lundi 22 mai 2017

Festival de Cannes 2017...vu du Mans (3)

Il faut un certain regard et même un sacré pour se frayer un chemin dans cette déferlante de films que chaque section propose. Je sais bien que je n'ai pas à les visionner sur la dizaine de jours que dure le festival, que j'aurai des mois pour les découvrir lentement dans les salles mais jetés en pâture dans la presse et sur le net, tous ces avis, souvent contradictoires donnent un peu le tournis. Je reste certain que j'apprécierai que l'on me rappelle la mention " festival de Cannes , un certain regard" lorsque tous ces longs métrages trouveront le chemin des écrans. De plus, de l'eau ayant coulé sous les ponts, les avis seront peut être moins tranchés et les prétendus presque chefs d'oeuvres refleuriront.
Des chefs d'oeuvres, on n'a pas l'impression qu'ils courent Cannes pour le moment. Comme d'habitude l'enthousiasme des uns s'oppose à la détestation des autres. Seul " 120 battements par minutes" de Robin Campillo semble faire un petite unanimité. ( Faut dire que le sujet porte peu à la controverse ). Hormis cela, rien ne ressort, ni le deuxième film Netflix, " The Meyerowitz stories" de Noah Baumbach,  sorte de sous Woody Allen, qui du coup fait regarder d'un meilleur oeil "Okja" présenté quelques jours avant, ni "The square" de Ruben Ostlund dont le manque de finesse a failli faire vomir le pain bagnat à 18,50 euros englouti trop rapidement par la critique. Michel Hazanavicius ( mais que diable fait-il dans la compétition ?) a évidemment déplu avec "Le redoutable". Faut dire qu'il cumule les défauts pour ce Cannes cinéphile. Non seulement il propose une comédie ( non mais vraiment quelle idée alors que nous sommes là pour faire un étââât du monde qui va si mâââl !) mais il ose en plus s'attaquer à l'icone absolue du cinéma arty, Jean Luc Godard, présenté, comme dans le roman duquel est tiré le film, comme un vrai personnage de comédie un peu grotesque.. Sa mauvaise presse ne faisait aucun doute mais, celui-là, je ne le manquerai pas !
Alors une perle, ailleurs, dans une de ces multiples sections parallèles ?
"Jeannette" de Bruno Dumont pourrait donner cette illusion. Imaginez, des poèmes de Péguy, mis en musique mais aussi dansés sur une chorégraphie de Philippe Decouflé, le tout pour nous conter la jeunesse de Jeanne D'arc façon comédie musicale , avouez que l'on pourrait tenir l'originalité du festival.... J'y crois un peu mais mon enthousiasme de spectateur se refroidit pas mal en lisant quelques déclarations qui puent le mystico/religieux. Peut être que le nouveau Michel Franco "Las hijas de abril" avec cette mère qui s'enfuit avec l'amant de sa fille pourra donner l'illusion d'une certaine originalité voire, mais c'est son habitude, d'une radicalité dérangeante. Cependant, je doute fort du potentiel fédérateur du réalisateur de " Chronic"
C'est encore du côté du documentaire qu'il semble y avoir quelques pépites. "The rider" de Chloé Zhao sur un cow-boy blessé dans une Amérique meurtri apparaît comme un portrait fort et symbolique d'un monde qui s'écroule, tout comme ( et toujours chez Acid) l'intrigant "Sans adieu" de Christophe Agou qui a suivi durant quinze années un monde rural du Forez appelé à disparaître. Dans une moindre mesure, le documentaire d'Agnès Varda et JR, lui aussi est porteur de jolis espoirs de plaisir, même si quelques grincheux semblent trouver la performance des artistes un peu vaine et fabriquée.
 Je cause, je cause, alors que je n'ai vu que quelques secondes de ces films dont je commence à rêver. Par contre, je me suis usé les yeux sur le net, dans la presse. Bien sûr, rien à voir avec les galériens cannois, qui doivent s'enfermer dans les salles alors que le soleil les invite vers la plage. Et c'est là, où je me sens un avantage à suivre le festival de chez moi : je peux le faire de mon jardin, au soleil ! Je me permets de parler du Cannes 2017  ET prendre des couleurs ! Qui dit mieux ?


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