vendredi 18 novembre 2022

Coma de Bertrand Bonello


Attention, film expérimental, libre, élan créatif débridé dont la réception dépendra du spectateur. Si l'on est un fan du grand maître Godard, l'entrée en matière, gros plans de détails de trucs divers et variés avec lecture de sous-titres adressés à la fille de Bertrand Bonello semblant lorgner du côté du dernier long du maître Suisse ( "Le livre d'image" ), ne peut que séduire. On y retrouve l'opacité de plans apparemment sans liens et une prose amphigourique et sentencieuse. La suite continue à surprendre. On comprend que l'on retrace la période du confinement, avec une ado seule dans sa chambre à la merci d'une influenceuse un peu gourou qui ( entre autre) vante les vertus du Crudimix, robot ménager qui fera des soupes chaudes de légumes crus ou discutant sérial-killer avec ses copines. On y verra aussi les poupées d'enfance de l'adolescente jouer une sorte de sitcom débile mais avec les voix de Louis Garrel, Gaspard Ulliel, Anaïs Demoustier, Vincent Lacoste et Laëtitia Casta ( Attention aux fans inconditionnels, on ne fait que les entendre). Par moment, la vie de l'adolescente apparaîtra sous forme de dessin animé. On y entendra des phrases profondes du genre " Les aigles ne volent pas avec les pigeons", on y parlera de limbes et d'écologie, de réchauffement climatique... Selon son humeur, sa sensibilité à un cinéma de recherche, soit on plongera dans l'ennui, soit on prendra un pied formidable parce que ...bon, c'est Bonello tout de même ! Entre deux, on peut aussi s'ennuyer et parfois sourire à quelques répliques de Barbies animées, trouver Julia Faure bonne comédienne et ricaner à certaines remarques qui rappellent des remarques à l'emporte-pièce façon comptoir ( mais du Café de Flore sans doute...). Mais l'ensemble reste quand même un poil hermétique. Intéressant sans doute, mais pour qui ? 






 

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