jeudi 7 janvier 2016

Les 8 salopards de Quentin Tarantino


De la neige sur grand écran, une mercerie comme une scène de théâtre, des tronches aux noms impossibles, des flingues, du sang et encore du sang et plein de bavardages pas toujours passionnants, voilà à quoi ce résume le huitième opus de Quentin Tarantino, assez décevant après " Django unchained".
Revisiter le western à la sauce Tarantino, sur le papier, ça a de la gueule. Sur l'écran aussi, au moins dès les premières images, dans un format scope éblouissant. La caméra balaye de beaux paysages pour s'attarder sur une diligence qui se verra arrêtée sur son chemin par un Samuel L Jackson à l'air goguenard... Les passagers de cette diligence vont s'arrêter dans une mercerie (qui fait bar, brasserie et sûrement hôtel ) et se retrouver bloqués par le blizzard pour un huis-clos qui, on le devine très vite va tourner très mal.
On retrouve les codes habituels de ce cher Quentin, le scénario avec quelques chausse-trappes, des rebondissements (pas si nombreux que ça) , du sang, beaucoup de sang ( les amateurs étaient ravis dans la salle et en sortant se posaient la question pour savoir si c'était plus sanglant que Kill Bill ou Django....) et ce ton toujours un poil décalé qui arrive à faire passer un peu mieux tous ces moments gores. Mais j'avoue, cette fois-ci, je n'ai pas bien marché, J'ai eu l'impression que tout cela s'auto parodiait sans grande inventivité, la faute sans doute à des dialogues bien moins mordants qu'à l'habitude. Le film, tout du moins au début, se traîne pas mal, se répète un peu. La mise en scène, vraiment soignée, n'arrive pas à donner du nerf à tout cela et pourtant, malgré une musique d'Ennio Morricone, quasi aucun clin d'oeil aux lents westerns de Sergio Leone ( heureusement, on y serait encore !). Evidemment notre intérêt se trouve réveillé dès que la violence entre en jeu, l'humain est quand même un être très primaire parfois, mais tout cela a, il faut bien le dire,  un arrière goût de rance et de déjà vu. Le terrain est tellement balisé, que l'on sent le procédé. Tarantino se fait sans doute plaisir encore une fois, réjouit sans doute quelques ados un peu attardés qui se vautrent dans cette violence gratuite mais reste une question :  Pour quoi au final ? Quel est l'intérêt de cette déferlante sanguinolente ? Certes on aborde vaguement la question raciale dans le film, mais ce qu'attendaient les spectateurs dont on sentait la jubilation monter petit à petit, c'était bien cette escalade gore. Ils n'ont pas été déçus. Moi, j'ai juste été interloqué devant ce plaisir évident, sorte de défoulement par procuration, qui est sans conteste le lot du cinéma d'horreur, mais qui ici, magnifié par un metteur en scène virtuose, laisse un arrière goût de gâchis. Impossible pour moi, d'y voir un quelconque message intéressant. On peut voir cela comme un jeu un peu trash, une proposition haut de gamme de défouloir, c'est surtout un chouia démago et facile. Je me prends à rêver d'un Tarantino devenu vraiment adulte et qui serait enfin sorti de son système maintenant trop bien huilé pour surprendre.

2 commentaires:

  1. Voilà tout est bien écrit. Il c'est fait plaisir le Quentin mais nous le voyeur payant, on c'est bien ennuyé pour rester poli...

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  2. je me suis ennuyé .... juste subjugué parfois (par éclairs) de quelques idées de mises en scène....

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