Universal a demandé à quelques cinéastes d'écrire un film inspiré de leur jeunesse. Cette collection est composé de 4 longs-métrages dont deux sont déjà sortis cette année, "Licorice Pizza" de Paul Thomas Anderson, "Belfast" de Kenneth Branagh, un sortira en janvier 2023 ( celui de Steven Spielberg) et donc "Armageddon Time" de James Gray.
Très loin de l'Amazonie ou de l'espace dans lequel nous avait conduit précédemment le réalisateur, nous atterrissons dans le New-York des années 80, dans le Queens pour être précis. Nous suivrons la difficile intégration du jeune Paul Graff, 11 ans, qui passe d'un collège public où son meilleur ami est noir, à un collège privé ( ultra cher) qui a, entre autre, la particularité d'avoir instruit (?!!!) toute la famille Trump ( oui, Donald compris). Si l'on rajoute que le jeune garçon vit dans une famille juive pas des plus fortunées, vous aurez le tableau complet du film dont le maître mot sera : intégration. Le réalisateur y mettrait un pluriel sans doute, tant la vie du jeune garçon permet de multiplier les entrées sur ce thème.
De facture classique, autant nostalgique qu'émouvant, "Armageddon Time" s'avère également très politique. Dans des USA de plus en plus en proie à une montée des extrémismes, James Gray n'hésite pas à donner un grand coup de pied au mythe américain du "si tu bosses, si tu es courageux, tu deviendras riche". Sans parler de la famille du jeune garçon qui s'est débattue comme elle a pu pour obtenir une petite place au soleil ( et sans grande illusion), la morale du film est simple : on réussit aux USA si l'on est blanc et déjà riche. Pour les autres, peu ou point de salut sauf peut être avec quelques petites combines. Les séquences très explicites des discours de fête du collège font, ici, de l'autre côté de l'Atlantique, froid dans le dos mais doivent passer pour banales sur place.
Encore une fois, en revenant à des thèmes (auto)biographiques, James Gray fait mouche et nous offre sans doute son film le plus grand public sans rien gommer de son sens du cinéma, de la mise en scène, avec un magnifique et expressif plan final qui montre toute la portée du film et offre quand même une belle note d'espoir.
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