Cette semaine, on nous a vanté le féminisme d'un film qui ne l'est pas, "Les Indestructibles 2" et sa super héroïne Elastigirl alors que sortait sur les écrans au même moment, un film autrement plus pêchu à défaut d'avoir un budget de bulldozer publicitaire et dont l'héroïne, Halla renvoie sa consœur de chez Pixar à ses minables travaux de force sans intérêt qu'elle mène durant deux heures.
Dans "Woman at war" , une islandaise à l'apparence banale, chef d'une chorale, mène un combat autrement plus politique que sa voisine US contre l'industrie de l'aluminium qui pollue les terres et les paysages de son île. Avec pour seules armes, de bonnes chaussures de randonnée, un sac à dos, un arc et une énorme détermination doublée d'une grande dose de malice, elle combat des lignes à haute tension, des drones, la CIA et un consortium chinois le tout, sans collant ni cape mais avec un bon pull nordique 100% pure laine. En plus de cette simplicité de mise ( mais originale pour la super héroïne qu'elle est) et d'un âge inédit pour mener un tel combat ( du moins dans l'imagination habituelle des scénaristes, une femme à la quarantaine bien entamée est généralement reléguée, quand on veut bien la faire exister, aux affres du vieillissement), le film se permet le luxe de coller à son récit qui jamais ne faiblit, un parti-pris de mise en scène assez inédit et plutôt gonflé. Je vous laisse juste découvrir comment est intégrée la musique de ce long-métrage...
Même si la situation, comme tout film avec une super héroïne peu apparaître un poil invraisemblable, "Woman at war" fait aisément oublier ces quelques facilités pour entraîner le spectateur par la magie d'un montage qui ne laisse aucun moment de répit, par la beauté des paysages rudes et sauvages islandais ( et permettent au réalisateur quelques plans qui rappellent combien cette nature est belle mais fragile) et par cette volonté de titiller notre esprit de rébellion. On ressort de ce film d'aventures bien plus enthousiaste que de n'importe quelle production calibrée, formatée et bourré d'effets spéciaux qui n'intéressent plus que les bouffeurs de pop corn, parce qu'il joue avec notre conscience écologique et notre envie de divertissement.
Cela quelques mois que nous voyons sur nos écrans des films originaires du nord de l'Europe, dont chacun possède une vision bien plus originale, tant au niveau scénario que mise en scène, que la majorité des productions habituelles ( "Winter Brothers", "The rules of everythings", voire " The square", ...) . " Woman at war", sans doute un peu plus facile d'accès, possède aussi toutes ses qualités. Il devrait, si les spectateurs font un petit effort de curiosité, rencontrer un petit succès public et prouver ainsi que vraiment, il faut être de plus en plus attentif à ces productions venant du froid...Et si le renouveau du cinéma venait de par là ?
Bonjour Pierre, j'ai beaucoup aimé ce film. Au départ, je croyais que c'était un film anglais (vu le titre) et puis l'affiche est laide. C'est dommage parce le film est bien, l'actrice principale aussi et quel plaisir d'entre parler islandais. Bonne après-midi.
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