mardi 6 janvier 2015

Un parfum d'herbe coupée de Nicolas Delesalle


J'avais déjà lu ce roman lorsqu'il avait obtenu en 2013 le prix du livre numérique... La reconnaissance par le papier lui vaut aujourd'hui un supplément conséquent de pages, d'une centaine en ebook , on est passé à 280 dans la présente édition. Le livre en est-il profondément changé ?
Il s'agit toujours des souvenirs d'enfance et d'adolescence du narrateur, période plutôt heureuse au sein d'une famille assez aisée. Présentés sous la forme de petites nouvelles qui pourraient presque se lire séparément, ce retour vers le passé est surtout empli de jolies choses. Au milieu de ce fleuve tranquille, il y a bien quelques drames qui vont du minime (la mort d'un chien) au  plus tragique (l'accident mortel d'un ami casse cou) mais l'essentiel tourne autour de petits faits tendres ou nostalgiques. Les premières fois y tiennent une certaine place, celles qui donnent l'impression de grandir, de franchir un cap (premier baiser, premier amour, ...). En règle générale, tout est assez anodin et gentil. Les enfances heureuses ont, hélas, du mal à donner de très bons livres. Malgré ces ajouts de chapitres supplémentaires par rapport à la première version, j'ai eu le même léger sentiment  d'ennui. Je dis léger car ce qui sauve le livre, c'est l'écriture ! Il faut avoir un sacré talent pour faire passer un semblant d'hommage à Michel Drucker sans être dégoulinant ni réellement moqueur, tout comme évoquer une suite de professeurs rencontrés au cours de sa scolarité sans ennuyer le lecteur. Nicolas Delesalle a cette particularité d'écrire juste autour de moments anodins tout en y ajoutant un zeste d'humour acidulé. C'est toujours finement observé, relevé  par de petits détails piquants et cela reste toujours très gentil. Trop peut être, car au final, on ne s'attache pas réellement à ce Kolia , qui pourtant était, paraît-il, un petit chahuteur à l'école. Il ne possède pas vraiment d'aspérités, ces petites choses qui rendent les héros vraiment humains. On le suit dans ses découvertes, ses premiers émois, toujours enjolivés par cette fine écriture mais au final, on ne ressent pas grand chose.
C'est joli à lire mais c'est tout. On va me rétorquer que c'est déjà pas mal, et vous aurez raison, ce n'est pas souvent qu'un livre reste dans la joliesse des sentiments sans trop de mièvreries. Cependant, je n'ai pas été vraiment passionné... seul l'assaisonnement m'a paru réussi. Reste que ce livre est idéal pour les lecteurs qui ont peu de temps pour lire, il supporte parfaitement une lecture morcelée et si lu d'un seul tenant comme je l'ai fait, cela peut paraître un peu duraille, fractionné, c'est l'assurance quand même de lire un texte de qualité.
Pour l'anecdote, ce livre paraît aux nouvelles éditions Préludes qui sont en fait une branche du Livre de Poche qui lance une série de romans inédits brochés en grand format à prix bas ( 13.60 euros pour celui-ci). Les romans paraissant sous cette étiquette seront également l'occasion de faire des ponts vers des classiques ou d'autres romans publiés par l'éditeur. Ainsi, on retrouve donc à la fin de l'ouvrage une présentation des  titres évoqués par Nicolas Delesalle et sur lesquels un  lecteur curieux se ruera certainement dessus ...

Album lu dans le cadre de "Masse critique " du site Babelio.


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