mardi 17 janvier 2012

Millénium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes de David Fincher


C'est avec beaucoup de curiosité que je me suis rendu à la projection de cette nouvelle version de Millénium, réalisée par un surdoué hollywoodien et, dont la rumeur prédisait un chef d'oeuvre.
Ca démarre très vite par un générique à épater le gogo : des formes dégoulinantes d'un liquide noir laqué, définies par des reflets de lumière et accompagnées par un remix de Led Zeppelin. C'est beau, fort et l'on se cale dans son fauteuil en se disant que si la suite est de cet acabit, on ne va pas s'ennuyer...
Et c'est vrai, on ne s'ennuie jamais durant les 2h38 du film. C'est filmé au cordeau, efficacement, nerveusement. Les décors à la suédoise, gustaviens et froids, emballent joliment l'intrigue très fidèle au roman. La bande son impeccablement travaillée, notamment dans les scènes se déroulant dans la maison contemporaine de Martin Vanger, où le bruit des portes coulissantes, mélange de vent et de grincements, apportent une note tout à fait angoissante. Les deux personnages principaux sont parfaitement symbolisés dans leurs différences. Mikaël Blomkvist (Daniel Craig) est un journaliste à l'ancienne, travaillant avec post it et crayon dans une ambiance un peu bourgeoise et Lisbeth Salander (Rooney Mara), geek confirmée, note tout dans sa tête ou son ordinateur dans un décor totalement foutraque. Les acteurs sont à la hauteur de la production, c'est à dire parfaits. Daniel Craig, en impose sans esbrouffe, servi par une caméra qui le suit quasiment de façon amoureuse. Rooney Mara, est totalement crédible dans le rôle de la troublante Lisbeth, même si j'avais préféré la performance de Noomi Rapace de la précédente version.
Tout est réuni pour un très bon spectacle...
Seulement, j'y mettrai tout de même un bémol. Après la lecture des trois volumes du "Millénium" de Stieg Larsson, après la première version cinéma scandinave, la vision de cette nouvelle adaptation, toute réussie qu'elle soit, ne m'a pas étonné, ni transporté. L'histoire m'était trop familière pour me scotcher au fauteuil et sûrement trop dense pour que le metteur en scène la tire dans des zones nouvelles, préférant rester dans la trame initiale, fédérant ainsi les spectateurs par encore contaminés par ce succès planétaire.
De plus, je ne suis pas un connaisseur du cinéma de David Fincher, je n'ai pas assez de connaissances autour de son travail pour pouvoir, moi aussi, apprécier ces petits détails que doit recéler le film et qui enrichissent tout un tas de thématiques, développées lors de ses opus précédents et qui permettent aux connaisseurs de briller dans les dîners en ville (ou dans les articles d'une presse à genou).


Reste le film, polar brillant, qui plaira énormément à ceux qui découvriront cette terrifiante histoire et fera passer un très agréable moment à ceux qui se replongeront dans cette enquête passionnante et filmée avec maestria.

1 commentaire:

  1. Je me reconnais tout à fait dans votre critique. Film formidable, on retrouve totalement l'atmosphère du livre (mais la lecture et la découverte de l'univers de Stieg Larson restera un moment unique) mais j'attends avec impatience le deuxième volet, jamais exploité, afin de me faire une idée plus précise.

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