jeudi 12 mars 2015

The voices de Marjane Satrapi



Très loin de "Persépolis", Marjane Satrapi nous offre un film soit disant terrifiant et à mourir de rire. Il va falloir être honnête, "The voices", en voulant mélanger l'horreur et la comédie,  n'atteint jamais aucune des deux promesses sans toutefois démériter en terme d'originalité.
Dans une fabrique de baignoires, au logo rose flashy, travaille Jerry, un grand benêt pas mal de sa personne,  à l'air un peu niais. Il est gentil, heureux de vivre et apprécié par ses supérieurs. Jerry, c'est Kevin Reynolds, dont je me suis demandé (comme dans certains de ses précédents films) si niais était vraiment pour lui un rôle de composition.... Si c'est le cas, bravo ! Il est parfaitement crédible en ravi de la crèche. Très vite on va comprendre que Jerry est en réinsertion, que son cerveau est une sorte de bouillie infâme. Chez lui, il dialogue avec son gentil chien et son méchant chat.  Lorsqu'il va prendre un verre avec sa pimpante collègue de bureau dans un bar perdu, c'est pour la tuer sauvagement dans les bois puis pour l'empaqueter dans des Tupperwares. Comme la tête ne rentre pas dans les boîtes plastiques de petites dimensions, il la pose dans son réfrigérateur ce qui a  pour avantage de pouvoir continuer à faire la causette avec elle. Et la vie continue pour Jerry, toujours dragué par les minettes de la compta qui ne rêvent que prendre un verre avec lui...
Ca peut sembler un peu gore raconté comme cela mais pas trop. La caméra reste  pudique lorsque la violence s'invite, le regard vide de Jerry /Kevin Reynolds dédramatisant énormément les scènes. D'ailleurs, ce Jerry, tout psychopathe qu'il soit, on le trouve tout à fait sympathique au début et même après avoir transformé ses conquêtes en puzzles sanguinolants. On ne lui en veut presque pas, il est tellement malade ! C'est peut être une des limites du film. Il est trop gentil Jerry, trop beau aussi. On a l'impression que Marjane craque un peu pour lui. Et du coup, s'il fait sourire quand même, malgré ses couteaux et ses accès de violence, il ne fait jamais peur. Pour le film d'horreur, il faudra donc aller voir autre chose. Pour la comédie aussi car, hélas, tout est un peu poussif. Les scènes durent un poil trop longtemps, les dialogues peuvent parfois être savoureux, surtout ceux avec les animaux, mais comme le scénario avance de façon prévisible, l'intérêt n'est pas au maximum.
Alors on regarde cela sans trop de déplaisir, appréciant l'originalité de la production, les seconds rôles bien campés et peut être la performance de Kevin Reynolds en bellâtre à deux neurones. Ce n'est pas du tout déshonorant, juste un petit film assez sympa et un peu mal fichu mais qui a les capacités pour devenir culte, car il possède ce je ne sais quoi de barré qui peut au bout du compte faire toute la différence.



1 commentaire:

  1. Je vais le voir la semaine prochaine. Je suis friande du genre et j'aime beaucoup les comédie horrifique.
    On verra bien :)

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