dimanche 4 février 2018

Vie et mort de David Hockney de Catherine Cusset





Le projet de Catherine Cusset est osé. Ecrire la vie de quelqu'un alors qu'il est encore vivant, célèbre, sans le rencontrer, juste en lisant ses nombreuses interviews, en regardant son œuvre et, avec malice, intuition et respect, combler les trous laissés dans l'ombre. Le pari est réussi. La vie de David Hockney se lit ( presque) comme un roman. Presque.... parce que malgré tout, c'est aussi une biographie ainsi qu'un vade-mecum pour entrer dans son œuvre ( qui nous aurait été bien utile lors de la rétrospective à Beaubourg l'an passé).
Je ne raconterai pas ici la vie du célèbre peintre anglais dont bien sûr la vie ne se résume pas avec les quelques mots qui lui sont désormais associés : couleurs, piscine, lunettes rondes, blond peroxydé. Le roman montre bien que c'est avant tout un grand artiste qui a du combattre son époque pour imposer ses idées, son mode de vie. Il s'est d'abord battu contre lui-même, son extraction d'un milieu simple et aimant, sa découverte de l'homosexualité alors punie par la loi puis contre l'establishment du monde de l'art ensuite, qui dans les années 60 ne voyait que par l'abstraction. Mais très tôt son talent s'est imposé aux yeux de tous, tout comme il s'est imposé deux mantras durant toute sa vie : " Je peins ce que je veux, quand je veux, où je veux." et  " Ne pas avoir peur d'être soi-même quand on se sait différent". 
Pour David Hockney, la vie ne fut pas celle d'un peintre maudit loin de là. Il connut la célébrité, la richesse, des amours multiples et resta fidèle en amitié. Recherchant constamment le fabuleux frisson de la création, ayant connu le doute, sa peinture reflète son extraordinaire regard qui savait saisir les âmes et les ambiances. Epris de technologie, ce sont pourtant les portraits ( avec ou sans piscine) de ses amis peints au début de sa carrière et les paysages et les forêts du Yorkshire de sa dernière période qui marquent sans doute le plus les esprits.
Sans jamais tomber dans l'admiration béate, avec son style, rapide, clair, tonique, Catherine Cusset nous emmène dans le sillage d'un artiste libre, dont la création, après avoir cerné  l'époque hédoniste des années 60/70, continue d'explorer un art qui n'en finit de nous surprendre et qui acquiert au fil du temps une force de plus en plus grande. Quand on referme son livre, on n'a qu'une envie, se planter devant des tableaux de David Hockney...


 Pour moi ce sera un de cette série sur les routes de campagne du Yorkshire :  "Colline de Garrowby ". 

2 commentaires:

  1. Un peintre que je découvre. Si jele trouve à la bib, je le lirai

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  2. J'ai croqué ce livre,comme lui a croqué la vie,les gens,les paysages...Je regrette l'expo à Pompidou...et New York ça fait loin maintenant,même si dans sa vie,lui prend l'avion comme le taxi!(cf titre,il est encore bien vivant?).

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