bravo Laëtitia, tu commences à manier la phrase complexe, tu as passé le cap supérieur, tu quittes un peu la forme sujet/verbe/ complément), ont eu raison de ma patience ( et aurait pu me faire pétitionner pour que Marc Lévy soit sur la liste du Nobel de littérature). Mais non, je n'avais pas de temps à perdre ni pour de la littérature de gare marketée à outrance ni pour honorer le roi du marketing. Alors, j'ai vite refermé cette chose creuse et très très éloignée de la littérature qui ne pouvait que m'apporter colère et ennui.
Et les lecteurs de ma bibliothèque, qu'en ont-ils pensé ? Disons que les retours sont divers. Certains aiment vraiment, c'est facile et ça fait du bien mais quand même, je note plus de déceptions ainsi que quelques étonnements sur le battage médiatique. Mais là, je rappelle, que l'édition est une industrie et ce roman un produit...
Ouf! Enfin un avis dissonant. Je n'ai pas lu ce roman, juste feuilleté, et comme tout le monde en parle, je pourrais moi aussi en parler sans l'avoir lu (Pierre Bayard, reviens!). La moue de ma bibliothécaire (ouais, c'est bien mais bah) m'a dissuadée de sauter dessus sans plus attendre. Gros marketing autour de ce roman, on dirait. Il pourrait donc être amusant de le lire, et puis, 200 pages, c'est faisable ...
RépondreSupprimerRécemment j'ai failli lire le dernier Marc Levy (j'adore sortir de ma zone de confort) et son héroïne Eleanor Rigby, qui promettait; las! dès la première page l'auteur jugeait utile de rappeler pourquoi Eleanor Rigby (j'aurais accepté une note en bas de page pour ceux qui ne connaissent absolument pas) et j'ai filé.
Bon, ce long bavardage pour signaler que j'ai 'découvert' votre blog en cherchant des avis sur Winter is coming (Jourde est un de mes auteurs français préférés), évidemment, après Jourde et Chevillard (j'ai aussi une faiblesse pour ce gars là), Madame Colombani arrive avec un trop gros handicap.
Je cosntate aussi que vous habitez du côté du Mans, j'espère que vous vous rendez à la 25ème heure?
Merci Keisha pour vos propos; Il semblerait que nous ayons les mêmes réflexes de lecture, voire les mêmes curiosités ( oui, on a envie parfois de plonger dans la littérature mainstream...)
SupprimerEt pour répondre à votre question, bien sûr je me rends à la 25 ème heure, même si ce genre de salon, avec ces pauvres écrivains alignés derrière leur pile de livres, l'oeil vaguement hagard à regarder passer un chaland pas vraiment intéressé par la littérature, me fait souvent penser à quelque foire agricole. Pour découvrir livres et auteurs, la librairie m'apparaît plus conviviale .... Et comme je reste sans connivence, que je n'ai aucun fétichisme, qu'une dédicace ( écrite au kilomètre, toujours la même, seul le prénom changeant) ne rend pas un livre meilleur ou plus beau, moi aussi, je joue aussi au promeneur lambda...
Belle journée à vous et belles lecures !
Ah comme cette critique est jouissive ! Si, si ! Vraiment. J'ai lu La tresse cet été et j'avoue n'avoir pas compris l'engouement de certains pour ce roman. Comme vous le dite, c'est pétri de lieux communs, de clichés. Heureusement, ça se lit vite.
RépondreSupprimer"la queue de cheval basse" ça aurait bien convenu comme titre aussi? A la mode, à la mode...
RépondreSupprimerSigné: le chignon samouraï, qui aime bien les choses beaucoup plus relevées!
chouette livre
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