Sous cette très belle couverture, se cache une intrigue à base de costumière veuve d'un comédien décédé brutalement, de la doublure, non pas du manteau, mais du susdit comédien qui va consoler la veuve, de la fille de cette dernière qui va se retrouver à jouer une pièce avec la doublure qui n'en est plus une. Apparemment un vaudeville donc, ce qu'est ce roman quelque part, mais quand on sait que l'action se situe dans le Londres de 1947 se relevant péniblement de la guerre et que rôde toujours un groupe de fascistes, le ton n'est pas tout à fait à la gaudriole.
Patrick McGrath préfère se plonger dans la psyché de ses trois personnages principaux ( la veuve, la fille et l'amant), explorer leurs comportements, leur hésitations, interrogations ou malaises plutôt que de jouer le maître du marivaudage. L'époque était sombre, aussi rude que l'hiver glacial pendant lequel se déroule cette histoire aux relents tragiques.
Le milieu du théâtre et la création d'une pièce occupe une place de choix dans la narration, contant avec précision les rivalités, stress ou manigances des comédiens du plateau, mais n'évitent pas quelques longueurs inutiles, notamment avec la restitution de répliques de la tragédie répétée, sans doute en lien ... lointain et un peu redondant ... avec ce que vivent les personnages du roman.
On s'attache beaucoup au trio principal dont l'évolution au fil des jours est subtilement décrite malgré l'infiltration assez peu convaincante de l'un d'eux dans un groupe de fachos....mais c'était sans doute la touche politique voulue par l'auteur...
Autre petite particularité qui intrigue ( peut être agacera ), est, par moment, les apparitions de narrateurs omniscients dont on ne devinera, sans trop de précisions, qui ils sont vraiment... Ces " nous" qui tombent inopinément ralentissent la lecture, font froncer les sourcils et n'apportent au final strictement rien à l'histoire.
Avis mitigé sur cette "Costumière", belle ambiance, personnages intéressants mais un ensemble qui a du mal à s'amalgamer car à trop vouloir faire son fier à bras littéraire en jouant sur trop de tableaux, on finit par perdre un peu d'intérêt.
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