jeudi 3 novembre 2022

Mascarade de Nicolas Bedos



La presse n'est pas tendre envers le quatrième film de Nicolas Bedos.  Ce n'est pas sympa pour Pathé et ses 15 millions d'euros investis, car même si le film n'a aucun intérêt, il n'est pas pire que de multiples autres productions encensées ces dernières semaines mais il offre durant ses 2h14  tellement de points de détails irritants qu'il n'est pas difficile de s'en saisir pour le démolir. Oui, le film est misogyne, vulgaire, bêtement méchant, pompiers, vaniteux, clinquant, mal fichu et tellement too much qu'il noie son spectateur dans l'indifférence. 
Nicolas Bedos, malgré plein de nominations aux César, n'a jamais brillé comme metteur en scène ou  scénariste. Sa dernière prestation avec la reprise d'OSS 117 a laissé un piètre souvenir et cette "Mascarade" ne fait que confirmer son talent de tâcheron. L'histoire d'arnaque qu'il a concocté n'a rien d'original ( ce genre a été beaucoup labouré au cinéma) et se prend les pieds dans le tapis du Négresco . Comme pour faire encore plus vitrine il a inventé tout un tas de personnages, tous interprétés par des têtes d'affiche, le film est obligé de courir d'une scène à l'autre, d'une star à une autre star, histoire de justifier leur présence et de donner une vague consistance à leur rôle. Ca avance cahin-caha, autour de personnages franchement antipathiques ou très caricaturaux.  On finit par s'ennuyer et trouver le temps long. Entre deux retenues de bâillements  on perçoit bien qu'il essaie d'être méchant avec les riches ( mais avec un énorme budget, qui sont les riches? ), leur collant tous les défauts ( sauf celui de prendre de la drogue) mais on n'y croit pas une seconde. Tout ce joli monde s'agite sous le soleil de Nice, éjacule sur les tableaux de bord de voitures luxueuses, se paie des gigolos ou des gigolettes, claque du fric avec force de plans plongeants depuis des balcons ou des terrasses avec vue sur mer( merci les drones, devenus indispensables pour donner de l'ampleur à des plans finalement vides de sens ). C'est kitchissime, pathétique parfois ( Adjani, plus jeune que jamais, joue une vieille star ), faussement féministe ( car si les femmes mènent  le jeu, le regard que leur porte le réalisateur laisse sceptique), jamais passionnant. De cette histoire, du niveau d'un téléfilm ( le fric et la distribution en plus), ne surnage que Marine Vacth, qui prouve qu'elle peut jouer avec assurance autant la comédie que le drame. Reste une question : Mais que diable Emmanuelle Devos est venue faire dans cette galère? 

 


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