Aude et Benjamin vivent en couple, s'aiment et désirent un enfant. Fatalité ! Aude est stérile. Ce sera donc Benjamin son mari, en pleine transition, qui portera l'enfant. Sur un pareil postulat, le film pourrait partir fournir un prétexte à un futur débat télévisé sur un fait de société ou prendre un parti-pris plus militant pour lutter contre la transphobie. Marie-Castille Mention-Schaar choisit une voie à la fois plus douce et sans doute moins évidente : raconter une histoire de couple qui désire concrétiser leur amour en mettant au monde un enfant. Banaliser un récit peu habituel en somme. Du coup, les militants LGBTQ+ lui tombent à bras raccourci dessus parce que lissant quasi totalement les discriminations que subissent les personnes trans en situant le film dans une petite île bretonne et surtout parce qu'ayant donné le rôle masculin à une comédienne cis ... polémique un peu idiote, car c'est bien le job des acteurs de pouvoir tout jouer, comme d'ailleurs le comédien trans Jonas Ben Ahmed qui joue, dans le film, un rôle cis ( j'espère que vous suivez).
"A Good Man" narre donc le parcours émotionnel de ce couple dans son désir d'enfant, entre eux et avec leur famille évidemment pas toujours dans l'empathie. Le film déroule donc une trame classique, voire banale pour une histoire qui ne l'est pas encore, sans grands effets scénaristiques, préférant parfois tomber dans le lacrymal de bon ton. Si l'ensemble fonctionne et émeut, c'est en très grande partie grâce aux deux comédiennes, Soko, débarrassée de son image d'actrice branchée, convainc totalement avec son humanité à fleur de peau et surtout Noémie Merlant, absolument bluffante dans le rôle de Benjamin, qui prouve une fois de plus son immense talent mais qui cette fois-ci se pose comme sans doute la comédienne tout-terrain qui brillera bientôt au firmament du cinéma français.
Rien que pour ce duo d'actrices on doit aller voir "A Good Man" , peut être un peu trop planplan dans sa forme mais qui a le mérite d'aborder un sujet original qui ne peut que questionner le spectateur.
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