Tout ce que vous pouvez lire ici ou là sur ce premier roman classique de Pierre Lemaitre est vrai. C'est un sacré bon livre que vous ne lâcherez plus une fois ouvert. Je le dis sans connivence aucune. Non, il ne m'a pas été offert gracieusement par l'éditeur, ni l'auteur car j'ai acheté moi-même " Au revoir là-haut", uniquement par envie de savoir comment l'auteur avait sauté la barrière qui sépare le polar, dans lequel il officie habituellement, du roman classique. François Bunel, qui ne sort visiblement jamais des sentiers très balisés de la littérature, a qualifié Pierre Lemaitre d'auteur inconnu dans son édito du magazine LIRE de septembre! Le pauvre, il a raté quand même de bons moments de lecture.... mais s'est rattrapé avec celui-ci, en le qualifiant roman de la rentrée.
Et il n'a pas tort pour une fois, de tresser ses inlassables louanges pour ce récit haletant qui fait merveille tout en se jouant avec maestria d'une intrigue imparablement tricotée. Et comme le roman se double d'une fresque documentée et impitoyable sur l'après grande guerre, où comment des rescapés du front vont vivre ce retour à la vie normale dans une France qui panse ses plaies, on reste scotchés, sans voix, tout entier au plaisir de la lecture.
En suivant la destinée de trois hommes, nous revivons intensément cette période ô combien édifiante, révélant le cynisme des hommes et illustrant à merveille cette phrase reprise sur la quatrième de couverture ; " Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après. " Les trois protagonistes principaux de cette histoire sont les rares survivants d'une attaque à quelques jours de l'armistice. Bien que victorieuse, elle a quand même viré à l"hécatombe. Henri fringuant lieutenant aussi beau à l'extérieur que pourri à l'intérieur sera le parfait exemple du profiteur. Albert miraculeusement épargné, ne retrouvera pas sa place de comptable et survivra grâce à des petits boulots sans intérêt, tout en s'occupant d'Edouard, son sauveur, bourgeois en rupture de banc mais surtout vraie gueule cassée, au visage atrocement amoché.
Dans cette France qui ne sait que faire pour honorer ses morts plutôt que de s'occuper des vivants, nos trois héros vont utiliser l'air ambiant, odeur de charogne planant sur les nombreux lieux de combats, pour monter des affaires douteuses, loin des vertus patriotiques prônées. S'enrichir va s'avérer facile pour peu que l'on ait un esprit commerçant ou que la filouterie de haut vol ne vous répugne pas. En inventant des escroqueries autour des cadavres des poilus morts pour la patrie, Henri, Edouard et Albert sont de vraies crapules dont deux toutefois seront sympathiques au lecteur, parce qu'estropiés, parce que pauvres, parce prêts coûte que coûte à maintenir leur tête hors de l'eau. Le troisième, figure on ne peut plus noire, n'aura d'aucune façon notre compassion, devenant LE méchant de l'histoire.
Avec un début totalement haletant, mettant en scène avec un réalisme sidérant la violence de l'attaque pour la cote 13 et jusqu'au final lyrico/mélodramatique, il n'y a aucun temps mort. "Au revoir là-haut" est un véritable tourne pages qui se joue avec brio d'une ou deux facilités romanesques grâce à un agencement futé et au talent de conteur hors pair de l'auteur, qui manie avec un art confirmé, grande et petite histoire.
Certaines pythies littéraires prédisent un grand succès à ce roman, voire même des prix... Ce ne serait que justice. On parle aussi d'un best-seller à la "Harry Québert" la saison dernière. Là aussi on espère que cela se produira. Mais entendons-nous bien, avec " Au revoir, là-haut" nous sommes cent coudées au-dessus du roman de Joël Dicker, lequel en lisant cet ouvrage prendra à coup sûr quelques leçons de narration et de construction.
Même si ce n'est pas le chef d'oeuvre de l'année, je me joins au choeur des enthousiastes pour saluer cet excellent roman, vraiment tous publics, qui ouvre avec flamboyance les commémorations pour le centenaire de cette guerre 14/18.
Et il n'a pas tort pour une fois, de tresser ses inlassables louanges pour ce récit haletant qui fait merveille tout en se jouant avec maestria d'une intrigue imparablement tricotée. Et comme le roman se double d'une fresque documentée et impitoyable sur l'après grande guerre, où comment des rescapés du front vont vivre ce retour à la vie normale dans une France qui panse ses plaies, on reste scotchés, sans voix, tout entier au plaisir de la lecture.
En suivant la destinée de trois hommes, nous revivons intensément cette période ô combien édifiante, révélant le cynisme des hommes et illustrant à merveille cette phrase reprise sur la quatrième de couverture ; " Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après. " Les trois protagonistes principaux de cette histoire sont les rares survivants d'une attaque à quelques jours de l'armistice. Bien que victorieuse, elle a quand même viré à l"hécatombe. Henri fringuant lieutenant aussi beau à l'extérieur que pourri à l'intérieur sera le parfait exemple du profiteur. Albert miraculeusement épargné, ne retrouvera pas sa place de comptable et survivra grâce à des petits boulots sans intérêt, tout en s'occupant d'Edouard, son sauveur, bourgeois en rupture de banc mais surtout vraie gueule cassée, au visage atrocement amoché.
Dans cette France qui ne sait que faire pour honorer ses morts plutôt que de s'occuper des vivants, nos trois héros vont utiliser l'air ambiant, odeur de charogne planant sur les nombreux lieux de combats, pour monter des affaires douteuses, loin des vertus patriotiques prônées. S'enrichir va s'avérer facile pour peu que l'on ait un esprit commerçant ou que la filouterie de haut vol ne vous répugne pas. En inventant des escroqueries autour des cadavres des poilus morts pour la patrie, Henri, Edouard et Albert sont de vraies crapules dont deux toutefois seront sympathiques au lecteur, parce qu'estropiés, parce que pauvres, parce prêts coûte que coûte à maintenir leur tête hors de l'eau. Le troisième, figure on ne peut plus noire, n'aura d'aucune façon notre compassion, devenant LE méchant de l'histoire.
Avec un début totalement haletant, mettant en scène avec un réalisme sidérant la violence de l'attaque pour la cote 13 et jusqu'au final lyrico/mélodramatique, il n'y a aucun temps mort. "Au revoir là-haut" est un véritable tourne pages qui se joue avec brio d'une ou deux facilités romanesques grâce à un agencement futé et au talent de conteur hors pair de l'auteur, qui manie avec un art confirmé, grande et petite histoire.
Certaines pythies littéraires prédisent un grand succès à ce roman, voire même des prix... Ce ne serait que justice. On parle aussi d'un best-seller à la "Harry Québert" la saison dernière. Là aussi on espère que cela se produira. Mais entendons-nous bien, avec " Au revoir, là-haut" nous sommes cent coudées au-dessus du roman de Joël Dicker, lequel en lisant cet ouvrage prendra à coup sûr quelques leçons de narration et de construction.
Même si ce n'est pas le chef d'oeuvre de l'année, je me joins au choeur des enthousiastes pour saluer cet excellent roman, vraiment tous publics, qui ouvre avec flamboyance les commémorations pour le centenaire de cette guerre 14/18.
Je suis en train de le lire et je me régale ! J'aime beaucoup cet auteur et je me précipite sur ses bouquins dès que je peux. J'ai tout aimé avec un + pour "robe de mariée" (le premier lu, c'est peut-être pour ça)et "cadres noirs" excellent dans un domaine moins polar. Mais Lemaitre, auteur inconnu... je rigole.
RépondreSupprimerJe suis pareil que toi, "Robe de marié " qui a été le premier Lemaitre lu est celui qui m'a laissé le souvenir le plus fort. "Les cadres noirs" m'avait impressionné par son histoire haletante aussi... Et ce dernier est un régal c'est vrai.
RépondreSupprimerCe fut mon premier livre de cet auteur. J'avoue avoir été bluffée.
RépondreSupprimerAu fait Pierre, toujours pas lu le Harry Québert et ça ne me tente toujours pas
Ne force pas le destin, laisse tomber Harry...
RépondreSupprimerJe sais ce qu'il me reste à faire. Et comme toi mon premier Pierre Lemaitre c'était Robe de Marié ! Excellent !
RépondreSupprimerBises et bon we
Hah....je suis sur les dernières pages - et je me suis regale...je ne le connaissais pas avant. D'accord avec vous, il y a de spetites facilities, parfois de (petites) longueurs mais quell page-turner avec en plus une maitrise de la langue française épatante. www.lorenztradfin.wordpress.com
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