lundi 24 mai 2021
Artmédia, une histoire du cinéma français de Dominique Besnehard et Nedjma Van Egmond
dimanche 23 mai 2021
Slalom de Charlène Favier
samedi 22 mai 2021
Falling de Viggo Mortensen
Pour un premier essai à la réalisation, Viggo Mortensen assure derrière et devant la caméra, au scénario, à la musique, à la production .... bref si on a des choses à dire sur "Falling", adressons-nous directement à cet homme orchestre.
jeudi 20 mai 2021
L'étreinte de Ludovic Bergery
mercredi 19 mai 2021
Mandibules de Quentin Dupieux
Deux amis simplets, une mouche géante et un troupeau de bourgeois divers et variés forment le triangle narratif de la nouvelle création de Quentin Dupieux.
lundi 17 mai 2021
L'amour, hélas de Clio
Le troisième album de Clio peut être qualifié de gonflé. Imaginez, 10 chansons, qui, dès la première écoute s'engouffrent dans vos oreilles de façon évidente alors qu'il n'y ni Auto-Tune, ni slam, ni phrasé rap, ni production grandiose, grandiloquente, ni sons ciblés radio FM, aucun rythme chaloupé, aucune rythmique techno, disco, électro, juste quelques claviers simples. Rajoutons une voix limpide de fragilité, juste ( une qualité, plus proche de Jane Birkin que de Céline Dion, qui ne s'amuse pas à faire des effets et ne ferait donc retourner aucun membre de "The Voice" chantant des textes fluides, ni militants, ni parlant d'amoooouuuur avec des trémolos dans la voix mais juste d'une vie amoureuse faite de doutes, de séparation, de solitude, de petits chagrins, de petits bonheurs. Ouais, bof, me direz-vous, de la guimauve sans relief, on passe !! NON et NON, on ne passe pas, on se laisse attraper par la main, et l'oreille bien sûr, et on déguste ce qui est sans conteste l'album le plus culotté du moment à cause de ce minimalisme totalement assumé ( "Dans mes chansons , il n'y a jamais grand fond, que nos inclinations" chante-t-elle dans "L'amour, hélas" qui donne le titre à cet opus).
Minimaliste peut être, mais évidemment talentueux, car Clio, autrice, compositrice, interprète, confirme son grand talent de mélodiste. Elle n'a pas son pareil pour mettre en musique le spleen d'une jeune trentenaire ( "Ai-je perdu le Nord ?" ou "Elle voudrait" ) ou ses amours contrariées que ce soit à Prague, à Berlin ou ailleurs, proposés ici comme un voyage nostalgique mais jamais tragique ni triste, juste effleuré avec pudeur et une douce poétique touchante et rêveuse. La voix cristalline de Clio enveloppe ses compositions avec grâce et subtilité. Elle pourrait être cette copine un peu réservée, cette amie pudique à la contemplation créative. Et si vous avez quand même encore un doute, sachez juste que dans cet album figure un duo de la chanteuse avec ... Iggy Pop ! Clio voulait une voix grave avec l'accent anglais pour l'accompagner sur son titre "L'appartement". Son producteur a eu le culot d'envoyer une maquette à la star qui, bien que ne connaissant pas Clio, fut totalement séduit par la chanson ( inspirée d'un poème de Francis Carco et à la mélodie magnifique) et l'enregistra. Il a du goût Iggy et on peut espérer que cela mettre un coup d'éclairage sur cette chanteuse qui occupe une place bien particulière dans notre chanson hexagonale.
Clio accompagnera avec douceur notre époque trop portée sur le clinquant, les gros bras, les grosses machines, les grosses voix. Clio, c'est la caresse d'une chanson paisible pour rendre nos vies plus douces.
dimanche 16 mai 2021
Fête et défaites de Antoine Cristau
vendredi 14 mai 2021
L'ami de Tiffany Tavernier
jeudi 13 mai 2021
Oxygène de Alexandre Aja
Voici "Oxygène" rare sortie cinéma du moment et surtout vraie production Netflix, française de surcroit. Du coup, on a droit à Mélanie Laurent ( la star du film) sur tous les plateaux, avec la mission d'appâter le spectateur sans trop à dire pour ne pas ( dixit) spoiler et gâcher le plaisir.... laissant donc sous entendre que l'on va en voir de toutes les couleurs dans ce qui ce définit comme un thriller.
Comme d'habitude beaucoup de bruit pour pas grand chose même si cette fois-ci, ce film semble se hisser un cran au-dessus des fonds de tiroir désormais insortables des distributeurs proposées depuis quelques mois.
Alors, sans divulgacher le suspens, nous avons Mélanie Laurent qui se réveille dans un caisson de cryogénisation.... Là, petit mise au point. La cryogénisation, pour un spectateur lambda, c'est, en gros des très très riches qui, une fois morts sont conservés dans de l'azote liquide dans le secret espoir de revivre quand la science aura progressé.... Bon ici, Mélanie Laurent, est encore jeune et fraîche et ne flotte pas dans de l'azote liquide mais est posée et branchée de partout dans une sorte de mini cabine à UV ( sans les UV) mais avec matos ad hoc genre écrans tactiles et possibilités de communiquer avec l'extérieur ( avec la voix mâle de Mathieu Amalric), sans doute une version hyper moderne du concept. Le problème pour Mélanie, c'est qu'elle est amnésique. Qui est-elle ? Que fait-elle là ? Le film va distiller au fur et à mesure des éléments pour clarifier tout cela, le suspens venant du fait qu'elle ne possède qu'une heure d'oxygène pour y arriver voire sortir de ce bidule.
Quand on se doute d'avance qu'elle s'en sortira, le décompte du taux d'oxygène baissant irrémédiablement importe peu .... Bye bye donc le suspense... Reste le pourquoi du comment qui, si l'on n'est pas habitué à des récit vaguement SF, pourra faire son job ...les autres devinant très vite de quoi il en retourne. La claustrophobie, qui pourrait rebuter certains, n'est absolument pas le propos du film, qui d'ailleurs, diversifie à l'infini les plans de Mélanie Laurent ( bravo pour cette mise en images créative) et les aère avec des flash-backs de la vie d'avant assez inintéressants ( mais avec Malik Zidi ) n'apportant pas grand chose.
Au final, nous avons un film pas désagréable à regarder, pas follement passionnant non plus. Alors on regarde Mélanie Laurent qui fait le boulot avec détermination et on apprécie la virtuosité de la mise en scène qui essaie de donner du cachet à ce scénario un peu surfait.
PS : Lors de la promo, Mélanie Laurent évoque à chaque fois la cargaison de rats qu'on lui aurait jeté dessus pour une scène choc du film... Sans rien révéler, disons que la scène, n'est pas horrifique, tombe dans le film comme un passage obligé un peu hors propos ( sans doute pour rappeler le passé de réalisateur de films d'horreur d'Alexandre Aja) et n'effraiera quiconque, même ceux qui détestent les rats...
mardi 11 mai 2021
Là où nous sommes chez nous de Maxim Leo
Il est des livres que l'on ouvre et dont on se dit ..Ouh làlà ! Celui de Maxim Leo, écrivain franco/allemand, s'ouvre sur un arbre généalogique fourni, avec de multiples branches. Tout de suite vient à l'esprit une sorte de saga familiale où l'on risque de se perdre (et donc consulter sans cesse l'arbre). Et quand en plus il s'agit d'une famille allemande avec des origines juives que l'on découvre en plein dans les années 30 à Berlin... on sait que l'on ne va pas s'amuser une seconde, des images de camps d'extermination et autres infamies orchestrées par le régime nazi venant instantanément se coller dans l'esprit de n'importe quel lecteur qui, selon son intérêt pour cette partie de l'histoire risque de dire : "Oh non, encore...". Si vous êtes de ceux-là, remballez vos préjugés et plongez dans l'histoire de la famille Leo, vous ne le regretterez pas !
samedi 8 mai 2021
Joe la pirate de Hubert et Virginie Augustin
Joe la pirate, c'est Marion Barbara Carstairs, un riche anglaise devenue ensuite l'héritière de magnats du pétrole ( ses grand-parents vivant aux Etats-Unis). Ici en France, son nom ne dit rien à personne, et pourtant... quelle vie !
vendredi 7 mai 2021
Discongraphie de Emmanuel Reuzé et Jorge Bernstein
"Allumer le pneu, allumer le pneu
Et que ça schlingue sur la bretelle de l'A22
Allumer le pneu, allumer, le pneu
Et enfumer à moitié la ville d'Evreux. "
( extrait d'une parodie du groupe les Goguettes sur "Allumer le feu")
Cet album concept, ne parodie pas les chansons mais bien les pochettes de disque ( voire de CD)....le disque étant une chose noire que l'on a vendu sous une pochette en papier durant plus de deux décennies et qui, quand on le posait sur un appareil adéquat ( tourne-disques) faisait entendre la voix d'une chanteur ou d'une chanteuse voire de tout un groupe de musiciens. ( note à l'attention de la jeune génération branchée sur Diseur ou Potifaille et pas encore gagnée par l'utilisation d'une platine).
On y trouvera la revisite totalement barrée d'une cinquantaine de pochettes avec un petit plus : l'avis du disquaire, personnage qui apparaît dans quelques planches tout aussi croquignolettes, véritable hommage à une profession en voie de disparition. Effet double détente garanti. Si l'oeil se précipite sur la page de gauche avec la photo du disque ( par exemple Indochien chante "L'avant terrier", avec photo ad hoc), il se pose ensuite sur le court texte du professionnel ( à droite) , avec style musical ( ici : Rock'n Dog) et classé dans "Fluide de wouf". Le texte est un festival de jeux de mots, de calembours et autres jeux polysémiques. Pour Indochien, les auteurs signalent, entre autre, que l'album ne manque pas de mordant. "Le chanteur ( un peu cabot) connu pour ses prestations à poil sur scène, aboie des textes plein de rage..." Etc, etc...
Voilà, vous êtes prévenus, ce n'est pas du tout sérieux, potache à l'extrême, mais follement drôle et quand même assez inventif. Jorge Bernstein ( au scénario ) a dû s'amuser comme un petit fou ( et nous aussi par ricochet) et l'on retrouve au dessin ( aux photos de pochettes ? ) Emmanuel Reuzé ( oui, celui qui dessine "Faut pas prendre les cons pour des gens"). Au final, un album ( quasi format CD) qui réjouira tous les amateurs de musique et surtout ceux qui ont envie de rire sans se prendre la tête .
jeudi 6 mai 2021
La costumière de Patrick McGrath
Sous cette très belle couverture, se cache une intrigue à base de costumière veuve d'un comédien décédé brutalement, de la doublure, non pas du manteau, mais du susdit comédien qui va consoler la veuve, de la fille de cette dernière qui va se retrouver à jouer une pièce avec la doublure qui n'en est plus une. Apparemment un vaudeville donc, ce qu'est ce roman quelque part, mais quand on sait que l'action se situe dans le Londres de 1947 se relevant péniblement de la guerre et que rôde toujours un groupe de fascistes, le ton n'est pas tout à fait à la gaudriole.
lundi 3 mai 2021
The Disciple de Chaitanya Tamhane
AAAaaaaaaaAAAA dzing dzing dzong dzing aaaaaAAAAAaAaAa, difficile de traduire par écrit ce que l'on entend durant les trois quart du temps dans ce film qui dure plus de deux heures.
AAAaaaaaaaAAAA dzing dzing dzong dzing aaaaaAAAAAaAaAa, c'est du râga, musique ancestrale indienne, évidemment empreinte de spiritualité et pas facilement écoutable par nos oreilles occidentales. Elle est coeur de ce film qui a obtenu le prix du scénario au dernier festival de Venise...
Très loin de la brillance et des romances indiennes habituelles, "The Disciple" lorgne évidemment vers le cinéma d'auteur ( et de festival), avec un hommage appuyé au "Salon de musique" de Satyajit Ray. A défaut de ballets flamboyants et de romance entre une princesse et un beau jeune homme, nous avons droit à de nombreux concerts de râga. N'imaginez pas un stade en délire mais plutôt une salle polyvalente où 20 personnes écoutent religieusement ( avec un léger dodelinement de tête) un chanteur et trois musiciens accroupis. AAAaaaaaaaAAAA dzing dzing dzong dzing aaaaaAAAAAaAaAa, .... Un spectateur indien est peut être apte à saisir le manque de pratique vocale du héros qui bousille sa vie à essayer d'égaliser un maître de ces chants ( qui lui donne des leçons tel un gourou). Lui y croit, pense que cela viendra avec l'âge et passe son temps à s'exercer .... AAAaaaaaaaAAAA dzing dzing dzong dzing aaaaaAAAAAaAaAa. Peu de vie sociale, ni amoureuse , il est condamné à travailler son chant et à se masturber devant un écran noir ( censure locale je présume)AAAaaaaaaaAAAA aaaaaAAAAAaAaAa, ( il n'y a plus le dzing...c'est sans musique, les mains sont prises ailleurs).
Au milieu de cette musique lancinante, on y trouve quand même une réflexion sur les dangers de l'ascétisme, de la dépossession de soi face à un art qui, lui, contrairement aux obsessions du héros pour les anciens, évolue inexorablement... Cependant, en plus des constants AAAaaaaaaaAAAA dzing dzing dzong dzing aaaaaAAAAAaAaAa, on peut être déstabilisé par une lenteur narrative qui frise parfois le concept arty ( images au ralenti du héros, la nuit, en moto, écoutant les préceptes d'une vieille chanteuse disparue). On pourra toutefois admirer au passage des plans magnifiques même si assez statiques et surtout un peu redondants par rapport à l'intrigue puisque surlignant le propos.
Je ne sais pas si vous aurez le courage de chercher dans l'arborescence de Netflix ce long-métrage, assurément totalement à contre emploi sur la plateforme ( mais on le trouve aussi sur MUBI en ce moment), ni même l'envie de découvrir le râga ( AAAaaaaaaaAAAA dzing dzing dzong dzing aaaaaAAAAAaAaAa, je rappelle) mais un petit voyage en Inde, ça peut dépayser....