jeudi 3 octobre 2013

Giacomo Foscari de Mari Yamazaki



Un titre italien pour un manga pourrait être original si l'auteur n'avait déjà publié " Thermae Romae ". Spécialiste et amoureuse de l'Italie, Mari Yamazaki abandonne les hommes dénudés dans les thermes romains, de sa série vedette à grand succès, pour une histoire plus contemporaine mettant en scène un professeur vénitien durant les années 60. Brassant les époques comme les thèmes, le premier volume "Giacomo Foscari" ne m'a guère emballé. 
Le dessin soigné et pas trop dérangeant pour les non aficionados du genre, est tout à fait digne de l'édition soignée que nous offre cette nouvelle maison d'édition "Rue de Sèvres". Toutefois, la mise en place des personnages de cette histoire m'a laissé de marbre, voire un peu ennuyé. Giacomo, le personnage principal, assez froid, peu causant, visiblement attiré par les jeunes hommes mais ne se l'avouant pas, vit dans un Tokyo intellectuel ouvert et plutôt anticonformiste. Il y sera fasciné par le beauté d'un jeune barman comme il l'avait été durant son adolescence par un voisin un peu délinquant. Il croisera aussi l'amie du serveur, jeune fille révoltée et au lourd passé. 
L'histoire, est un incessant ballet entre le présent et les années 30 en Italie où l'on évoque la montée du fascisme mais aussi la passation d'une statue de Mercure ainsi qu'un d'un stylo-plume luxueux. 
La narration entre les deux époques est bien maîtrisée mais ne force pas l'intérêt car très vite on se demande où tout cela va bien pouvoir nous amener. En plus de ce héros pas follement attachant, l'accumulation de thèmes aussi différents que la pureté de la race vénitienne, la montée du fascisme en Italie, l'inceste, l'homosexualité, le déracinement, la beauté de la nature font partir cette histoire dans de multiples directions. Et malgré la force apparente du propos, l'histoire perd de son intérêt peut être à cause de ces dessins trop sages ou trop stéréotypés mais aussi d'un texte manquant de finesse. 
Au final, comme pour la série sur les thermes romains, je ne pense pas continuer la lecture de "Giacomo Foscari". Mari Yamazaki n'entrera pas dans la liste de mes auteurs de mangas préférés auprès de Taniguchi, Yamada, Urasawa ou Nakazama. 

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