Peterborough en Grande Bretagne serait une ville peut être très accueillante, mais la formation d'une unité spéciale pour crime raciste dans la police locale laisse penser que comme lieu de villégiature, il vaut choisir une autre destination. Et en effet, un fou furieux au volant d'une Volvo a décanillé trois travailleurs étrangers patientant gentiment de bon matin à un abribus.
Le roman va décrire par le menu le travail d'enquête de cette brigade et s'attacher surtout aux pas du duo constitué par l'inspecteur Zigic et sa coéquipière, le sergent Ferreira. Classique dans son récit essentiellement basé sur le routinier et compliqué travail de la police, "Haine pour haine" décrit avec brio ce quotidien fait de doutes et surtout (ici) de fausses pistes et, histoire de donner un peu de chair à ses héros, un tout petit peu de leur intimité. La thématique des crimes racistes, ici très présente, permet d'aborder les relations internationales et les problèmes de migrations, tout en consignant avec assez de justesse le rôles des média ainsi que celui des partis politiques populistes aux accents plus que nauséabonds. Les pages se tournent à grande vitesse tellement les faits et les rebondissements s'enchaînent. Toutefois, le dernier quart marque un peu le pas, le lecteur s'essouffle comme les enquêteurs et le final arrive, un peu précipité, sans grande originalité ( surtout accentué par cette scène désormais cliché que l'on trouve dans beaucoup de polars où le tueur se confesse longuement alors qu'il est sur le point de se faire arrêter ou descendre).
Pris séparément, le deuxième roman d'Eva Dolan, laisse une très bonne impression mais si par hasard vous aviez lu le précédent " Les Chemins de la haine", vous aurez peut être l'impression d'un redite...en moins bien.