dimanche 7 juin 2020

Le cercle des hommes de Pascal Manoukian


Un très beau titre, des thèmes aussi fort que la destruction de la forêt amazonienne et la prise de conscience par le dirigeant d'un trust industriel du côté autant suicidaire qu'inhumain de cette folie ne peuvent qu'attirer le lecteur ( sans oublier les précédents romans de Pascal Manoukian plutôt réussis), le tout réuni dans un grand roman d'aventure exotique en diable ... avouez qu'il y a de quoi se plonger avec gourmandise dans ces centaines de pages dépaysantes. 
A l'arrivée, nous sommes un peu douchés, non pas par quelque pluie tropicale ou moiteur amazonienne, mais par la tournure prise par l'ouvrage. Ce récit de survie et de rédemption ne craint pas de flirter avec des situations certes originales mais souvent improbables. Ainsi la sortie victorieuse de notre héros, enfermé pendant plusieurs jours dans une fosse boueuse, nu et avec trois ou quatre gros sangliers en rut qui ne rêvent que de l'encorner ou de le sodomiser, apparaît comme cocasse mais difficilement crédible pour un cinquantenaire qui, quelques heures plus tôt, avalait du caviar à la louche dans la suite parfumée d'un palace en compagnie d'une jeune créature ardente mais sans doute plus docile que les porcidés sauvages. Beaucoup de situations sont à l'avenant, jusqu'au final, certes magnifiquement cinématographique, mais bien peu crédible. 
Cependant, on peut admirer le travail de composition de la tribu qui recueille notre héros. On sent que l'auteur s'est énormément amusé à créer toute une ethnologie de cette tribu, longuement décrite, trop peut être, pour finir elle aussi par paraître un peu too much. Reste toutefois, même si parfois amené avec peu de subtilité, une description de notre société industrielle dont les mâchoires n'ont rien à envier à celles des engins gigantesques qui anéantissent ce poumon de l'humanité qu'est la forêt amazonienne. 
De bons sentiments, un récit de survie fleurant l'aventure ne suffisent hélas pas à rendre l'ensemble passionnant à cause d'effets un peu trop lourdingues pour créer une réelle empathie avec le lecteur. 

2 commentaires:

  1. Bonsoir.
    Désolé de ne pas vous avoir embarqué. La prochaine fois peut être. Pour celui-ci, il faut lâcher prise, croire un minimum au chamanisme. L'esprit soigne les corps, même fracassés, il existe d'autres savoirs que les nôtres. Mais nous les avons oubliés pour en développer d 'autres. Pas les indiens qui je vous assure, pour avoir vécu avec eux vont régulièrement sur la lune et en revienne, sans lanceurs, en sortant de leur corps et écoutent par contre avec circonspection nos histoires de fusées et d'orbites. Bel été à vous et à une prochaine fois j'espère.

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  2. Tiens, tu n'es pas passionnée par ce livre que d'aucuns ont adoré. Lecture qui ne me tente pas par ailleurs

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