samedi 31 août 2019

Le roman des Goscinny de Catel


3 raisons qui expliquent la petite déception éprouvée après la lecture de cette biographie dessinée de René Goscinny.

1) La difficulté à rendre passionnant le parcours ( ici incomplet) de René Goscinny flagrante tout au long des pages. 
René Goscinny, sur le papier ...heu ...l'expression est datée...sur Wikipédia apparaît relativement romanesque : Naissance à Paris, enfance à Buenos Aires, passages nombreux par New-York, rencontres avec les grandes figures du début de la BD ( de Morris jusqu'aux créateurs de la revue MAD), petits boulots rigolos ou inattendus ( il a écrit le courrier du coeur du magazine féminin "Bonnes soirées"  très populaire dans les années 50), ascension lente mais inexorable vu son talent, vers les sommets du 9ème art, ... autant d'éléments qui pouvaient rendre le récit captivant, étonnant. Mais le dispositif mis en place, sensiblement le même que pour "Ainsi soit Benoîte Groult", jouant des rencontres de la dessinatrice avec la fille de René Goscinny comme elle décrivait celles qu'elle avait eu avec Benoîte, peine ici à donner de l'éclat, de la légèreté à ce qui devient très vite une succession de faits et de documents un peu pesante ou tout du moins guère originale. Certes nous avons un éclairage précis sur ce que fut la vie du célèbre scénariste avant le succès public voire un portrait des pionniers de la BD, mais sans retrouver l'humour, le regard (im)pertinent qui faisaient le sel de ses précédents ouvrages. On perçoit que la présence d'Anne Goscinny et la transcription des interviews de son père pèsent sur une narration proche de l'hagiographie. De plus, raconter un des maîtres de l'humour de la deuxième moitié du 20 ème siècle sans en faire, sans malice, sans drôlerie déçoit. Bien sûr Catel a un trait toujours ( voire de plus en plus ) plaisant et désormais un mode narratif mêlant présent amical et passé toujours intéressant, mais, cette fois-ci, la machine se grippe un peu, d'autant plus que cette biographie s'arrête étrangement lorsque Goscinny crée Astérix ( et le journal Pilote). Nous ne saurons rien de la suite ( à part son mariage et la naissance de sa fille), rien de l'homme à succès et du directeur de publication.

2) L'amitié de l'auteure avec la fille du célèbre scénariste dessert le récit. 

C'est une évidence la rencontre d'Anne Goscinny et de Catel fut un coup de foudre amical ( largement raconté dans le roman). Parfait et tant mieux pour elles et sans doute la raison pour laquelle la dessinatrice a relevé le défi de faire de René Goscinny le héros d'une BD alors qu'elle se dit uniquement intéressé par des portraits de femmes. Elle nous raconte donc l'homme, le père, le scénariste souvent par les yeux de sa fille, histoire de ne pas trop déroger à sa règle de portraits féminins. On ressent fortement que tout cela, sans doute par amitié, vire au tableau enthousiaste qui, au fil des pages, devient trop lisse. Et ce ne sont pas, vers la fin,  les planches d'une platitude absolue ( et où le lecteur se sent totalement écarté) des retrouvailles des maris, enfants et chiens des deux auteures qui arrangent l'ensemble, confirmant hélas l'amicale bienveillance qui enserre un peu trop visiblement cette biographie.

3) Et si Catel n'était vraiment faite que pour mettre en avant les femmes ? 

On peut le penser. Ce portrait laudateur de René Goscinny, aussi bien documenté soit-il, manque curieusement de nerf et de la vigueur un poil militante qui illuminait les autres biographies publiées précédemment par Catel. L'homme nous apparaît bien linéaire, un peu fade au final, malgré son parcours du Petit Nicolas à Astérix, de la création d'un magazine TV aux Etats-Unis à celle de Pilote ( Mâtin, quel journal !) . Quant à sa fille Anne, héroïne de planches vraiment réussies en introduction et en conclusion, jamais elle n'accède au statut d'héroïne, juste celui de l'adoratrice et de la gardienne du temple de l'image paternelle. C'est maigre pour en faire une femme réellement battante et trop peu pour que l'on retrouve la verve féministe de Catel. Dommage...







vendredi 30 août 2019

Les petits de Décembre de Kaouther Adimi


3 raisons qui peuvent vous amener à vous plonger dans la dernière livraison de Kaouther Adimi et qu'il faut examiner de plus près : 

J'ai adoré son précédent ouvrage ! 

Quand on a énormément apprécié le roman d'un auteur, force est de reconnaître que l'envie d'acheter, séance tenante, son suivant démange tout lecteur, même si dans un coin de sa tête il sait que la réussite n'est pas toujours deux fois de suite au rendez-vous. " Nos richesses", il y a deux saisons maintenant, avait séduit jurys divers et lecteurs. La vie d'Edmond Charlot et de sa petite librairie avait ému, touché, surtout qu'elle épousait subtilement autant l'histoire de l'Algérie coloniale puis indépendante que tout un pan de la littérature française. Ce succès attise les envies des éditeurs à voir leur ( ici)  jeune pouliche se remettre vite au turbin pour bénéficier de l'engouement encore frais d'un public toujours un peu curieux de voir ce que la suite va engendrer. Cette hâte se révèle souvent pas si bonne productrice que ça... "Les petits de Décembre" , joli titre, en est un bon exemple.

Ca parle de l'Algérie d'aujourd'hui. 

Exact ! Kaouther Adimi, reste dans un thème qu'elle connaît visiblement bien, l'Algérie. Comme dans son précédent récit, elle part d'un fait assez marquant ( ici, une friche au milieu d'un quartier qui sert de terrain de jeu à toute une bande d'enfants, est achetée par deux généraux afin d'y faire construire leurs maisons ) pour brosser au final le portrait actuel d'un pays gangréné par les très vieux militaires au pouvoir et d'une société sous surveillance et pas mal corrompue. De plein pied dans l'actualité, son roman tombe à pic pour qui voudrait connaître de façon un peu plus agréable qu'un article ou un reportage, la situation de ce pays. Si l'on prend le seul côté informatif, le pari est réussi. En plongeant le lecteur au coeur de ce quartier mélangé, nous approchons d'une réalité algérienne que l'on devinait mais qui ici se trouve joliment incarnée par les quelques personnages que nous y croisons ( de l'ancienne égérie de l'indépendance au franc-parler aux militaires à la retraite qui perçoivent l'impasse dans laquelle le pays est engagé).

Ca parle aussi de cette jeunesse qui risque de faire changer l'Algérie.

Certes, il y est question d'une bande d'enfants ( et de quelques grands ados ou jeunes adultes) qui se révolte contre ces généraux en luttant pour conserver leur terrain vague. Mais, c'est là où le roman pêche pas mal. De cette situation hautement symbolique, Kaouther Adimi n'en tire pas grand chose. Elle répète beaucoup la première altercation des généraux et de leur chauffeur avec les jeunes du quartier mais au final se sent bien plus à l'aise à décrire la situation politique et sociale de l'Algérie, elle bien tangible, s'attarde beaucoup avec les adultes mais n'arrive pas à hisser son récit vers le vrai romanesque que la situation appelait. La révolte tourne court littérairement ( je ne dis rien quant au résultat), l'auteure visiblement plus portée sur le reportage que le vrai récit. On reste sur notre faim et l'on ressent au final le petit côté un peu pédagogique de l'ensemble. Reste une tentative romanesque en demi-teinte... Mais il vaut mieux lire un Kaouther Adimi à demi réussi qu'un Sorj Chalandon complètement raté.






lundi 26 août 2019

Les minets de François Armanet


"J'ai pas peur des petits minets qui mangent leur Ronron au...drugstore"  chantait Jacques Dutronc au milieu des années Soixante. Mais diable pourquoi avoir peur des minets qui, vus de notre époque, semblaient être des jeunes hommes gringalets un peu fashions victimes ? Grossière erreur, être minet un peu avant 68, à Paris, au drugstore Publicis sur les Champs, c'était être rebelle. Oh, attention, pas de quoi faire trembler d'autres bandes de mauvais garçons, plus rocks, plus blousons noirs... mais juste une bourgeoisie du 8 ème ou du 16 ème dont ils étaient issus et dont ils massacraient les salons et les coutumes. C'est tout du moins ce que raconte François Armanet dans cette évocation d'un groupe de jeunes gens issus de familles fortunés et qui vont traîner leur mal être existentiel,d'abord au drugstore puis dans les facs nouvelles issues de mai 68. Intégrant la GP ( Gauche Prolétarienne), ils seront de tous les combats, de toutes les manifs, de tous les groupes même du MLF.
Le roman survole à la vitesse d'une Harley Davidson  lancée sur l'avenue des Champs Elysées déserte ces années d'avant et d'après les émeutes et les grèves de 68. On suit le parcours de trois jeunes hommes d'abord lycéens puis étudiants sans s'y attacher vraiment (seul le narrateur, plus timoré,  arrive à sortir du lot). Cette absence d'empathie vient de la construction du récit dont l'histoire paraît être uniquement pensée pour permettre d'y glisser le maximum de marques mythiques ou désormais vintages, d'événements marquants, de lieux symboliques de l'époque ( autant français qu'américains), de personnalités.  C'est un name droping quasi permanent. Si l'on a vécu dans ces années là, on sera être peut être sensible à cette multitude de madeleines lâchées sans retenue, sinon l'évocation risque de vous paraître indigeste. Reste, en filigrane seulement, l'évocation de l'effervescence d'une bourgeoisie en décadence qui saura tant bien que mal rebondir, même en abandonnant quelques compagnons sur le bord de la route. Un peu maigre ... 

mercredi 21 août 2019

Jour de courage de Brigitte Giraud

TROIS BONNES RAISONS DE LIRE UN DES TRES BONS ROMANS DE CETTE RENTREE:

/
LE(S) THEME(S) :

Si le coming-out de Livio, 17 ans, lycéen curieux, passionné et épris de justice, reste bien évidemment le thème central de ce formidable roman, le texte brode autour d'autres motifs. On s'intéressera donc également à un médecin allemand du début du 20ème siècle, le docteur Magnus Hirschfeld, sujet d'un exposé que le jeune héros dévoile à ses camarades de classe. Outre le fait d'être juif, ce médecin se déclarant sexologue, osait orienter ses travaux sur l'égalité homme/femme mais aussi sur la défense des homosexuels. Ses importantes bibliothèques alimenteront les premiers autodafés nazis. En filigrane, apparaissent évidemment un portrait des adolescents actuels en mal de repères tout comme un certain suspens psychologique puisque nous savons dès les premiers paragraphes que Livio, suite à ce quasi aveu public de son homosexualité, a disparu... 

L'ECRITURE :

Le roman est court mais son écriture à la fois habile et concernée donne une ampleur considérable à l'ensemble. De ce huis-clos se déroulant dans une salle de classe d'un lycée, l'auteure parvient toutefois avec une aisance imparable, à nous faire voyager dans le temps ( l'Allemagne des années 1900/1930 ), rappelant sans aucune lourdeur des faits historiques ou biographiques et dans l'espace plus contemporain de la famille du jeune Livio ou de ces lieux de rendez-vous isolés avec son amie Camille, son amoureuse aux yeux de tous. L'auteure sait se faire tour à tour caustique, tendre, empathique, précise et surtout constamment passionnante, plaçant sans difficulté le lecteur dans la peau ô combien inconfortable de cet adolescent qui a décidé par le biais de la culture de révéler l'homme qu'il souhaite être aux yeux de tous. Derrière l'inconfort d'un passé très sombre pas si lointain et d'un présent toujours peu réjouissant pour qui essaie de vivre selon ses vrais désirs, Brigitte Giraud parvient avec éclat et délicatesse à faire émerger une lumière d'espoir, celle de jeunes hommes ou de jeunes filles, courageux et déterminés à croire encore en la puissance libératrice et salvatrice du verbe et de la culture. 

LE FOND ( parce que dans ce roman il y en a un !) :

Et même plusieurs fonds, autant psychologiques, historiques que politiques. Brigitte Giraud appuie où cela fait mal, l'encore homophobie qui continue, malgré les lois, à faire naître des bourreaux et donc des victimes, l'inculture galopante d'une société rivée sur des écrans et ayant aucune appétence à se poser,  prendre du recul et à regarder un passé pourtant porteur de réponses à des problèmes bien actuels ( montée d'une peste brune, nouveaux autodafés en Pologne notamment mais ailleurs aussi). Sans jamais prendre le chemin du didactisme, encore moins du bien-pensant ou de la guimauve, le roman charrie de multiples émotions, crée des passerelles de réflexion, tout cela sans jamais ennuyer. On referme ce roman, assez court, avec la sensation d'avoir rencontré un beau personnage et une auteure qui ne nous veut sincèrement que du bien, non pas pour nous avoir détendu mais enrichi ( en gros pas pris pour des quiches, ni produit un roman pour plaire à la critique tout en lorgnant sur un prix). 


mardi 20 août 2019

Une joie féroce de Sorj Chalandon

TROIS QUESTIONS QUE L'ON PEUT SE POSER AVANT DE SE RUER SUR :


Etre un des plus gros tirages de cette rentrée littéraire, est-ce un signe de qualité ? de succès annoncé ? d'espoir? 

Quand on s'appelle Sorj Chalandon et que depuis bientôt quinze on cumule succès critique comme public, l'évidence d'un gros tirage ( 50 000 exemplaires annoncés) ne se discute pas. Le public a adoré, avec raison,  "Retour à Killybegs" ou "Le quatrième mur" entre autres, et même si le précédent "Le jour d'avant" avant un peu marqué le pas, l'auteur est devenu au fil des ans une valeur sûre de l'édition. Donc beaucoup d'espoirs chez Grasset en ce mois d'août pour ce dernier ouvrage. Espoir que l'on se rue les yeux fermés ( attention toutefois de ne pas renverser la pile d'Amélie Nothomb, moins haute au fil des ans mais toujours présente), le nom incitant à l'achat mais espoir aussi que ce nouveau cru, d'inspiration moins autobiographique à priori, comblera les attentes de son lectorat. 

Sorj Chalandon peut-il, une fois, décevoir ses lecteurs ? 

Aucun auteur n'est à l'abri d'une baisse de régime, d'inspiration et possède ou possédera dans sa bibliographie des titres moins brillants. Hélas pour nous, pour lui, la cuvée 2019 Sorj Chalandon ne sera pas du tout mémorable. Son histoire de quarantenaire cancéreuse qui retrouvera du peps grâce à ses rencontres en séance de chimiothérapie et qui lui feront un peu oublier la maladie en fomentant un casse dans une bijouterie pâtine pas mal dans le déjà lu. Il a beau se mettre dans la peau d'une femme ( une petite performance ( assez ratée) qui devrait faire saliver François Busnel), jamais le récit ne prend son envol, alignant les passages obligés sans aucune originalité ni stylistique ( écriture plate ) ni romanesque. On a lu cela des centaines de fois, souvent en mieux et plus touchant. Je rassure ceux pour qui un récit sur le cancer est rédhibitoire, le grand sujet du roman n'est pas du tout celui-là, la maladie passant vite au second plan au profit de l'organisation d'un casse chez Boucheron et de sa réalisation. Nous sommes quasi dans le polar, sauf que, là aussi, Sorj Chalandon n'a pas vraiment la fibre roman noir, le tout se traînant pitoyablement jusqu'à un dénouement quasi gnangan. 

La sororité, nouveau filon pour booster la vente des livres ? 

La sororité ( lien de solidarité féminine), effet meetoo oblige, se trouve ces derniers temps le thème principal de beaucoup de romans, certains trustant la tête des ventes comme récemment "Les victorieuses" de Laëtitia Colombani après le tout aussi épouvantable "La tresse". Etrangement ces deux best-sellers sont des produits Grasset, éditeur du même Chalandon. Quand on découvre le récit assez improbable de " Une joie féroce", aux allures de téléfilm banal et peu inspiré, on pense soudain à une quelconque recette de cuisine maison dont on sait que les ingrédients flattent le goût d'un public à la recherche d'un roman facile à lire. Une petite panne d'inspiration ( que l'on espère passagère), un essai franchement pas réussi vers le polar, agrémenté par cette sauce bienveillante et désormais tarte à la crème de solidarité féminine donnent un roman mal fichu que l'on va vite oublier. N'est pas féministe qui veut. 

lundi 19 août 2019

Perdrix de Erwan Le Duc

TROIS QUESTIONS QUE VOUS VOUS POSEZ PEUT -ETRE SUR : 


"Perdrix" renouvelle-t-il la comédie française ? 

Régulièrement les critiques nous dégotent une comédie française qui, "explose le genre" ou " secoue le cocotier d'un cinéma trop formaté". Une des dernières fois que l'on nous a enjoint de foncer rire à gorge déployée dans une salle projetant une pépite de la sorte, ce fut pour " En liberté" de Pierre Salvadori, loin d'être un mauvais film mais qui souffrait d'un déséquilibre entre les deux interprètes principaux, Adèle Haenel s'était vu offrir un rôle de faire-valoir ponctué de dialogues plats ( rappelez-vous le nombre de scènes où pour toute réplique elle devait lancer une " Oh putain!"). 
Dans "Perdrix", ce qui étonne et accroche, ce n'est pas tant la rencontre de deux êtres que tout sépare ( ressort mille fois labouré par les comédies du monde entier) mais l'écrin dans lequel évoluent les protagonistes de cette histoire, gentiment décalée, frisant parfois l'absurde, n'évitant jamais la réflexion philosophique au détours d'un dialogue et mixant la drôlerie avec une certaine tristesse contemporaine. 
De là à renouveler le genre... c'est vite dit. Il est quand même difficile d'innover en ce moment. Mais dans un contexte mollasson ( et mercantile) qui aime flatter les bas instincts, "Perdrix" peut être fier de sa prestation et se hisse sans difficulté nettement au-dessus de la production habituelle. 

Swann Arlaud confirme-t-il son statut de meilleur acteur acquis aux derniers césars ? 

Affirmatif ! Après son interprétation aussi remarquée que fébrile dans le dernier Ozon ( "Grâce à Dieu"), ici, en gendarme calme et vaguement neurasthénique, il impose un peu plus sa silhouette de plus en plus attachante qui risque de devenir bientôt indispensable au cinéma français. Mais sa prestation ne serait peut être pas aussi convaincante s'il n'était pas entouré d'une brillante distribution où pétille Maud Wyler, faite pour la comédie et la répartie, mais aussi des seconds rôles impeccables ( car pas oubliés par un scénario généreux). Citons Fanny Ardant ( qui semble pour son âge avoir une belle foulée dans le cimetière ...mais le générique annonce une doublure...et comme cette course est sa seule cascade...), Nicolas Maury, impressionnant en passionné des vers de terre et Alexandre Steiger, totalement bluffant en policier lunaire. 

Erwan Le Duc devient-il un réalisateur à suivre ? 

Quand dans un premier film, on est capable de mélanger dialogues percutants, tristesse existentielle et naturistes révolutionnaires, on peut dire que ce garçon là possède un brin de folie et certainement un bel univers. Certes, "Perdrix" souffre de quelques longueurs, d'une envie de trop bien faire qui peut lui donner parfois un petit côté appliqué, mais qu'est-ce qu' c'est rafraîchissant et rassurant de voir une comédie romantique française qui ose sortir des sentiers battus, avec de bons dialogues et sans aucune vulgarité ( mais, oui, malgré la présence de naturistes, jamais ridicules, ni utilisés de façon égrillarde ou coquine). Pour tout cela et plein d'autres choses à découvrir dans ce film, on surveillera avec intérêt Erwan Le Duc !