Je me suis rué sur "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker, appâté par le Goncourt des lycéens qui depuis quelques années se trompent rarement dans leurs choix et fortement poussé par mes libraires préférés qui me promettaient une nuit blanche à la lecture de ce qui fait figure cette rentrée d'événement.
Après avoir lu, j'ai bien dit lu et pas dévoré, les quelques 650 pages de ce polar, je peux dire que Marc Lévy et Katherine Pancol ont du mouron à se faire, un jeune auteur suisse vient jouer dans leur cour pourtant soigneusement gardée. Bienvenue au pays de Candy en Amérique, car, à mon avis, ça se situe à ce niveau là, du côté du roman facile à lire pour lecteur peu exigeant. Joël Dicker est un romancier ( qui a encore des progrès à faire pour arriver au niveau des précédemment nommés) pas un écrivain et cela se sent dès les premières pages. Phrases courtes, rapides directes, sans fioritures, dialogues simplistes et frôlant le minimum syndical, le tout au service d'une histoire pas tellement originale mais bien tarabiscotée jusqu'à l'invraisemblance.
Nous avons Marcus, jeune romancier à succès, en panne d'inspiration, qui va demander conseil à son ami Harry Quebert, écrivain culte dont le deuxième livre "Les origines du mal" figure au programme de toutes les universités US. Mais voila que l'on va trouver dans le jardin d'Harry les ossements d'une jeune fille prénommée Nola et disparue trente-trois ans plus tôt. Harry sera accusé du meurtre de celle qui fut l'amour de sa vie. Marcus ne croyant pas à la culpabilité de son mentor mènera l'enquête pour l'innocenter et du coup retrouvera l'inspiration.
C'est un polar qu'a couronné l'Académie Française et elle ne doit pas être grande lectrice du genre pour avoir été épatée par celui-ci. L'intrigue de départ n'est pas originale mais durant 400 pages les rebondissements s'enchaînent sans faillir. Un joyeux mélange de quiproquos, de clichés, de retournements, de révélations, de mystères tissés allègrement mais sans talent particulier que celui de l'accumulation, retiennent le lecteur. Plaisant au début, l'indigestion gagne très vite car l'intrigue n'est jamais soutenue par l'écriture qui peine à donner un semblant de profondeur à des personnages grossièrement stéréotypés. Le plus pénible restent les 250 dernières pages qui s'essoufflent à détricoter les 400 précédentes en explications de plus en plus lourdingues, pour finir par aboutir à un dénouement fort décevant (mais arrivé à ce stade, je ne m'attendais à rien de bien extraordinaire).
Je ne résiste pas au plaisir de vous donner à lire un peu de la prose de Joël Dicker. C'est une des scènes les plus torrides du livre. Harry est en vacances sur une île paradisiaque avec l'amour de sa vie, Nola. C'est le point culminant de leur passion.
"Ils passèrent une barrière de rochers et arrivèrent à une crique isolée. Là, ils pouvaient s'aimer.
-Prenez-moi dans vos bras, Harry chéri, lui dit-elle lorsqu'ils furent protégés des regards.
Il l'enlaça et elle s'accrocha à son cou, fort. Puis ils plongèrent dans l'océan et s'éclaboussèrent gaiement, avant d'aller se sécher au soleil, allongés sur les grands linges blancs de l'hôtel. Elle posa sa tête sur son torse.
-Je vous aime, Harry... Je vous aime comme je n'ai jamais aimé.
Ils se sourirent.
-Ce sont les plus belles vacances de ma vie, dit Harry.
Le visage de Nola s'illumina :
- Faisons des photos ! Faisons des photos, comme ça nous n'oublierons jamais ! Avez-vous pris l'appareil ?
Il sortit l'appareil de son sac et le lui donna. Elle se colla contre lui et tint le boîtier à bout de bras, dirigeant l'objectif vers eux, et prit une photo. Juste avant d'appuyer sur le déclencheur, elle tourna la tête et l'embrassa longuement sur la joue. Ils rirent.
- Je pense que cette photo sera très bonne, dit-elle. Surtout, gardez-la toute votre vie.
-Toute ma vie. Cette photo ne me quittera jamais. "
C'est beau, non ? Vous aimez ? Alors foncez acheter le livre, tout est du même acabit.
Vous trouvez que ça ressemble à de l'Harlequin en moins bien ? Vous avez raison et vous flairez déjà le coup marketing formidablement bien orchestré.
Personnellement, je ne comprends pas cet engouement pour ce polar mal fichu et pitoyablement invraisemblable. Les personnages sont inconsistants, proches de la caricature et l'écriture encore très adolescente. Reste une construction efficace au début, en trompe l'oeil, jouant de façon roublarde avec les codes du polar et se donnant des allures de réflexion sur la littérature. Mais à ce jeu, on se lasse vite car c'est totalement vain. Il vaut mieux relire (heu lire pour ceux qui aiment ce livre) Agatha Christie pour les intrigues et Michaël Connolly (pour ne citer que le premier qui me passe par la tête) pour la construction efficace d'un polar.
Qu'est-ce que je pourrai sauver de ce gros petit roman ? Deux choses peut être... la critique assez corrosive et jouissive du monde de l'édition (qui pousse à penser que certaines de ses recettes ont été appliquées à ce livre...quand je parlais de roublardise...) et la couverture totalement raccord avec l'Expo du moment au Grand Palais (Edward Hopper). Sinon, pour une fois, préférez le Goncourt ou le Fémina
qui ont couronné des oeuvres ambitieuses de vrais écrivains.
Après avoir lu, j'ai bien dit lu et pas dévoré, les quelques 650 pages de ce polar, je peux dire que Marc Lévy et Katherine Pancol ont du mouron à se faire, un jeune auteur suisse vient jouer dans leur cour pourtant soigneusement gardée. Bienvenue au pays de Candy en Amérique, car, à mon avis, ça se situe à ce niveau là, du côté du roman facile à lire pour lecteur peu exigeant. Joël Dicker est un romancier ( qui a encore des progrès à faire pour arriver au niveau des précédemment nommés) pas un écrivain et cela se sent dès les premières pages. Phrases courtes, rapides directes, sans fioritures, dialogues simplistes et frôlant le minimum syndical, le tout au service d'une histoire pas tellement originale mais bien tarabiscotée jusqu'à l'invraisemblance.
Nous avons Marcus, jeune romancier à succès, en panne d'inspiration, qui va demander conseil à son ami Harry Quebert, écrivain culte dont le deuxième livre "Les origines du mal" figure au programme de toutes les universités US. Mais voila que l'on va trouver dans le jardin d'Harry les ossements d'une jeune fille prénommée Nola et disparue trente-trois ans plus tôt. Harry sera accusé du meurtre de celle qui fut l'amour de sa vie. Marcus ne croyant pas à la culpabilité de son mentor mènera l'enquête pour l'innocenter et du coup retrouvera l'inspiration.
C'est un polar qu'a couronné l'Académie Française et elle ne doit pas être grande lectrice du genre pour avoir été épatée par celui-ci. L'intrigue de départ n'est pas originale mais durant 400 pages les rebondissements s'enchaînent sans faillir. Un joyeux mélange de quiproquos, de clichés, de retournements, de révélations, de mystères tissés allègrement mais sans talent particulier que celui de l'accumulation, retiennent le lecteur. Plaisant au début, l'indigestion gagne très vite car l'intrigue n'est jamais soutenue par l'écriture qui peine à donner un semblant de profondeur à des personnages grossièrement stéréotypés. Le plus pénible restent les 250 dernières pages qui s'essoufflent à détricoter les 400 précédentes en explications de plus en plus lourdingues, pour finir par aboutir à un dénouement fort décevant (mais arrivé à ce stade, je ne m'attendais à rien de bien extraordinaire).
Je ne résiste pas au plaisir de vous donner à lire un peu de la prose de Joël Dicker. C'est une des scènes les plus torrides du livre. Harry est en vacances sur une île paradisiaque avec l'amour de sa vie, Nola. C'est le point culminant de leur passion.
"Ils passèrent une barrière de rochers et arrivèrent à une crique isolée. Là, ils pouvaient s'aimer.
-Prenez-moi dans vos bras, Harry chéri, lui dit-elle lorsqu'ils furent protégés des regards.
Il l'enlaça et elle s'accrocha à son cou, fort. Puis ils plongèrent dans l'océan et s'éclaboussèrent gaiement, avant d'aller se sécher au soleil, allongés sur les grands linges blancs de l'hôtel. Elle posa sa tête sur son torse.
-Je vous aime, Harry... Je vous aime comme je n'ai jamais aimé.
Ils se sourirent.
-Ce sont les plus belles vacances de ma vie, dit Harry.
Le visage de Nola s'illumina :
- Faisons des photos ! Faisons des photos, comme ça nous n'oublierons jamais ! Avez-vous pris l'appareil ?
Il sortit l'appareil de son sac et le lui donna. Elle se colla contre lui et tint le boîtier à bout de bras, dirigeant l'objectif vers eux, et prit une photo. Juste avant d'appuyer sur le déclencheur, elle tourna la tête et l'embrassa longuement sur la joue. Ils rirent.
- Je pense que cette photo sera très bonne, dit-elle. Surtout, gardez-la toute votre vie.
-Toute ma vie. Cette photo ne me quittera jamais. "
C'est beau, non ? Vous aimez ? Alors foncez acheter le livre, tout est du même acabit.
Vous trouvez que ça ressemble à de l'Harlequin en moins bien ? Vous avez raison et vous flairez déjà le coup marketing formidablement bien orchestré.
Personnellement, je ne comprends pas cet engouement pour ce polar mal fichu et pitoyablement invraisemblable. Les personnages sont inconsistants, proches de la caricature et l'écriture encore très adolescente. Reste une construction efficace au début, en trompe l'oeil, jouant de façon roublarde avec les codes du polar et se donnant des allures de réflexion sur la littérature. Mais à ce jeu, on se lasse vite car c'est totalement vain. Il vaut mieux relire (heu lire pour ceux qui aiment ce livre) Agatha Christie pour les intrigues et Michaël Connolly (pour ne citer que le premier qui me passe par la tête) pour la construction efficace d'un polar.
Qu'est-ce que je pourrai sauver de ce gros petit roman ? Deux choses peut être... la critique assez corrosive et jouissive du monde de l'édition (qui pousse à penser que certaines de ses recettes ont été appliquées à ce livre...quand je parlais de roublardise...) et la couverture totalement raccord avec l'Expo du moment au Grand Palais (Edward Hopper). Sinon, pour une fois, préférez le Goncourt ou le Fémina
qui ont couronné des oeuvres ambitieuses de vrais écrivains.
Effectivement, ma petite sœur aurait pu écrire elle même ce passage. J'avais très envie de lire ce livre mais votre avis et l'extrait me refroidissent un peu, beaucoup.
RépondreSupprimerEn effet, tu n'as pas aimé !!!
RépondreSupprimerLe dialogue est vraiment plat !
hahaha! merci pour ce corrosif billet!
RépondreSupprimerPourquoi merci ? Aurais-tu lu cette oeuvre périssable ?
RépondreSupprimernon, pas encore...mais j'ai adoré ton post avec le passage torride de la photo!!
RépondreSupprimerj'hesite à le lire... le Masque et la Plume ce soir s'interrogeait notamment sur la capacité à oublier le style pour ne garder que l'histoire, visiblement bien ficellée!
au moins deux critiques du masque ont parlé de "bon divertissement!
je ne suis pas parvenu à oublier le style ... Quant à l'histoire... Hummmm, elle est vraiment tordue et tirée par les cheveux. Bon divertissement ? Oui, pour les lecteurs de Pancol et Lévy (Marc)... Mais là, je deviens carrément méchant.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe suis au milieu du livre et je croyais être la seule à m'indigner à chaque ligne... Merci Babelio ! Je peux enfin partager ce que je ressens : une imposture ! Comment ce livre a-t-il pu faire autant parler de lui avec des dialogues aussi stupides?
Je vais aller au bout, pour l'intrigue qui a le mérite d'être bien ficelée.
Merci pour votre avis.
Ouf, je me sens moins seul...! Merci de m'avoir laisser votre avis.
RépondreSupprimerJ'en suis à la page 200 et ce que je viens de lire sur les 250 dernières pages m'inquiète. Effectivement, le style est de niveau collège et l'intrigue peu originale. Vais-je craquer avant la fin ?
RépondreSupprimerVivement le prochain livre de Mickaêl Connelly ou de John Connolly ;-)
Tout à fait d'accord Connelly et Connolly c'est quand même d'un autre niveau que ce soap sirupeux...
RépondreSupprimerBien d'accord avec cette critique... Enfin!
RépondreSupprimerUn livre nunuche. Je ne peux pas croire qu'il était en lice pour le prix Goncourt (l'auteur lui-même n'y croit pas, c'est dire). Aucun intérêt au niveau du style. Aucun intérêt tout court.
Bravo pour votre critique que je partage...
RépondreSupprimerJe me suis fait offrir ce livre pour Noël et je le regrette.
Cet ouvrage est une vaste supercherie et ne mérite pas ce tapage médiatique. Le service marketing des Editions de Fallois a été redoutablement efficace sur ce coup là !
Le style est d'une platitude affligeante, l'histoire d'amour est mièvre, le suspens tarabiscoté (les dernières pages sont vraiment pénibles). A fuir...
Whaouh ! Ben voilà qui est dit !
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec vous. Vous avez mis les mots justes sur la frustration et la déception que j'ai ressentis en lisant ce livre que ce soit au niveau de l'intrigue et surtout du style plat et niais.
RépondreSupprimerPoule Rousse.
ON ne peut taper plus juste que vous. Je ne comprends pas les éloges à l'encontre de ce roman de gare navrant.
RépondreSupprimerExcusez moi je suis tombé sur un blog d'intellos, je vais voir ailleurs
RépondreSupprimerTout ce que vous dites est vrai ... mais moi , je suis tombée dans ce livre et ne l'ai plus lâché !! Finalement , je crois que j'ai adoré ! désolée !
Supprimeril n'y a pas à être désolée... Si vous y avez trouvé un quelconque intérêt, c'est très bien, le principal n'est-il pas de lire et d'y prendre du plaisir ?
SupprimerJe suis du même avis! J'ai abandonné ce roman après la scène que vous citez, car je n'en pouvais plus des dialogues d'une nullité absolue. Je ne comprends pas l'engouement pour un livre si médiocre!
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu ce livre. Et je ne crois pas que je le lirai. D'autres critiques m'avaient mis la puce à l'oreille, et ce passage m'en colle tout de suite une deuxième (puce). ça ne me démange donc pas d'acheter cette oeuvre d'un pourtant compatriote - pas de quoi en être bien fière, là.
RépondreSupprimerJ'ai pensé de suite à la collection Harlequin que je lisais par curiosité amusée chez ma maman, pour voir à peine plus bas que vous disiez tout haut ce que je pensais in petto. Ouf, merci, j'économise plein de francs suisses!
C'est un très mauvais livre,et cette histoire d'amour chaste entre un homme de 34 ans et une écolière m'a paru assez glauque . Que de fadaises ! Je ne peux pas croire qu'il n'y ait rien de mieux pour le Goncourt... Comme roman de gare, on ne fait pas mieux.
RépondreSupprimerD'accord avec vous.. Quelle déception, ce livre!Mais qui sont les lycéens de ce prix Goncourt?
SupprimerTrès déçue par ce livre... Un début relativement accrocheur, on veut y croire...mais la déception vient très vite, l'incompréhension aussi face à des personnages d'une grande inconsistance.Bref, autant sur le fond que la forme, on frise le roman de gare, beaucoup de mièvrerie. Lecture à déconseiller....
RépondreSupprimerLa psychologie des personnages niveau zéro, la platitude des dialogues qui sonnent faux... sont les deux défauts qui m'ont le plus "choquée" dans ce roman au succès incroyable !
RépondreSupprimerbon, j'ai craque. j'en suis a la page 500, c'est affreusement accrocheur mais en effet, les dialogues (surtout entre Nola et Harry) sont a se pi...dessus de niaiserie!)
RépondreSupprimerje finis et je ferai une petite critique.
Arf, je suis déçue :-(
RépondreSupprimerPas par vous, ni votre avis, mais parce que je me serais bien laissée tentée par ce roman... je l'ai même offert à des proches à Noël, qui m'ont dit l'avoir aimé. Si je tombe dessus en occas', j'irai peut-être tenter quand même!
Je me permets au passage de répondre à "l'anonyme" qui dit être sur un blog "d'intellos": le principe d'un blog est d'exprimer ce que l'on pense. Tout le monde n'est pas forcément d'accord mais si on commence à se censurer zéro intérêt!
Bravo Pierre pour vos critiques toujours sincères :-)
Lisez le, ayez votre propre avis dessus et puis il vient récemment de sortir version poche :)
SupprimerVotre critique et vos commentaires m'amusent. Dès qu'un livre est encensé par la critique ou les prix littéraires comme ce fut le cas pour J.Dicker, il y a tout autant de détracteurs. La compraraison avec "Harlequin" est vraiment très drôle. Je pourrais tenter le coup avec mes lectrices Harlequin en leur proposant ce livre mais je ne crois pas que ce serait judicieux. Pour ma part, j'avais dévoré ce livre que j'ai trouvé d'une grande intelligence dans la construction et votre extrait choisi est un peu facile, d'abord parce qu'il ne correspond pas à la teneur du livre et ensuite parce que la naïveté travaillée de ses personnages sert le dessein de l'auteur qui est de garder le lecteur dans la confusion. C'est beaucoup plus subtil que ce que vous en dites.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord! Joël Dicker nous embrouille à tous les niveaux de lecture, et il semble bien que le "style" en fasse partie... Que sont ces dialogues entre Harry et Nola sinon des sortes de parodies habilement insufflées à l'intrigue, qui peuvent être lues au premier comme au quatrième degré...?
SupprimerVous croyez vraiment que l'écriture ridicule de JD est faite exprès par subtilité et x-ème degré? roflcopter... (ou alors je n'ai pas vu la subtilité ironique de votre commentaire?)
SupprimerL'extrait n'est pas le seul morceau de ce niveau; et ça ne concerne pas seulement les dialogues.
Je suis d'accord avec vous pour le choix de l'extrait,c'est facile car ce bouquin est roublard.... cependant sa construction est quand même un rien too much, le très long détricotage final est vraiment lassant et ne permet pas au livre de décoller loin de loin là !
RépondreSupprimerJ'ai moi-même eu l'envie d'arrêter ma lecture à un moment donné mais mon principe 'je commence un livre, je le lis en entier' m'a permis d'être étonnée de la perception globale que j'avais du roman.
RépondreSupprimerOutre l'intrigue policière géniale, je suis navrée de constater que vous n'aimiez pas la description des personnages que je trouve du début jusqu'à la dernière ligne très bien faite. En effet, il se révèle que les personnages sont tous aussi importants les uns que les autres sans la moindre exception, on finit presque par tout savoir d'eux. C'est pourquoi, je ne peux pas m'empêcher de faire le rapprochement avec la réalité dans laquelle nous vivons : c'est bien vrai, nous essayons tous d'être l'écrivain de sa propre vie. Et bien Dicker nous dit que dans notre vie (comme dans l'élaboration d'un roman) chaque personnage y figurant a son importance, sa subtilité et ses secrets.
Dycker nous transporte également dans le monde de l'édition. Les romans ont souvent plutôt tendance à nous en éloigner, je pense notamment à Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino qui donnera l'image du "vilain" à l'écriture et à l'édition (on pourrait aller plus loin dans la critique, c'est un très bon roman). Enfin, Dicker nous pose la question du monde de l'édition et des écrivains à travers les personnages de 3 écrivains : Luther, d'Harry et d'untel qui fait écrire ses best-sellers par des "écrivains fantômes". Ainsi Dicker pointe du doigt la difficulté de faire publier un roman sans avoir "un nom", aussi celle d'écrire un livre tout simplement, puis il met l'emphase sur la justesse et l'honnêteté des écrivains à nom qui sont parfois faussées. Vous vous êtes déjà interrogez sur la manière dont vous devrez vous y prendre pour publier un roman? Et bien je vous souhaite de la chance pour y parvenir, surtout si ceux qui ont le pouvoir de dire si votre oeuvre est digne d'intérêts ou non ont un esprit critique aussi stoïque que ma paire de chaussette ou que certains commentateurs de ce blog qui ne se donnent pas la peine de finir un bouquin avant de le critiquer avec alors un énorme manque de discernement ou que d'autres qui se complaisent à accepter ces critiques sans lecture préalable du roman en question.
Enfin je me demande quel lecteur peut passer à côté des éléments d'analyse de la société américaine du 20ème siècle lors de la lecture de ce roman. Ces nombreux éléments sont placés avec discrétion et enrichissent l'identité propre de tel ou tel autre autre personnage.
Bien qu'étant passée certainement à côté de nombreux éléments spécifiques valorisant ce roman j'aimerais savoir dans quel roman de pacotille nous retrouvions une intrigue policière à couper le souffle, un travail sur les personnages si fulgurant, une analyse sur le monde de l'édition et des écrivains et enfin une critique des moeurs américaines.
Finalement il est nécessaire dans la lecture de ce roman et dans sa critique de distinguer la forme (commune) et le contenu (beaucoup plus spécifique).
Au secours ! Et dire qu'il est sorti en poche ...
RépondreSupprimerComment tu casses! Je suis globalement assez d'accord toi sur l'ensemble du billet (notamment les rebondissements abracabrantesques, et les scènes cucus entre Harry et Nola). Cela dit, ce roman comporte selon moi des qualités. Je trouve que même s'il n'a pas de "style" particulier, l'auteur a une bonne plume, fluide et agréable, et j'ai bien aimé les rapports entre les deux écrivains.
RépondreSupprimerNul, ce bouquin, je suis tout à fait d'accord avec vous. Style de niveau Collège, dialogues mièvres... Comme vous, il n'y a que la description du monde de l'édition qui m'ait un peu intéressé. Et j'adore la couverture. À part ça, malheureusement sans grand intérêt...
RépondreSupprimerLe Goncourt des Lycéens ? Le niveau a dû tomber bien bas...
Le grand prix du roman de l'Académie française ? Ils ont dû virer gâteux... Je ne vois pas d'autre explication.
Je viens de l'écouter en livre audio et ... Au secours! J'ai eu bien du mal à le finir, et ce n'est pas par faute d'avoir laisser vagabonder mon esprit à certains moments (l'avantage de l'audio).
RépondreSupprimerJ'ai également écouté ce roman en livre audio. Un des rares que j'ai terminé par principe d'aller au bout- dans la mesure du possible.
RépondreSupprimerJe me suis demandé à maintes reprises si la traduction n'avait pas aggravé le style.
Il m'a couté de gros efforts pour le terminer.
Je viens de terminer de lire ce roman, de même que l'ensemble de vos critiques. Premièrement, j'ai beaucoup aimé l'intrigue, mais surtout les moments ou l'auteur nous déjoue et nous amène à nous interroger continuellement sur la vérité, le mensonge, les évidences et les fausses pistes. Bref, l'auteur joue avec nous tout au long de l'histoire et je pense que ce que j'ai aimé, c'est exactement ce que vous avez détesté... J'ai même un peu le sentiment que vous seriez peut-être tombé dans le piège de l'auteur. Certains me trouveront certainement un peu fou mais j'ai même cherché à savoir si des parties de l'histoire étaient vrai...
RépondreSupprimerCe roman est un chef d'oeuvre, le comparer à du Pancol, du Levy ou de l'harlequin, une honte. Nola a 15 ans en 75 dans une petite ville de province, elle est folle d'amour pour Harry, c'est une jeune fille innnocente d'où sa naiveté. L'intrigue est magistrale et les critiques comme mister Darracq de gros jaloux qui devraient se mettre à écrire pour nous proposer leurs romans en esperant qu'ils seront aussi exigeants avec eux qu'avec ce jeune romancier de 24 ans !
RépondreSupprimerQuand on publie des billets ou des romans, on s'expose à la critique. Ca plaît, ou ça ne plaît pas, c'est subjectif... On ne peut pas parler d'écriture pour ce roman, seulement d'une intrigue que certains ont trouvé passionnante (et c'est très bien, il en faut pour tous les goûts) et d'autres mal fichue ( une erreur de jeunesse à trop vouloir bien faire). Ma petite hargne est venue de certains prix que ce roman, à mes yeux ne méritait pas (engouement commercial ? ). ceci dit des milliers de personnes ont lu ce pavé de 600 pages et ça , c'est quand même une bonne nouvelle !
SupprimerVotre commentaire est respectable dans l'appréciation du roman de son intrigue et des personnages.
RépondreSupprimerCe qui n'est pas acceptable à mes yeux, est de céder à la facilité de l'invective et du l'agression envers les personnes. Il est vrai que l'internet présente ce travers de pouvoir écrire face voilée les plus sévères agressions. Dommage car tout avis pourrait être respecté même s'il n'est pas partagé.
Merci Jacques de prendre ainsi ma défense ! Belle journée !
SupprimerBonjour Pierre Darracq
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec vous (votre article est drôle !)
Comme beaucoup j'ai voulu lire ce roman en me fiant à l'engouement et aux récompenses... Quelle déception ! C'est mauvais, mais ça se prend au sérieux, et c'est même parfois assez prétentieux.
Les personnages sont sans consistance (je ne sais pas pourquoi mais pour moi Marcus avait la tête de Canet et Harry celle de Cluzet... ohhh je suis méchante !)
La construction du livre reprend une tendance à la mode, mais ça n'est pas du tout maîtrisé.
J'ai trouvé que tout sonne faux dans ce bouquin, et le style est affligeant.
Au bout de 100 pages, j'ai bloqué, j'ai lu le reste en grandes diagonales puis la fin avec le dénouement (complètement cousu de fil blanc, du grand n'importe quoi !) par curiosité, pour savoir si c'est un bon policier (la réponse est NON).
Comme souvent dans ces cas-là, je fouine sur internet pour comprendre ce qui cloche : est-ce que c'est moi qui deviens aigrie ou ramollo du cerveau, et qui n'ai rien compris... ? Ou bien ce bouquin et ses prix ne sont qu'une grosse imposture !?
Ouf ! votre article et les messages qui vont dans mon sens me rassurent, ça fait du bien.