vendredi 8 juillet 2016

Irréprochable de Sébastien Marnier



Sébastien Marnier, contrairement à l'héroïne de son premier film semble être sorti de la galère. Après une bande dessinée, adaptée récemment en dessin animé pour Arte ( "Salaire net et monde de brutes") et un petit roman très réussi (" Une vie de petits fours" ), le voilà réalisateur d'une production réunissant Marina Foïs et Benjamin Biolay.
Le film nous cueille sèchement, sans générique. D'emblée nous suivons Constance, sans emploi, squattant à Paris des appartements encore vides qu'elle trouve auprès d'une ancienne collègue agent immobilier. Mais la vie parisienne avec juste le RSA ( et un iphone) c'est dur. Elle décide de retourner en province, dans la maison de sa mère hospitalisée. Cela lui permet d'avoir au moins un gîte gratos mais aussi d'aller revoir un ancien employeur qu'elle avait planté du jour au lendemain six ans plus tôt. Alors qu'on lui fait miroiter un possible emploi, bouée de sauvetage indispensable, elle mène une liaison avec un fiscaliste, jouant pour lui la chienne assoiffée de sexe. Le travail lui passera sous le nez, pris par une jeune femme toute en jambe et ambitieuse. Et la spirale de la relégation en femme de seconde zone n'est plus un spectre mais une réalité que Constance, toujours aux aguets, va essayer d'arrêter.
Difficile de dire grand bien d'"Irréprochable". Marina Foïs est effectivement formidable d'ambiguïté, de froideur, de calcul, mais aussi de détresse, elle porte à elle seule un film mais elle n'arrive pas à sauver. Constamment le récit hésite entre la chronique sociale et un vague thriller, sans trancher vraiment. Parfois il lâche quelques éléments qui rendent l'héroïne mystérieuse, parfois, il entre dans une sorte d'empathie avec elle... Le cul entre deux chaises, le film avance cahin-caha, se diluant petit à petit dans un ennui distingué. Quelques scènes de sexe se voulant crues ( avec Marina nue mais Biolay habillé !!!) pourraient réveiller le spectateur, mais l'ennui à tendance à le rendre léthargique. Ce n'est que dans le dernier quart d'heure que le film se réveille un peu...Mais c'est trop tard.
Ce manque de rythme dû sans doute à un scénario ambitieux qui, à force de vouloir ajouter de tous petits éléments signifiants, se perd dans l'anecdotique. Il reste quand même, un joli portrait de femme à la dérive qui se débat avec ses propres contradictions. On retiendra également la gracieuse présence de Joséphine Japy. Toutefois, cela ne rend pas "Irréprochable" complètement passionnant. C'est bien essayé pour Sébastien Marnier, mais je le préfère dans une verve plus franchement caustique.




2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Oh tu n'es donc pas emballé!?
    Mon niveau d'exigence a du baisser depuis que je ne vais plus au Ciné ...mais j'ai franchement aimé!! Suis restée scotchée à ce personnage diabolique englué dans sa détresse ! Et quelle actrice

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