lundi 22 août 2011

La piel que habito de Pedro Almodovar

Avez-vous déjà éprouvé la sensation d'être un petit insecte se promenant sur une toile d'araignée, se perdant sur les fils pourtant tissés de façon très géométriques, guidé inconsciemment par la propriétaire du lieu.
Cette expérience m'est arrivée hier lors de la projection de "La piel que habito". L'araignée, c'est Pedro Almodovar, le réalisateur qui, en adaptant "Mygale", le très machiavélique polar de Thierry Jonquet, joue avec les nerfs du spectateur durant 2 heures effrénées, au fil d'un scénario aux multiples rebondissements. et aux 100 000 références ou clins d'oeil.
Car en plus d'être un film passionnant au premier degré, de part son intrigue, il l'est également au deuxième  pour les spectateurs exigeants. Hitchcock, Franju, tout l'arsenal des fantasmes et des thèmes des précédents films du réalisateur, Mary Shelley, Louise Bourgeois, célèbre pour ses araignées représentant sa mère mais ici présente pour ses travaux autour du corps et de la couture, et plein d'autres qui ont dû m'échapper.
Il est très difficile de résumer l'histoire sans en déflorer les rebondissements (exercice que beaucoup de critiques ont admirablement réussis), mais l'intrigue est bien tordue avec des coups de théâtre savamment orchestrés. En vrac, on retrouve les thèmes de prédilection de Pédro Almodovar, la transsexualité, le rapport à la mère, l'amour des intrigues façon romans de gare. Mais dans celui-ci, nous avons droit pour la première fois à la part sombre du réalisateur voire très sombre. Au milieu de cette noirceur, l'image est sublime, moins kitsch qu'à l'habitude, et nous découvrons une actrice magnifique, Elena Anaya.
Avant de vous encourager à aller voir "La piel que habito" et, si par hasard vous aviez lu comme moi  le livre de Thierry Jonquet, vous aurez certes un peu d'avance sur l'intrigue, mais le plaisir de ce film multiple et complexe restera intact.


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