dimanche 11 mars 2012

Les séparées de Kéthévane Davrichewy



Je le dis tout net et tout de suite, je me suis énormément ennuyé à la lecture de ce roman. A aucun moment,  je n'ai été intéressé par cette amitié soi-disant fusionnelle entre Alice et Cécile. D'ailleurs, elles ont beau se blottir l'une contre l'autre, se téléphoner tous les jours, passer toutes leurs vacances ensemble, je n'ai jamais ressenti leur proximité, tout m'a semblé factice, très fabriqué. J'ai eu l'impression qu'elles traversaient la vie, sans s'intéresser à ce qu'il se passe autour, uniquement préoccupées par leurs petites affaires. Et puis, cela commence à devenir cliché de débuter un roman par la victoire de François Mitterrand en 1981, puis d'évoquer les trente années qui suivent. D'accord, c'est le deuxième cette semaine (voir Isabelle Monnin et "Second tour"), c'est une mauvaise pioche, je n'ai pas de chance. 
Ici tout m'a semblé lourd. Pensant titiller les souvenirs, l'auteur nous envoie les tubes variétoches de ces trente dernières années. Pour nous faire pleurer, on convoque le sida, car il est impensable qu'un personnage traversant cette période ne puisse l'attraper. Pour nous horrifier un peu plus, on nous révèle un inceste car là aussi, il est absolument indispensable qu'une vraie héroïne ait  été tripotée par un parent. Et puis, cerise sur le gâteau, une des héroïnes est dans le coma. Vibrant hommage à Almodovar, cinéaste culte des ces dernières décennies, il m'a semblé ici juste un artifice de narration habile mais pas du tout convainquant. 
Je ne dirai rien de la fin de ce roman, sommet de kitsch et de ridicule qui m'a juste fait ricaner. 
Je sais que je vais me faire détester par un grand nombre de blogueuses qui ont AAAdoré ce livre. Mais, cet enfilage de clichés a tué pour moi toute émotion. L'écriture ne casse pas trois pattes à un canard et les personnages féminins sont assez inconsistants. J'entends déjà hurler les milliers de lectrices qui ont encore les yeux embués après cette lecture... Peut être que ce livre ne s'adresse qu'aux femmes et que l'horrible mâle que je suis ne comprend rien à la nature si sensible et si profonde de ces deux héroïnes. Soit, mais on ne m'enlèvera pas de l'idée que qu'on est à cent coudées de textes pourtant féminins et dont l'émotion est vraiment palpable : Annie Ernaux, Carole Martinez ou plus récemment Chloé Delaume.

2 commentaires:

  1. moi j'ai aimé et pas AAAAdoré et j'ai mis un lien vers ton blog car j'aime bien que les opinions se croisent
    Luocine

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  2. Je comprends tout à fait que l'on puisse aimer (j'en connaît quelques unes qui ont vraiment aimé, et c'est tant mieux). Merci pour le lien.

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