Ce film restera dans la mémoire de ceux qui l'ont vu comme une curiosité plus qu'un chef d'oeuvre absolu ou même un bon film.
Déjà le générique détonne par un certain éclectisme : entre Lolita Chammah qui s'extrait peu à peu de l'image de fille d'Isabelle Huppert, Jean Sorel, qui, l'âge ayant été avec lui plutôt clément, gagne enfin son combat face à Delon, Virginie Ledoyen qui se fait rare ou qui essaie de l'être moins et Pascal Cervo, figure inévitable d'un certain cinéma art et essai français, la singularité est conviée pour un univers à la douce poésie décalée.
Nous sommes à Paris. Mavie, une jeune tourangelle est hébergée chez une amie aux ébats amoureux nombreux et très bruyants. Chance pour elle, un logement dans un studio s'offre à elle en échange de quelques heures de présence dans une librairie de livres d'occasion où jamais personne n'entre. Elle est tenue par un vieux monsieur encore bien de sa personne, ermite chic au passé sans doute trouble. Entre eux deux une douce amitié amoureuse va naître...
L'histoire un peu improbable, ...disons très romanesque, se déroule comme une variante d'une éducation sentimentale au charme suranné. Le film semblerait un peu pâlichon, si dans les interstices du récit ne se glissaient divers éléments incongrus ou piquants. Les mouettes qui semblent avoir envahi Paris tombent parfois raides mortes aux pieds des passants, la presse se passionne pour une sombre histoire de hackers irlandais ou Mavie rencontre un jeune homme prénommé Roman ( Ma vie est un roman ? ). Une musique fantaisiste voire bancale s'insinue souvent de façon impromptue, ajoutant une touche supplémentaire d'étrangeté.
Sans être totalement passionné, mais intrigué par cet attelage frôlant parfois le burlesque, j'ai suivi la sautillante Lolita Chammah et le curieux Jean Sorel dans ce film inclassable. Tout cela demeure joli, charmant, finalement original par son refus de modernité. En préférant distiller une poésie du quotidien à une trépidante intrigue amoureuse, "Drôles d'oiseaux" emprunte le chemin peu fréquenté de la chronique douce amère dans laquelle, si l'on se laisse aller, le spectateur glissera doucement dans un gentil univers à la finesse mélancolique.
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