mercredi 21 décembre 2022
Tempête de Christian Duguay
mardi 20 décembre 2022
Le parfum vert de Nicolas Pariser
Ca démarre très bien, à cent à l'heure (là, vous sentez déjà venir le "mais", le bémol, alors que face à l'écran on pense vite fait : "Pourvu que ça dure"). Un premier plan d'un femme marchant filmée de dos n'est pas original mais l'oeil se focalise sur son chignon très hitchcockien, très bon signe. Puis l'aventure commence, à toute allure, ne laissant guère le temps de souffler, ni de s'arrêter sur les ficelles du scénario, tout juste note-t-on que Vincent Lacoste est un peu habillé comme Tintin. La référence BD sera confirmée par la suite avec une évocation de Raymond Macherot le génial créateur de Sibylline ( hélas trop méconnu) et par le personnage de Sandrine Kiberlain, autrice de romans graphiques. Disons que toute le première moitié du film nous fait retomber en enfance comme lorsque l'on se passionnait pour ( par exemple ) "Le lotus bleu" ( "Le parfum vert"...vous voyez le clin d'oeil ? ). C'est vif, sans chichi, bien mené, bien joué.
Hélas, ça ne dure pas. Arrivé à la moitié, le film se met à être bavard, ( comme si Nicolas Pariser voulait donner du fond comme dans ses films précédents), repoussant artificiellement le moment de la grande scène finale, largement inspirée de "L'homme qui en savait trop" voire de "To be or not to be". La référence est imposante et, force est de constater que Nicolas Pariser n'arrive pas à rivaliser. Sortant d'un film très porté sur les dialogues ( "Alice et le maire" ), nous avons droit à une pâle scène de peu d'intensité.
On reconnaîtra à Nicolas Pariser de vouloir sortir de sa zone habituelle de confort mais son essai n'est qu'à moitié convaincant. Cependant, on note dans ce film une petite touche assez originale pour le cinéma français toujours très conservateur, quelque chose de rare, signe que les choses changent. Pour une fois, les deux héros vont finir dans les bras l'un de l'autre à la fin. Vous voyez l'originalité ? Kiberlain/Lacoste,... un quart de siècle d'écart d'âge... Les actrices bankables peuvent donc désormais, à l'écran, prétendre rendre fou d'amour un jeunot. Bravo !
lundi 19 décembre 2022
Le tiercé de la mort ( Les nouvelles enquêtes de Ric Hochet, T6) de Simon Van Liemt et Zidrou
vendredi 16 décembre 2022
Boum, boum, boum de Nicolàs Giacobone
lundi 12 décembre 2022
La littérature, une infographie de Alexandre Gefen et Guillemette Crozet
jeudi 8 décembre 2022
Vivre en Macronie T5 de Allan Barte
mercredi 7 décembre 2022
Alice Neel
lundi 5 décembre 2022
L'emprise de Mylène Farmer
samedi 3 décembre 2022
Fumer fait tousser de Quentin Dupieux
Ce qui pouvait manquer dans les derniers longs de Quentin Dupieux, c'était un sentiment de bonnes idées, un peu étirées pour parvenir à un long-métrage. Cette fois-ci, le prolifique Dupieux ne rend pas une copie plus longue qu'à l'habitude mais prouve qu'il a beaucoup d'idées pour des courts-métrages et qu'il réunit ici dans ce qui ressemble beaucoup à un film à sketches. Le thème principal arboré sur l'affiche est une sorte de pastiche de super héros, ici mis au vert pour recohésion du groupe, qui, pour passer le temps, se raconte des histoires horrifiques. L'histoire des 5 personnages moulés dans des combinaisons ringardes n'impressionne guère si ce n'est par quelques répliques ici ou là bien senties. Heureusement, elle est entrecoupée de deux histoires assez gores à l'humour absurde réjouissant. Ce sont surtout ces deux moments là qui font le sel de l'ensemble. Le reste, malgré un casting impressionnant, n'arrive pas à offrir le sentiment d'avoir vu un film cohérent et inoubliable. Toutefois, il est plaisant d'avoir un réalisateur à l'univers décalé, décapant. ce n'est pas toujours entièrement réussi mais cela finira bien un jour par payer.
jeudi 1 décembre 2022
Alfie de Christopher Bouix
On le sait bien, ce qui fonctionne le mieux en librairie niveau romanesque, ce sont deux genres bien identifiés : le roman "feel good" ( avec sa tête de file Virginie Grimaldi) qui fait du bien et surtout conçu pour être lu sans difficulté avec petits chapitres, sans style, sans grande originalité dans les thèmes, des clichés par dizaines, un peu d'humour et le polar, genre très prisé allant du thriller avec serial-killer gore jusqu'à la bien soft Agatha Christie, s'avère, en général, mieux écrit et plus original que le feel good même si dans ce créneau le " cosy mistery" s'en rapproche énormément. Avouons-le, ces deux genres, pour un bon lecteur, sont souvent regardés d'un oeil un peu condescendant même si le polar, grâce à de vrai(e)s talentueuses( eux) aut-rices-teurs, a acquis ses lettres de noblesse.
mardi 29 novembre 2022
La fauve d'Yvan Robin
lundi 28 novembre 2022
44ème festival des trois continents, Nantes 2022
dont l'extrême mise en scène n'arrivait pas à cacher un scénario un peu conventionnel, ont tous su nous faire voyager, réfléchir. A contrario, si l'on a eu une impression de voyage avec le film vietnamien de Bui Thac Chuyen "Cendres glorieuses" , son scénario peu lisible autour de passions dévorantes ( et inflammables) n'a pas trouvé que des défenseurs. On attendait beaucoup du film de la brésilienne Julia Murat et son "Rule34", léopard d'or au dernier festival de Locarno. Le sujet, gonflé, d'une étudiante en droit assez bcbg le jour, arrondissant ses fins de mois, la nuit, en excitant du bonhomme sur le web et tombant petit à petit dans l'envie de relations sadomasochistes, avait tout pour exciter le public. Le film tient pas mal ses promesses, est bien pêchu, mais aurait sans doute lui aussi gagné à être un poil resserré niveau rythme pour complètement convaincre. A ce jeu de l'étirement, il y a pour moi un vrai gagnant, celui qui, si je devais voter emporterait haut la main ma voix, je veux parler du film iranien "Scent of wind" de Hadi Mohaghegh, qui avec une petite histoire toute simple d'entraide entre un ingénieur/réparateur en électricité et un handicapé veuf et s'occupant d'un enfant malade au fin fond du fond des montagnes iraniennes( ok, le sujet n'engendre pas la rigolade) m'a littéralement ébloui et bouleversé. Très grande beauté des plans, quasiment pas de dialogue, un regard d'une grande humanité font de ce film un petit chef d'oeuvre de poésie, qui arrive également à nous donner, en douceur, un image de l'Iran aux profondes inégalités. Pour moi, c'est la Montgolfière d'or ....
Bande annonce bien silencieuse de "Scent of wind"....
vendredi 25 novembre 2022
Sous l'eau de Catherine Steadman
jeudi 24 novembre 2022
Le menu de Mark Mylod
mardi 22 novembre 2022
Saint Omer d'Alice Diop
lundi 21 novembre 2022
Hyperréalisme, ceci n'est pas un corps
La représentation du corps humain sculpté a connu des évolutions, des modes, des périodes productives et d'autres moins. Depuis la fin des années 80 ( en gros), des artistes ont pensé cette forme de sculpture de façon totalement réaliste. Aidés par l'arrivée de nouveaux matériaux, jouant sur un effet miroir, de double, ces oeuvres interrogent le public par leur approche pouvant tromper le regard... Mais les sculptures hyperréalistes ne se bornent pas seulement à représenter de la façon le plus exacte possible un corps humain, les artistes détournent évidemment cette technique pour être impertinents, porteurs de messages ou d'interrogations sur nos sociétés et notre regard. L'exposition " Ceci n'est pas un corps" au musée Maillol, offre un magnifique panorama de cette tendance artistique.
Il y a quelques années ( en 2013) la fondation Cartier avait proposé une exposition du maître australien de l'hyperréalisme, Ron Mueck dont la particularité est de représenter des humains en changeant d'échelle. Effet et succès garantis à l'époque, occultant un peu le travail d'autres artistes. L'exposition en cours jusqu'au 5 mars prochain permet de réunir de multiples artistes et donc une foultitude de points de vue ou de démarches. Il y a ceux qui vont nous interpeller en présentant des morceaux de corps comme Maurizio Cattelan avec son Ave Maria composé de trois bras collés au mur et saluant comme le ferait un Mussolini ou une Méloni ou les bouts de baigneuses ruisselantes de Carole A.Feuerman. D'autres vont nous proposer des corps entiers, nus, véritables répliques humaines mais dont l'hyperréalité de leur représentation dans des situations souvent dramatiques ou décalées vont nous interroger et nous bousculer ( John Dandrea, Dying Gaul). Et quand les artistes les habillent, le trouble n'est pas absent loin de là car ces quasi humains sont placés dans des positions, des situations particulières qui accrochent le regard et amènent des questionnements de la part des spectateurs. D'autres, à l'instar de Ron Mueck vont jouer sur les proportions, avec la distorsion comme Evan Penny ou le franchement étrange voire fantastique comme Patricia Piccinini. Et puis, il y a ceux qui vont pousser cette tendance de la sculpture plus loin, usant du trompe l'oeil comme l'italien Fabio Viale à l'oeuvre classique en marbre blanc mais avec effet polystyrène, créant la sculpture cinématographique comme le couple Glaser/Kunz ou mélangeant nature et corps à l'instar du génialissime Fabien Mérelle dont les sculptures ici présentées sont un prolongement fascinant de ses oeuvres picturales.
L'exposition ne laisse personne insensible tant les oeuvres ici accrochent l'esprit, autant par ce réalisme inhabituel que par les messages qu'elles tentent de délivrer. De plus,le musée Maillol avait prévu des visites naturistes de cette exposition ( toutes prises d'assaut et pour le moment pas encore reconduites). J'ai eu la chance de découvrir cet ensemble de sculptures dans ce cadre là, expérience singulière mais qui accentue le ressenti et a eu un effet incroyable sur les visiteurs. Jamais de ma vie de curieux de l'art, je n'ai autant échangé ressentis et avis, avec des inconnus, comme si le fait d'être nus désinhibait ces personnes qui, croisées dans une visite habillée, n'auraient au grand jamais oser le moindre dialogue...