Emmanuelle Bercot a, jusqu’à présent, une filmographie plutôt intéressante. Force est de constater que son nouveau film se logera dans la case « film raté » et vite oubliable.
Reconnaissons à la réalisatrice de s’attaquer avec beaucoup d’empathie à un sujet pas facile et certainement pas vraiment attrayant pour le spectateur : la fin de vie, ici d’un quarantenaire. Elle essaie d’y mettre autant de sensibilité que de bienveillance mais un scénario plus que bancal et bourré de ficelles parfois ineptes, ôte tout pouvoir émotionnel aux spectateurs ( ou alors aveugles aux grosses ficelles, ça existe!)
Tout d’abord, il y a eu cette idée de mettre en avant les techniques pleine d’empathie du professeur Sara ( dans son propre rôle), pas bien originales ( sauf peut être dans leur partie musicale ) mais totalement anéanties par la présence de son assistante infirmière ( et Cécile de France n’est pas en cause, elle fait ce qu’elle peut la pauvre), qui n’a l’air de rien foutre de sa journée, sorte de potiche que la réalisatrice place dans le décor à regarder voler les mouches ( dans un hôpital, on a du mal à y croire) et qui, encore plus improbable, tombe amoureuse de son patient ( certes Benoît Magimel), ce qui semble être la seule activité que lui offre les scénaristes. A cela, se greffent deux ou trois sous intrigues assez banales qui alourdissent le propos. Si Benoît Magimel est très bien dans son rôle ( mais est ce le même acteur vu la semaine dernière dans « Amants ?) Catherine Deneuve, erre de chambre en couloirs, la lippe boudeuse pour signifier qu’elle souffre et dont le prénom de Cristal lui va aussi bien que les horribles chemisiers qu’une costumière démoniaque l’a affublée. Emmanuelle Bercot joue de la caméra parfois avec brio pour éviter de tomber dans l’émotion facile tout en cherchant quand même à alléger le propos avec des scènes drôles ou pittoresques mais qu’on a du mal à penser possibles dans un hôpital ou parfois pas crédibles comme celle, certes charmante du vieux monsieur qui danse et joue des maracas mais pas raccord avec le reste du film ( Benoit Magimel pour les besoins de la scène a un voisin de lit alors que tout le reste du film il est en chambre individuelle) . Ah j'oubliais ! Le pompon ! On entend Catherine Deneuve dire qu'elle a été obligée de casser son PEL pour payer les frais d'hospitalisation, réplique un peu risible dans la bouche de notre star mais surtout plus qu'inepte puisque, la caméra n'arrête pas de bien signifier que nous sommes dans un hôpital public ( donc pas dans une clinique huppée pour stars ou peu nécessiteux). A cela se rajoute un plan de cette mère, sensée tirée le diable par la queue, effondrée dans un magnifique salon dont une immense baie vitrée révèle une somptueuse piscine gracieusement éclairée.
Entre grosses facilités scénaristiques pour rendre le film pas trop sombre et surtout étoffer l’intrigue dont on connaît forcément l’issue, « De son vivant » rate sa cible et plonge dans le gnangnan complètement hors sol.
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