mardi 15 novembre 2022

Les Amandiers de Valéria Bruni Tedeschi


Valeria Bruni Tedeschi nous a habitués à un cinéma le plus souvent autobiographique, cultivant un goût immodéré de l'entre-soi et pas vraiment emballant, même si apparaissaient ici ou là quelques scènes réussies, pouvant donner un peu d'intérêt à ses oeuvres de riche comédienne/réalisatrice. 
Avec " Les amandiers ", elle ne change pas d'optique mais, il faut le reconnaître, cette fois-ci, elle tient son projet jusqu'au bout et nous offre son film le plus abouti.
Exploiter les souvenirs de son passage à cette fameuse école que fut le théâtre des Amandiers, c'est continuer de rester dans cet entre-soi bourgeois, car Patrice Chéreau brille certes par son talent mais pas par son côté populaire, mais évoquer cette période, reste un thème original.  
Au-delà de l'intérêt que pourront y dénicher les aficionados du théâtre contemporain, on ne peut qu'être convaincu par l'énergie ( plus contrôlée qu'à l'habitude) qui se dégage sur l'écran et par la jolie reconstitution des années 80 et d'une jeunesse pleine de fougue mais également angoissée par l'époque ( nous sommes en pleine épidémie du SIDA). De l'image volontairement sombre, aux jeunes comédiens vraiment investis et crédibles, de l'effervescence de cette jeunesse qui bouffe la vie par tous les bouts au mépris du danger, par leur formidable appétit de jouer, d'apprendre leur métier, de vivre tout simplement, le film est un véritable tourbillon. Il arrive à faire passer que drogue et sexualité libre n'est pas un cliché dans le milieu du cinéma et du théâtre tout autant qu'il ne statufie pas le maître Chéreau ( Louis Garrel qui est surtout Louis Garrel)  ni son acolyte Pierre Romans (  Micha Lescot agréablement calme ). "Les amandiers" parle formidablement du travail d'acteurs, de ses doutes, de ses espoirs comme de ses désespoirs ( avec le personnage un peu plaqué mais plausible de Suzanne Lindon ). Petit bémol pour le personnage de Stella ( en fait Valeria ), narcissisme habituel oblige, qui occupe peut être un peu trop d'espace, hystérisée  par la réalisatrice qui pense toujours que le grand cinéma ne passe que par des scènes pétage de plomb.







 

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