lundi 18 août 2014

Ecoute la pluie de Michèle Lesbre / Lectures de vacances 9



POURQUOI ?

L'auteur à chaque nouvelle parution, semble enthousiasmer la critique et peut être un peu moins les ventes. Ca sent l'auteur de niche, celui qui écrit bien que seul un public choisi, averti, épris de textes moins faciles connaît. La curiosité a fini par l'emporter et c'est avec ce texte court (moins de 100 pages ) que j'ai décidé de commencer. (Certaines de mes amies lectrices m'ont par ailleurs souhaité bon courage !)

OU ? 

Dans le Tarn encore, puisque c'est mon lieu de vacances (mais tout à une fin, bientôt la rentrée). Et pour vous prouvez qu'il se passe des choses en région, la photo a été prise à Andillac, 118 habitants, mais, au centre de son village magnifiquement entretenu, une fontaine avec un mur végétal de Patrick Blanc ! Un lieu idéal, paisible et de toute beauté pour accompagner la pluie de l'auteure. 



ET ALORS ? 

Texte sensible et fragile, "Sous la pluie" diffuse un lourd parfum de temps qui passe, de mort qui approche, d'instants passés et à jamais révolus. Beaucoup de nostalgie, d'interrogations dans ce récit court mais profond. 
Après un premier chapitre implacable, où la narratrice assiste impuissante au suicide d'un vieil homme dans le métro, le roman s'attache à ses  déambulations un peu somnambuliques, nous confrontant à son questionnement, ses désirs, leur naissance, leurs dilutions. La vie s'égrène inexorablement vers une fin ressentie comme inéluctable. Il ne lui reste de le désir d'essayer de profiter pleinement de ce temps qui reste, sans en avoir pourtant la recette idéale, seulement une appréhension qui la pousse en avant. Elle erre, écoute, regarde, se souvient. Ses souvenirs d'enfance, mêlés à une extrême sensibilité  ainsi qu'à d epetits instants volés par un appareil photo, forment un ensemble très dense et très personnel. 
Miroir de nos propres interrogations, le roman de Michèle Lesbre est touchant et bel et bien fragile. Même si parfois j'ai été agacé par cette ostentation inutilement branchée à narrer quelques épisodes clivants et pas indispensables , un concert de Count Basie à New York, des vacances à La Havane, j'ai apprécié cet univers où la réflexion prend le pas sur l'histoire. 

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