lundi 9 juin 2014

A la grâce des hommes d'Hannah Kent


Les presses de le cité, dans ma petite tête, éditent des ouvrages bien ficelés, faciles à lire, pour un lectorat féminin aimant la lecture mais surtout la détente. C'est donc avec un léger à priori que je me suis plongé dans "A la grâce des hommes", le premier roman d'une prof d'écriture australienne, Hannah Kent, même  s'il a bénéficié d'une bonne exposition publicitaire dans les pages littéraires de certains magazines féminins. (l'éditeur semble penser que ce roman a du potentiel). 
L'histoire se déroule en Islande dans la première moitié du 19 ème siècle. Agnès, fille de ferme condamnée à mort pour le meurtre de deux hommes, est transférée dans une famille de fermiers qui n'avait rien demandé de tel. Accueillie plus que fraîchement, elle va travailler dur jusqu'à l'annonce de son exécution. Un jeune révérend est nommé pour l'accompagner jusqu'à son trépas, avec pour mission de préparer la prisonnière à sa rencontre avec le Seigneur. Dans le climat islandais plus que rude, dans des conditions de vie spartiates, au milieu de la neige, des poux et de la promiscuité des badstofas (pièce de réception locale mais aussi chambre à coucher commune ), Agnès va peu à peu raconter sa vie. Son auditoire va lentement, mais sûrement, revoir son jugement sur cette femme et se trouver confronter à un dilemne : coupable ou pas ? 
L'intrigue est classique, menée avec maîtrise. L'auteure prend le temps de bien camper ses personnages. Même s'ils ne sont pas exempts des habituels clichés du genre (la condamnée belle et rebelle, le révérend jeune et tendre, la patronne rude mais pas sans coeur), les pages se tournent allègrement car il règne dans ce roman un atmosphère particulière, étouffante, bien rendue. La tension de cette mort annoncée s'ajoute au climat rigoureux et à l'insularité prégnante du pays. On y trouve aussi une description sociologique de cette population islandaise de l'époque, repliée sur elle même, confite en bondieuseries, pétrie de croyances diverses et prompte à avaler le premier ragot venu. Les différents personnages, face à Agnès et sa mort prochaine, vont être ébranlés dans leurs certitudes. La justice des hommes en prend un coup et la divine aussi. 
Peut être pas un plaidoyer contre la peine de mort, ni un brûlot contre l'obscurantisme religieux, " A la grâce des hommes" est un roman finement mené, mélange de romanesque et d'histoire. Ecrit de manière basique mais avec efficacité et sensibilité, le livre est plaisant, parfait pour une lecture sans prise de tête. Kate Mosse (l'auteure de polar, pas le mannequin vieillissant) a adoré semble-t-il... Pourquoi pas vous ? 


Merci à Babelio et aux éditions des Presses de la cité  de m'avoir permis de découvrir ce livre.
 Roman  lu dans le cadre de "Masse critique " du site Babelio.

1 commentaire:

  1. Ca me fait un peu penser à Un bûcher sous la neige que j'ai aimé, sans adorer. Pourquoi pas, pour une lecture sans prise de tête comme tu dis...

    RépondreSupprimer